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Des vitesses qui chutent, des masses nuageuses qui s’étalent sur des dizaines de milles, des orages, des grains, des vents erratiques : pas de doute, la tête de flotte est bien entrée dans le pot au noir.
- La tête de flotte est dans le pot au noir, le peloton s’apprête à y entrer
- Jérémie Beyou annonce son abandon
- Alex Thomson répare sa barre de liaison et cherche à remettre en marche l’hydrogénérateur
En tête de cortège, le panache blanc d’Armel Le Cléac’h est un bon indicateur de l’activité de la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT). Hier le navigateur de Banque Populaire pouvait encore espérer passer sans encombre, mais, dans la nuit de dimanche à lundi, la donne a changé radicalement. De nombreuses petites cellules convectives se sont formées et la route du leader comme de ses poursuivants peut s’avérer semée d’embuches. Pour reprendre une image culinaire, la formation des grains est aléatoire et pourrait s’apparenter à la naissance des bulles dans une casserole, quand on fait bouillir de l’eau. A ce petit jeu, il faut savoir être réactif, essayer d’anticiper les phénomènes à quelques heures près et compter sur le coup de pouce du destin. On a vu plusieurs fois des concurrents, éloignés de quelques centaines de mètres à peine, connaître des fortunes opposées : l’un partant avec une risée et retrouvant progressivement du vent, quand l’autre restait scotché sur place pendant des heures. Ajoutons à ce tableau les orages et la foudre qui peuvent endommager l’électronique embarquée et l’on comprendra que le plat peut être parfois salement épicé.
Sainte alliance
Les classements reprendront véritablement leur sens, une fois le groupe de tête sorti du pot au noir. D’ici là, on peut assister à des retournements de situation, à des rebondissements vaudevillesques. D’Armel Le Cléac’h, leader, à Vincent Riou (PRB), cinquième, tout est encore possible. Alex Thomson peut avoir lui aussi son mot à dire. A bord d’Hugo Boss, le skipper gallois a réalisé un petit exploit en se maintenant au contact des premiers, tout en réparant la barre de liaison de ses deux safrans, endommagée par son hydrogénérateur qui s’était désolidarisé du tableau arrière. Pour Alex, il faut maintenant réparer cette autre pièce, car le navigateur, de son propre aveu, ne dispose pas de suffisamment de gazole à bord pour boucler son tour avec son seul moteur comme producteur d’énergie. Derrière lui, Dominique Wavre (Mirabaud), Mike Golding (Gamesa) et Jean Le Cam (SynerCiel) avancent en rangs serrés. Le navigateur breton a bien tenté de proposer à son homologue helvète une sainte alliance contre la perfide Albion, mais il n’est pas certain que la négociation aboutisse. Ces trois-là sont sans aucun doute ceux qui possèdent le plus d’expérience cumulée des tours du monde. Ils ont choisi de naviguer à leur propre rythme, sachant que la route est encore longue.
Jérémie abattu mais combatif
Jérémie Beyou a donc jeté l’éponge. Joint ce midi à la vacation, alors qu’il était au mouillage devant les îles du Cap Vert, le skipper de Maître CoQ a expliqué qu’il ne pouvait pas réparer par ses propres moyens et qu’en conséquence, il devait abandonner. Mais Jérémie ne compte pas en rester là. Assuré du soutien de son partenaire pour les quatre ans à venir, il va d’abord réparer sur place avant de convoyer son bateau vers Les Sables d’Olonne. Viendra ensuite, le temps de la réflexion et des propositions. Jérémie Beyou n’étant pas homme à fourrer sa tête dans le sable, nul doute que l’on devrait l’entendre assez vite pour faire des propositions d’une part et pointer à nouveau l’étrave de son Maître CoQ au départ des courses océaniques avant le prochain [Vendée Globe]url:.http://www.vendeeglobe.org/fr/actualites.html De quoi avoir hâte à 2016…
Classement le 19/11 - 16h00 :
1 - Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) à 21319,6 milles de l’arrivée
2 - François Gabart (MACIF) à 26,8 milles du leader
3 - Jean Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) à 33,0 milles du leader
4 - Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) à 36,2 milles du leader
5 - Vincent Riou (PRB) à 59,3 milles du leader.
"Le diagnostic est clair : la façon dont j’ai amarré la tête de quille hier (dimanche), c’est la meilleure des façons de l’amarrer ; cela m’a permis de ramener le bateau à l’abri des côtes. En revanche, l’analyse que l’on a pu faire, c’est que cela ne permet pas de mettre quelque charge que ce soit sur la tête de quille. On risque de la casser. Cela ne permet donc pas de faire un Vendée Globe, d’aller dans les mers du Sud... Et même en naviguant sous-toilé, cela ne fonctionnerait pas. Donc, pour être très clair, j’ai fait sauter mon plomb de moteur et je me dirige vers l’île Saint Vincent où mon équipe technique m’attend. La course est finie. Je suis déçu aussi pour toutes les personnes qui m’ont fait confiance, Stéphane Sallé (ndlr : directeur général de Maître CoQ) en premier lieu, et toutes les personnes qui m’envoient des messages depuis hier, les éleveurs partenaires de Maître CoQ… tous sont derrière moi. Je suis en colère. Cela n’aurait pas dû arriver. Est-ce que l’on a tapé quelque chose ? Il y a des butées de jauge sur le vérin de quille : est-ce que cela a pu fragiliser la pièce ? Est-ce la pièce elle-même ? Il est beaucoup trop tôt pour le dire. Un fournisseur en hydraulique va venir, on va expertiser tout cela. Ça va prendre pas mal de temps."
Jérémie Beyou (FRA, Maître CoQ)
"(A propos de sa réparation de la barre de liaison des safrans) Ce n’était pas vraiment le bon moment pour faire cela mais pour être honnête, nous n’avions pas vraiment le choix. Ça a l’air d’aller mais il faut toujours réparer l’hydrogénérateur. Je vais peut-être m’y mettre aujourd’hui, si j’arrive à progresser dans le pot au noir. Je me suis arrangé pour continuer à faire avancer le bateau pendant ce temps-là, je n’ai pas senti le besoin de m’arrêter, le bateau allait vite et bien. Je suis très triste pour Jérémie Beyou mais je me doutais que ça pouvait arriver quand j’ai découvert qu’il avait cassé son vérin de quille. La veille, je me disais qu’on allait être ensemble pendant tout le tour du monde. Cette course est très dure. C’est pareil pour Sam Davies et tous ceux qui ont dû abandonner comme Kito (de Pavant), c’est très triste quand ça arrive."
Alex Thomson (GBR, Hugo Boss)
"(A propos de la coalition France-Suisse évoquée par Jean Le Cam) « Je leur souhaite bonne chance ! La nuit a été bonne, j’étais en train de dormir quand vous m’avez appelé. On est concentré à 100% sur la stratégie du pot au noir parce que, selon l’endroit où on y rentre, les logiciels de routage donnent un point de sortie sensiblement différent et il reste très peu de temps pour choisir la route optimale. Pour l’instant, le pot au noir est au centre de toutes nos attentions et non les bateaux qui nous entourent."
Mike Golding (GBR, Gamesa)
"Il n’y a plus beaucoup de soleil ce matin. C’était un peu le 14 juillet cette nuit, il y avait beaucoup d’éclairs. La première douche a été bien violente et comme j’étais dehors à manœuvrer, ça m’a bien rincé. Je fais sécher ce qui a été mouillé lors de la manœuvre."
Armel Le Cléac’h (FRA, Banque Populaire)
"Ça va chaudement, il fait bon. Le ciel est un peu plus bleu qu’hier, c’est une super journée qui commence. J’ai de l’alizé, 12 nœuds de vent, un peu moins que les autres donc je vais forcément un peu moins vite.
J’ai eu quelques mails qui sont arrivés en rafale ce matin pour ma fête (ndlr : c’est la Saint Tanguy) mais ce n’est pas un événement auquel je prête beaucoup d’attention, même à terre. Pour moi, c’est une journée comme les autres."
Tanguy de Lamotte (FRA, Initiatives-Cœur)
"Pour le moment je suis assez satisfait. C’est déjà satisfaisant d’être en course vu ce qu’il se passe aux alentours. Là, on est un trio international, France (ndlr : lui-même), Suisse (Wavre), Angleterre (Golding) : allez la France ! Je ne veux pas trop parler de la stratégie qu’on a mise au point tous les trois. On s’était mis d’accord, enfin pas avec Mike Golding, ça c’est sûr (rire). Mais c’est intéressant d’avoir un petit groupe à trois comme ça. Si on devait tomber dans l’ennui à un moment, avec mes deux compères autour de moi, c’est impossible. Ça me plaît bien d’être à la bagarre avec la Suisse et l’Angleterre. On va faire une coalition avec la Suisse contre les Anglais."
Jean Le Cam (FRA, SynerCiel).
- Jérémie Beyou annonce son abandon
- Alex Thomson répare sa barre de liaison et cherche à remettre en marche l’hydrogénérateur
En tête de cortège, le panache blanc d’Armel Le Cléac’h est un bon indicateur de l’activité de la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT). Hier le navigateur de Banque Populaire pouvait encore espérer passer sans encombre, mais, dans la nuit de dimanche à lundi, la donne a changé radicalement. De nombreuses petites cellules convectives se sont formées et la route du leader comme de ses poursuivants peut s’avérer semée d’embuches. Pour reprendre une image culinaire, la formation des grains est aléatoire et pourrait s’apparenter à la naissance des bulles dans une casserole, quand on fait bouillir de l’eau. A ce petit jeu, il faut savoir être réactif, essayer d’anticiper les phénomènes à quelques heures près et compter sur le coup de pouce du destin. On a vu plusieurs fois des concurrents, éloignés de quelques centaines de mètres à peine, connaître des fortunes opposées : l’un partant avec une risée et retrouvant progressivement du vent, quand l’autre restait scotché sur place pendant des heures. Ajoutons à ce tableau les orages et la foudre qui peuvent endommager l’électronique embarquée et l’on comprendra que le plat peut être parfois salement épicé.
Sainte alliance
Les classements reprendront véritablement leur sens, une fois le groupe de tête sorti du pot au noir. D’ici là, on peut assister à des retournements de situation, à des rebondissements vaudevillesques. D’Armel Le Cléac’h, leader, à Vincent Riou (PRB), cinquième, tout est encore possible. Alex Thomson peut avoir lui aussi son mot à dire. A bord d’Hugo Boss, le skipper gallois a réalisé un petit exploit en se maintenant au contact des premiers, tout en réparant la barre de liaison de ses deux safrans, endommagée par son hydrogénérateur qui s’était désolidarisé du tableau arrière. Pour Alex, il faut maintenant réparer cette autre pièce, car le navigateur, de son propre aveu, ne dispose pas de suffisamment de gazole à bord pour boucler son tour avec son seul moteur comme producteur d’énergie. Derrière lui, Dominique Wavre (Mirabaud), Mike Golding (Gamesa) et Jean Le Cam (SynerCiel) avancent en rangs serrés. Le navigateur breton a bien tenté de proposer à son homologue helvète une sainte alliance contre la perfide Albion, mais il n’est pas certain que la négociation aboutisse. Ces trois-là sont sans aucun doute ceux qui possèdent le plus d’expérience cumulée des tours du monde. Ils ont choisi de naviguer à leur propre rythme, sachant que la route est encore longue.
Jérémie abattu mais combatif
Jérémie Beyou a donc jeté l’éponge. Joint ce midi à la vacation, alors qu’il était au mouillage devant les îles du Cap Vert, le skipper de Maître CoQ a expliqué qu’il ne pouvait pas réparer par ses propres moyens et qu’en conséquence, il devait abandonner. Mais Jérémie ne compte pas en rester là. Assuré du soutien de son partenaire pour les quatre ans à venir, il va d’abord réparer sur place avant de convoyer son bateau vers Les Sables d’Olonne. Viendra ensuite, le temps de la réflexion et des propositions. Jérémie Beyou n’étant pas homme à fourrer sa tête dans le sable, nul doute que l’on devrait l’entendre assez vite pour faire des propositions d’une part et pointer à nouveau l’étrave de son Maître CoQ au départ des courses océaniques avant le prochain [Vendée Globe]url:.http://www.vendeeglobe.org/fr/actualites.html De quoi avoir hâte à 2016…
Classement le 19/11 - 16h00 :
1 - Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) à 21319,6 milles de l’arrivée
2 - François Gabart (MACIF) à 26,8 milles du leader
3 - Jean Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) à 33,0 milles du leader
4 - Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) à 36,2 milles du leader
5 - Vincent Riou (PRB) à 59,3 milles du leader.
"Le diagnostic est clair : la façon dont j’ai amarré la tête de quille hier (dimanche), c’est la meilleure des façons de l’amarrer ; cela m’a permis de ramener le bateau à l’abri des côtes. En revanche, l’analyse que l’on a pu faire, c’est que cela ne permet pas de mettre quelque charge que ce soit sur la tête de quille. On risque de la casser. Cela ne permet donc pas de faire un Vendée Globe, d’aller dans les mers du Sud... Et même en naviguant sous-toilé, cela ne fonctionnerait pas. Donc, pour être très clair, j’ai fait sauter mon plomb de moteur et je me dirige vers l’île Saint Vincent où mon équipe technique m’attend. La course est finie. Je suis déçu aussi pour toutes les personnes qui m’ont fait confiance, Stéphane Sallé (ndlr : directeur général de Maître CoQ) en premier lieu, et toutes les personnes qui m’envoient des messages depuis hier, les éleveurs partenaires de Maître CoQ… tous sont derrière moi. Je suis en colère. Cela n’aurait pas dû arriver. Est-ce que l’on a tapé quelque chose ? Il y a des butées de jauge sur le vérin de quille : est-ce que cela a pu fragiliser la pièce ? Est-ce la pièce elle-même ? Il est beaucoup trop tôt pour le dire. Un fournisseur en hydraulique va venir, on va expertiser tout cela. Ça va prendre pas mal de temps."
Jérémie Beyou (FRA, Maître CoQ)
"(A propos de sa réparation de la barre de liaison des safrans) Ce n’était pas vraiment le bon moment pour faire cela mais pour être honnête, nous n’avions pas vraiment le choix. Ça a l’air d’aller mais il faut toujours réparer l’hydrogénérateur. Je vais peut-être m’y mettre aujourd’hui, si j’arrive à progresser dans le pot au noir. Je me suis arrangé pour continuer à faire avancer le bateau pendant ce temps-là, je n’ai pas senti le besoin de m’arrêter, le bateau allait vite et bien. Je suis très triste pour Jérémie Beyou mais je me doutais que ça pouvait arriver quand j’ai découvert qu’il avait cassé son vérin de quille. La veille, je me disais qu’on allait être ensemble pendant tout le tour du monde. Cette course est très dure. C’est pareil pour Sam Davies et tous ceux qui ont dû abandonner comme Kito (de Pavant), c’est très triste quand ça arrive."
Alex Thomson (GBR, Hugo Boss)
"(A propos de la coalition France-Suisse évoquée par Jean Le Cam) « Je leur souhaite bonne chance ! La nuit a été bonne, j’étais en train de dormir quand vous m’avez appelé. On est concentré à 100% sur la stratégie du pot au noir parce que, selon l’endroit où on y rentre, les logiciels de routage donnent un point de sortie sensiblement différent et il reste très peu de temps pour choisir la route optimale. Pour l’instant, le pot au noir est au centre de toutes nos attentions et non les bateaux qui nous entourent."
Mike Golding (GBR, Gamesa)
"Il n’y a plus beaucoup de soleil ce matin. C’était un peu le 14 juillet cette nuit, il y avait beaucoup d’éclairs. La première douche a été bien violente et comme j’étais dehors à manœuvrer, ça m’a bien rincé. Je fais sécher ce qui a été mouillé lors de la manœuvre."
Armel Le Cléac’h (FRA, Banque Populaire)
"Ça va chaudement, il fait bon. Le ciel est un peu plus bleu qu’hier, c’est une super journée qui commence. J’ai de l’alizé, 12 nœuds de vent, un peu moins que les autres donc je vais forcément un peu moins vite.
J’ai eu quelques mails qui sont arrivés en rafale ce matin pour ma fête (ndlr : c’est la Saint Tanguy) mais ce n’est pas un événement auquel je prête beaucoup d’attention, même à terre. Pour moi, c’est une journée comme les autres."
Tanguy de Lamotte (FRA, Initiatives-Cœur)
"Pour le moment je suis assez satisfait. C’est déjà satisfaisant d’être en course vu ce qu’il se passe aux alentours. Là, on est un trio international, France (ndlr : lui-même), Suisse (Wavre), Angleterre (Golding) : allez la France ! Je ne veux pas trop parler de la stratégie qu’on a mise au point tous les trois. On s’était mis d’accord, enfin pas avec Mike Golding, ça c’est sûr (rire). Mais c’est intéressant d’avoir un petit groupe à trois comme ça. Si on devait tomber dans l’ennui à un moment, avec mes deux compères autour de moi, c’est impossible. Ça me plaît bien d’être à la bagarre avec la Suisse et l’Angleterre. On va faire une coalition avec la Suisse contre les Anglais."
Jean Le Cam (FRA, SynerCiel).
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Les Sables Info
Peu importe la météo, les skippers en tête ne cessent d’accumuler les milles. Impressionnant à ce jeu de vitesse, Jean Pierre Dick fond sur François Gabart, 6 milles devant. À 450 milles de l’équateur et à la porte de la zone de convergence intertropicale, les leaders devraient sérieusement ralentir. Les stratèges vont commencer à abattre leurs cartes et quelques options pourraient se dessiner. En 6e position, si la cadence et les vitesses enregistrées par Hugo Boss ne laissaient rien transpirer hier, Alex Thomson a eu un sérieux problème de barre de liaison de safrans. Une réparation forcée au milieu d’un océan agité lui permet de continuer sa route. À Madère, Samantha Davies devrait prendre la mer d’ici une heure, direction la France mais au moteur tandis qu’à Santo Antao au Cap Vert, Jérémie Beyou tente de trouver une solution pour fixer définitivement sa quille.
Les champs de vent, sa direction et la mer ne semblent pas avoir d’incidence sur la cadence imposée par les leaders depuis quelques jours. Toujours mené d’une main de maître par Armel Le Cleac’h (1er sur Banque Populaire), le groupe leader, composé de François Gabart (2e sur Macif), Jean Pierre Dick (3e sur Virbac Paprec 3), Bernard Stamm (4e sur Cheminées Poujoulat), Vincent Riou (5e sur PRB) et enfin Alex Thomson (6e sur Hugo Boss), file toujours au portant à des vitesses comprises entre 13 et 17 nœuds. Mais la plus belle remontée est à mettre depuis 24h sur le compte du niçois Jean Pierre Dick qui navigue presque un nœuds plus vite que Le Cleac’h et avec 390 milles parcourus en 24 heures.
À moins de 6 milles dans le tableau arrière de Macif, Dick met la pression et se place idéalement pour attaquer le Pot au Noir. Toujours à la lutte pour la 7e place, Mike Golding (7e sur Gamesa), Dominique Wavre (8e sur Mirabaud) et Jean Le Cam (9e sur SynerCiel) se tiennent en 4,7 milles. Leur route, longtemps lointaine, est désormais commune et c’est de front qu’ils naviguent en direction du Pot au Noir. Trois marins qui accumulent une douzaine de tours du monde à eux seuls et qui savent bien qu’une 7e place avant d’attaquer l’équateur n’est pas si mal et que de nombreux changements peuvent encore intervenir
De son côté, Bertrand de Broc (12e sur Votre Nom Autour du Monde), après avoir doublé Tanguy De Lamotte (14e sur Initiatives Cœur) et Javier Sanso (13e sur Acciona) a du travail pour aller chercher Jérémie Beyou (11e sur Maitre Coq) et Arnaud Boissières (10e sur Akéna Vérandas). À l’arrière de la flotte, Gutek sur Energa navigue toujours au ralenti (ces problèmes de pilotes et d’électronique ne semblent pas encore stabilisés), tandis qu’Alessandro Di Benedetto (15e sur Team Plastique) file plein sud et devrait bénéficier de conditions très favorables pour bien glisser vers le sud.
Les problèmes d’Hugo Boss
Hier, Alex Thomson a dû relever ce qui est pour lui le plus gros défi depuis le départ de ce Vendée Globe 2012/2013. En effet, son hydrogénérateur s’est cassé, endommageant au passage la partie tribord de la barre de liaison de ses safrans.
L’incident s’est produit à 11h samedi matin alors que son monocoque avançait à une vingtaine de 20 nœuds. Alex s’est alors trouvé dans l’incapacité de barrer son bateau, qui est alors devenu totalement incontrôlable. Alex a dû immobiliser son bateau pendant une heure - alors que de fortes vagues s’écrasaient sur l’arrière du bateau – afin de rendre le safran tribord à nouveau opérationnel et de pouvoir reprendre la navigation.
“Cette barre est un tube en carbone assez fin, qui fait 3 mètres de long et qui est cassé à deux endroits différent. Malheureusement, il n’y en a pas un de rechange à bord. Pour la réparation, J’ai pris des bandes de carbone et je les ai utilisées comme des attelles au niveau des fissures. Il a d’abord fallu couper ces bandes avec une meule et une lame spéciale que j’avais à bord. Ce n’était pas une partie de plaisir car tout a immédiatement été couvert de poudre de carbone. J’ai fait de la place dans le cockpit et je me suis mis au travail, tout en maintenant une vitesse moyenne de 19 noeuds. Et je ne me suis même pas coupé un doigt et je n’ai pas non plus fait de trou dans la coque! À la fin, j’étais couvert de peinture argentée et de poudre de carbone, le cockpit ressemblait vraiment à l’atelier de Cliff’s! Évidemment, la réparation n’est pas très jolie à voir, mais au moins, ça fonctionne. Tout ça représente quand-même 7 heures de travail et pas mal de rangements ensuite! J’étais crevé mais plutôt content de nous. Un sacré travail d’équipe !» expliquait Alex.
Le skipper britannique a depuis enclenché la vitesse supérieure et continue d’afficher de très belles moyennes.
Plus au nord mais hors course, Samantha Davies sur Savéol s’apprête à prendre la mer direction la Bretagne mais au moteur. Une route pas si facile que ça surtout en hiver. Bon courage à Sam et à son équipe pour ce long périple qui sera marqué par plusieurs escales au Portugal et en Espagne.
Plus d'informations : http://www.vendeeglobe.org/fr/
Les champs de vent, sa direction et la mer ne semblent pas avoir d’incidence sur la cadence imposée par les leaders depuis quelques jours. Toujours mené d’une main de maître par Armel Le Cleac’h (1er sur Banque Populaire), le groupe leader, composé de François Gabart (2e sur Macif), Jean Pierre Dick (3e sur Virbac Paprec 3), Bernard Stamm (4e sur Cheminées Poujoulat), Vincent Riou (5e sur PRB) et enfin Alex Thomson (6e sur Hugo Boss), file toujours au portant à des vitesses comprises entre 13 et 17 nœuds. Mais la plus belle remontée est à mettre depuis 24h sur le compte du niçois Jean Pierre Dick qui navigue presque un nœuds plus vite que Le Cleac’h et avec 390 milles parcourus en 24 heures.
À moins de 6 milles dans le tableau arrière de Macif, Dick met la pression et se place idéalement pour attaquer le Pot au Noir. Toujours à la lutte pour la 7e place, Mike Golding (7e sur Gamesa), Dominique Wavre (8e sur Mirabaud) et Jean Le Cam (9e sur SynerCiel) se tiennent en 4,7 milles. Leur route, longtemps lointaine, est désormais commune et c’est de front qu’ils naviguent en direction du Pot au Noir. Trois marins qui accumulent une douzaine de tours du monde à eux seuls et qui savent bien qu’une 7e place avant d’attaquer l’équateur n’est pas si mal et que de nombreux changements peuvent encore intervenir
De son côté, Bertrand de Broc (12e sur Votre Nom Autour du Monde), après avoir doublé Tanguy De Lamotte (14e sur Initiatives Cœur) et Javier Sanso (13e sur Acciona) a du travail pour aller chercher Jérémie Beyou (11e sur Maitre Coq) et Arnaud Boissières (10e sur Akéna Vérandas). À l’arrière de la flotte, Gutek sur Energa navigue toujours au ralenti (ces problèmes de pilotes et d’électronique ne semblent pas encore stabilisés), tandis qu’Alessandro Di Benedetto (15e sur Team Plastique) file plein sud et devrait bénéficier de conditions très favorables pour bien glisser vers le sud.
Les problèmes d’Hugo Boss
Hier, Alex Thomson a dû relever ce qui est pour lui le plus gros défi depuis le départ de ce Vendée Globe 2012/2013. En effet, son hydrogénérateur s’est cassé, endommageant au passage la partie tribord de la barre de liaison de ses safrans.
L’incident s’est produit à 11h samedi matin alors que son monocoque avançait à une vingtaine de 20 nœuds. Alex s’est alors trouvé dans l’incapacité de barrer son bateau, qui est alors devenu totalement incontrôlable. Alex a dû immobiliser son bateau pendant une heure - alors que de fortes vagues s’écrasaient sur l’arrière du bateau – afin de rendre le safran tribord à nouveau opérationnel et de pouvoir reprendre la navigation.
“Cette barre est un tube en carbone assez fin, qui fait 3 mètres de long et qui est cassé à deux endroits différent. Malheureusement, il n’y en a pas un de rechange à bord. Pour la réparation, J’ai pris des bandes de carbone et je les ai utilisées comme des attelles au niveau des fissures. Il a d’abord fallu couper ces bandes avec une meule et une lame spéciale que j’avais à bord. Ce n’était pas une partie de plaisir car tout a immédiatement été couvert de poudre de carbone. J’ai fait de la place dans le cockpit et je me suis mis au travail, tout en maintenant une vitesse moyenne de 19 noeuds. Et je ne me suis même pas coupé un doigt et je n’ai pas non plus fait de trou dans la coque! À la fin, j’étais couvert de peinture argentée et de poudre de carbone, le cockpit ressemblait vraiment à l’atelier de Cliff’s! Évidemment, la réparation n’est pas très jolie à voir, mais au moins, ça fonctionne. Tout ça représente quand-même 7 heures de travail et pas mal de rangements ensuite! J’étais crevé mais plutôt content de nous. Un sacré travail d’équipe !» expliquait Alex.
Le skipper britannique a depuis enclenché la vitesse supérieure et continue d’afficher de très belles moyennes.
Plus au nord mais hors course, Samantha Davies sur Savéol s’apprête à prendre la mer direction la Bretagne mais au moteur. Une route pas si facile que ça surtout en hiver. Bon courage à Sam et à son équipe pour ce long périple qui sera marqué par plusieurs escales au Portugal et en Espagne.
Plus d'informations : http://www.vendeeglobe.org/fr/
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Les Sables Info
Pour échanger avec les producteurs sur la situation des coopératives du département ou encore l'avancée de l’association régionale des producteurs Lactalis, la section laitière renouvelle cette année encore quatre réunions d’échange ouvertes à tous.
Marie-Thérèse Bonneau, qui est aussi secrétaire générale de la FNPL, sera présente lors de ces quatre rendez-vous :
- Lundi 19 novembre, aux Epesses (petite salle du foyer rural) à 14h30 ;
- Lundi 19 novembre, à Challans, salle de l'ISMA à 20h00 ;
- Vendredi 23 novembre, à Petosse, salle de la mairie à 10h30 ;
- Lundi 26 novembre à La Roche sur Yon, Ecole des Etablières, amphithéâtre des BTS à 20h00.
Marie-Thérèse Bonneau, qui est aussi secrétaire générale de la FNPL, sera présente lors de ces quatre rendez-vous :
- Lundi 19 novembre, aux Epesses (petite salle du foyer rural) à 14h30 ;
- Lundi 19 novembre, à Challans, salle de l'ISMA à 20h00 ;
- Vendredi 23 novembre, à Petosse, salle de la mairie à 10h30 ;
- Lundi 26 novembre à La Roche sur Yon, Ecole des Etablières, amphithéâtre des BTS à 20h00.
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Les Sables Info
« On dit que les grands champions sont ceux qui se relèvent. Je vais me relever, mais là, il va me falloir un peu de temps… » : colère et tristesse mêlées dans la voix de Jérémie Beyou ce matin au téléphone. Il est impossible de réparer seul, même provisoirement, le vérin de quille de son Maître CoQ. Il ne peut continuer sa route dans des conditions sécuritaires minimum. Il n’y a pas d’autre issue que l’abandon.
Jérémie Beyou a travaillé d’arrache-pied depuis quatre ans pour participer au Vendée Globe. Contraint à l’abandon en 2008 pour avarie technique, il était revenu, cette année, en toute humilité, prendre sa revanche et réaliser son rêve et celui des milliers de salariés Maître CoQ qui le suivent.
À force de ténacité, de démarche auprès de partenaires, d’investissement personnel, d’ouverture sur d’autres circuits et de belles victoires à l’image de celles en 2011 de la Solitaire du Figaro et de la Transat Jacques Vabre, Jérémie a réussi à monter, en dix mois seulement, avec Maître CoQ, un beau projet basé sur l’humain et la performance, pour les quatre années à venir.
Aujourd’hui, ce bel élan est suspendu. Une pièce estimée indestructible, surdimensionnée, révisée a lâché. Mais Jérémie Beyou et Maître CoQ n’en sont qu’aux premières pages de leur histoire commune, l’entreprise vendéenne ayant annoncé la poursuite de son partenariat jusqu’au Vendée Globe 2016.
Un cordage ne peut remplacer du titane
La réparation provisoire effectuée hier par le skipper Maître CoQ pour lui permettre de rallier le Cap Vert ne peut tenir très longtemps. Du textile ne peut remplacer du titane. Et un cordage ne pourra pas résister aux tonnes de charges qui se répercutent dans la tête de quille du monocoque Maître CoQ.
Avec les moyens du bord (le règlement du Vendée Globe n’autorise aucune assistance extérieure), il est tout simplement impossible de réparer, même provisoirement.
Et quand bien même Jérémie aurait pu trouver une solution viable mécaniquement pour fixer sa quille à la verticale, il n’aurait pas pu effectuer un tour du monde dans une telle configuration. Son bateau, comme une majorité des 60 pieds Imoca, est en effet conçu pour naviguer avec une quille basculante, et donc basculée. La répartition des poids et des forces qui s’exercent sur la quille comme sur le gréement est calculée avec un appendice qui n’est jamais dans l’axe du mât. Contrer cela, c’est aller contre l’équilibre du bateau, c’est s’exposer à d’autres soucis techniques.
La seule décision raisonnable et de bon marin à prendre est celle que Jérémie a prise : s’arrêter pour, avec l’aide de son équipe technique, tenter de réparer provisoirement ce vérin de quille et rentrer en France préparer la saison 2013.
Jérémie Beyou, skipper Maître CoQ : « Le diagnostique est clair : la façon dont j’ai amarré la tête de quille hier, c’est la meilleure des façons de l’amarrer, cela m’a permis de ramener le bateau à l’abri des côtes. En revanche, l’analyse que l’on a pu faire de cette attache hier soir et jusqu’en début de nuit, c’est que cela ne permet pas de mettre quelque charge que ce soit sur la tête de quille. On risque de la casser. Cela ne permet donc pas de faire un Vendée Globe, d’aller dans les mers du sud... Et même en naviguant sous-toilé, cela ne fonctionnerait pas.
Donc pour être très clair, j’ai fait sauter mon plomb de moteur et je me dirige vers l’île Saint Vincent où mon équipe technique m’attend. La course est finie.
Il y a beaucoup de frustration et de déception… Je suis déçu aussi pour toutes les personnes qui m’ont fait confiance, Stéphane Sallé (Directeur général de Maître CoQ) en premier lieu et toutes les personnes qui m’envoient des messages depuis hier, les éleveurs partenaires de Maître CoQ… tous sont derrière moi. Je suis en colère. Cela n’aurait pas dû arriver.
Est-ce que l’on a tapé quelque chose ? Il y a des butées de jauge sur le vérin de quille : est-ce que cela a pu fragiliser la pièce ? Est-ce la pièce elle-même ? Il est beaucoup trop tôt pour le dire.
Lorsque c’est arrivé, j’étais tellement nerveux que j’étais mort de rire, tellement je n’y croyais pas. Après j’étais dans un énervement total, complètement concentré sur la réparation. Hier, toute la journée, j’ai été incapable de dormir. Je me suis jeté sur la nourriture, il y a de quoi faire… et j’ai fini par m’écrouler de sommeil. Ce matin, ça va mieux, j’ai l’esprit plus clair.
Dans l’immédiat, la première difficulté va être de rentrer dans le port, il y a juste ce qu’il faut en tirant d’eau. Ensuite, il va falloir tout démonter et ça ne va pas être une mince affaire, car tout est un peu tordu. Un fournisseur en hydraulique va venir, on va expertiser tout cela. Ça va prendre pas mal de temps. »
Stéphane Sallé, Directeur Général de Maître CoQ, présent à la vacation du Vendée Globe, ce lundi : « Comme tu le sais Jérémie, nous sommes partis pour nous inscrire dans la durée avec toi et je suis ici pour redire tout l’engagement, le soutien et la confiance que nous avons envers toi. Sur cette épreuve tu as montré que tu es dans le match. Nous sommes déçus, tous les salariés et les éleveurs le sont avec nous, c'est normal mais nous le sommes moins que toi et ton équipe. Cette déception est aussi le moteur de notre engagement dans la durée. C’est une péripétie, nous en gérons tous les jours, ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Il faut passer par-dessus et penser dores et déjà à l'avenir qui s’annonce chargé ! »
Rappel de la chronologie des événements
- Samedi 17 novembre à 23h35 la tête de vérin de quille de Maître CoQ casse net.
- Jérémie Beyou naviguait à une vingtaine de nœuds au portant, dans des conditions sereines, il se reposait à l’intérieur de son bateau.
- Il était à une centaine de milles du Cap Vert, il y avait 25 nœuds de vent et une mer formée.
- Après trois heures d’efforts, il sécurise et bloque sa tête de quille à l’aide de cordages.
- L’avarie a également endommagé un joint d’étanchéité : le bateau prend l’eau, Jérémie doit pomper en permanence.
- Il décide de s’abriter au Cap Vert.
- Nombreux échanges dans la nuit de samedi à dimanche avec l’équipe technique et les experts de « Mer Forte » (l’équipe de Michel Desjoyeaux qui a conçu puis vendu le bateau à Jérémie) pour comprendre et chercher une solution.
- Dimanche soir, 18 novembre, Jérémie est à l’abri.
- Au lever du jour, ce lundi, après avoir longuement réfléchi à toutes les solutions possibles, la mort dans l’âme le skipper Maître CoQ décide de jeter l’éponge, il n’y pas d’autre choix possible.
- Son équipe technique est déjà à Mindelo, prête à intervenir.
- Le travail de réparation sera long, mais Jérémie tient à ramener son bateau en France par la mer.
- Depuis hier matin, les messages de soutien affluent…
Le vérin de quille, qu’est-ce que c’est ?
Il y a un seul vérin par quille. C’est une pièce en titane normalement « indestructible » qui pèse une centaine de kilogrammes. Il faut être à trois pour le manipuler. Impossible et inutile d’en embarquer un de rechange.
Maître CoQ avait la tête de vérin la plus puissante de la flotte de ce Vendée Globe, elle était capable de supporter une charge de 120 tonnes, alors qu’en navigation ce sont des charges de 40 tonnes maximum (10 tonnes en moyenne) qui sont nécessaires pour basculer la quille.
De mémoire d’experts (les responsables de Mer Forte notamment, dont Michel Desjoyeaux), jamais une telle pièce n’avait cassé et personne ne comprend les raisons de cette avarie.
À force de ténacité, de démarche auprès de partenaires, d’investissement personnel, d’ouverture sur d’autres circuits et de belles victoires à l’image de celles en 2011 de la Solitaire du Figaro et de la Transat Jacques Vabre, Jérémie a réussi à monter, en dix mois seulement, avec Maître CoQ, un beau projet basé sur l’humain et la performance, pour les quatre années à venir.
Aujourd’hui, ce bel élan est suspendu. Une pièce estimée indestructible, surdimensionnée, révisée a lâché. Mais Jérémie Beyou et Maître CoQ n’en sont qu’aux premières pages de leur histoire commune, l’entreprise vendéenne ayant annoncé la poursuite de son partenariat jusqu’au Vendée Globe 2016.
Un cordage ne peut remplacer du titane
La réparation provisoire effectuée hier par le skipper Maître CoQ pour lui permettre de rallier le Cap Vert ne peut tenir très longtemps. Du textile ne peut remplacer du titane. Et un cordage ne pourra pas résister aux tonnes de charges qui se répercutent dans la tête de quille du monocoque Maître CoQ.
Avec les moyens du bord (le règlement du Vendée Globe n’autorise aucune assistance extérieure), il est tout simplement impossible de réparer, même provisoirement.
Et quand bien même Jérémie aurait pu trouver une solution viable mécaniquement pour fixer sa quille à la verticale, il n’aurait pas pu effectuer un tour du monde dans une telle configuration. Son bateau, comme une majorité des 60 pieds Imoca, est en effet conçu pour naviguer avec une quille basculante, et donc basculée. La répartition des poids et des forces qui s’exercent sur la quille comme sur le gréement est calculée avec un appendice qui n’est jamais dans l’axe du mât. Contrer cela, c’est aller contre l’équilibre du bateau, c’est s’exposer à d’autres soucis techniques.
La seule décision raisonnable et de bon marin à prendre est celle que Jérémie a prise : s’arrêter pour, avec l’aide de son équipe technique, tenter de réparer provisoirement ce vérin de quille et rentrer en France préparer la saison 2013.
Jérémie Beyou, skipper Maître CoQ : « Le diagnostique est clair : la façon dont j’ai amarré la tête de quille hier, c’est la meilleure des façons de l’amarrer, cela m’a permis de ramener le bateau à l’abri des côtes. En revanche, l’analyse que l’on a pu faire de cette attache hier soir et jusqu’en début de nuit, c’est que cela ne permet pas de mettre quelque charge que ce soit sur la tête de quille. On risque de la casser. Cela ne permet donc pas de faire un Vendée Globe, d’aller dans les mers du sud... Et même en naviguant sous-toilé, cela ne fonctionnerait pas.
Donc pour être très clair, j’ai fait sauter mon plomb de moteur et je me dirige vers l’île Saint Vincent où mon équipe technique m’attend. La course est finie.
Il y a beaucoup de frustration et de déception… Je suis déçu aussi pour toutes les personnes qui m’ont fait confiance, Stéphane Sallé (Directeur général de Maître CoQ) en premier lieu et toutes les personnes qui m’envoient des messages depuis hier, les éleveurs partenaires de Maître CoQ… tous sont derrière moi. Je suis en colère. Cela n’aurait pas dû arriver.
Est-ce que l’on a tapé quelque chose ? Il y a des butées de jauge sur le vérin de quille : est-ce que cela a pu fragiliser la pièce ? Est-ce la pièce elle-même ? Il est beaucoup trop tôt pour le dire.
Lorsque c’est arrivé, j’étais tellement nerveux que j’étais mort de rire, tellement je n’y croyais pas. Après j’étais dans un énervement total, complètement concentré sur la réparation. Hier, toute la journée, j’ai été incapable de dormir. Je me suis jeté sur la nourriture, il y a de quoi faire… et j’ai fini par m’écrouler de sommeil. Ce matin, ça va mieux, j’ai l’esprit plus clair.
Dans l’immédiat, la première difficulté va être de rentrer dans le port, il y a juste ce qu’il faut en tirant d’eau. Ensuite, il va falloir tout démonter et ça ne va pas être une mince affaire, car tout est un peu tordu. Un fournisseur en hydraulique va venir, on va expertiser tout cela. Ça va prendre pas mal de temps. »
Stéphane Sallé, Directeur Général de Maître CoQ, présent à la vacation du Vendée Globe, ce lundi : « Comme tu le sais Jérémie, nous sommes partis pour nous inscrire dans la durée avec toi et je suis ici pour redire tout l’engagement, le soutien et la confiance que nous avons envers toi. Sur cette épreuve tu as montré que tu es dans le match. Nous sommes déçus, tous les salariés et les éleveurs le sont avec nous, c'est normal mais nous le sommes moins que toi et ton équipe. Cette déception est aussi le moteur de notre engagement dans la durée. C’est une péripétie, nous en gérons tous les jours, ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Il faut passer par-dessus et penser dores et déjà à l'avenir qui s’annonce chargé ! »
Rappel de la chronologie des événements
- Samedi 17 novembre à 23h35 la tête de vérin de quille de Maître CoQ casse net.
- Jérémie Beyou naviguait à une vingtaine de nœuds au portant, dans des conditions sereines, il se reposait à l’intérieur de son bateau.
- Il était à une centaine de milles du Cap Vert, il y avait 25 nœuds de vent et une mer formée.
- Après trois heures d’efforts, il sécurise et bloque sa tête de quille à l’aide de cordages.
- L’avarie a également endommagé un joint d’étanchéité : le bateau prend l’eau, Jérémie doit pomper en permanence.
- Il décide de s’abriter au Cap Vert.
- Nombreux échanges dans la nuit de samedi à dimanche avec l’équipe technique et les experts de « Mer Forte » (l’équipe de Michel Desjoyeaux qui a conçu puis vendu le bateau à Jérémie) pour comprendre et chercher une solution.
- Dimanche soir, 18 novembre, Jérémie est à l’abri.
- Au lever du jour, ce lundi, après avoir longuement réfléchi à toutes les solutions possibles, la mort dans l’âme le skipper Maître CoQ décide de jeter l’éponge, il n’y pas d’autre choix possible.
- Son équipe technique est déjà à Mindelo, prête à intervenir.
- Le travail de réparation sera long, mais Jérémie tient à ramener son bateau en France par la mer.
- Depuis hier matin, les messages de soutien affluent…
Le vérin de quille, qu’est-ce que c’est ?
Il y a un seul vérin par quille. C’est une pièce en titane normalement « indestructible » qui pèse une centaine de kilogrammes. Il faut être à trois pour le manipuler. Impossible et inutile d’en embarquer un de rechange.
Maître CoQ avait la tête de vérin la plus puissante de la flotte de ce Vendée Globe, elle était capable de supporter une charge de 120 tonnes, alors qu’en navigation ce sont des charges de 40 tonnes maximum (10 tonnes en moyenne) qui sont nécessaires pour basculer la quille.
De mémoire d’experts (les responsables de Mer Forte notamment, dont Michel Desjoyeaux), jamais une telle pièce n’avait cassé et personne ne comprend les raisons de cette avarie.
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Jérémie Beyou
Les Sables d'Olonne
Maître CoQ
Skipper
Vendée
Vendée Globe 2012
Voile
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Les Sables d'Olonne Info
Le skipper de Maître CoQ est arrivé aux îles du Cap Vert où il a pu analyser la situation. Avec son équipe technique, Jérémie a recherché toutes les solutions possibles pour pouvoir continuer la course. Mais aucune ne permettait à Jérémie de continuer dans des conditions satisfaisantes de sécurité sans l'apport d'une intervention extérieure. La règle du Vendée Globe stipule que le skipper ne peut recevoir d'assistance, Jérémie a donc annoncé à la vacation officielle son abandon.

C'est évidemment un coup très dur pour le navigateur qui avait abordé ce Vendée Globe avec un mélange de gourmandise et de grande détermination. Au moment de ce coup du sort qui l'a obligé à se détourner vers les îles du Cap Vert, Jérémie naviguait en 6eme position, premier des bateaux de la génération 2008-2009. Sa sincérité et son énergie vont manquer.
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Les Sables d'Olonne Info
Philippe de Villiers a commencé un oral en rassurant son public sur son état de santé. C'est un Philippe en pleine forme qui a présenté son livre intitulé "Le roman de Charette". Plus d'une centaine de personnes sont venues l'écouter au Centre Leclerc d'Olonne-sur-Mer. Il a su attirer l'attention de toute la salle sur l'histoire de Charette.
L'auteur décrit : "En oubliant de dire ce qui s'est passé avant, on donne de ce Charette et de la Vendée, une image arriérée. Des gens derrière leur buisson, manipulés par des curés qui en fait, n'ont rien vu du monde extérieur. Des hirsutes qui mangent des glands dans la forêt de Grasla. J'ai déjà brisé cette image avec le Puy du Fou. Je n'ai jamais accepté l'injustice faite aux Vendéens qui est un peuple génocidé comme les Indiens par les Américains. C'est une vie, c'est ma vie. Quand j'avais six ans j'ai dit à mon père : je consacrerai ma vie à la réhabilitation de la Vendée...
Les intellectuels et les historiens me disent : Pourquoi connaît-on La Fayette et pas Charette ? Peut-être que certains trouvaient avantage à faire commencer Charette sous son lit. Mais Charette ce n'est pas du tout ça. Il fait partie de la Marine savante c'est-à-dire des gens qui ont fait avancer le progrès. Il a participé à l'émergence du monde Américain, aux convoitises des Russes en Méditerranée... Il voit le déroulement de la révolution de chez lui. C'est quelqu'un qui intellectuellement est extrêmement brillant. Ces lettres en témoignent ; il a une vision du monde. Il sait ce qu'est la guerre.
Quand il dit à sa soeur : un marin qui tombe à l'eau, il dure trois minutes. On me demande trois minutes, je les donne. C'est comme ça qu'il part au combat...
Ce que j'ai souhaité faire avec ce livre, c'est montrer que les Vendéens ne sont pas des arriérés. La porte d'entrée dans la Vendée historique doit changer. La Vendée, c'est l'honneur de la France. C'est sur la carte métaphysique des points précieux de la planète, un haut lieu spirituel.
Charette a été un grand combattant. C'est un homme de panache. Il avait le panache sur lui. Quand il est interrogé par le tribunal révolutionnaire dans la prison du Bouffay, le président du tribunal, le général Duthil lui dit : Mais pourquoi cette plume que vous exposez inutilement à vos adversaires ? Il répond : Une vieille tradition de la Marine Royale. Un officier de marine n'abdique jamais l'honneur d'être une cible. C'est le premier sur qui on tire depuis le bateau ennemi...
Il porte le panache dans son coeur. N'oublions pas que quelques heures avant de mourir, il explique à sa soeur : regarde-moi tomber. Un officier français ne s'effondre pas. Et il va tomber au ralenti. Il étudie jusqu'à la manière de fléchir son corps alors qu'il n'a que 33 ans.
Le luxe des luxes de l'officier qui sait la justesse de sa cause, c'est d'appeler le général Travot, qu'il respecte, et de lui demander une dernière faveur : de commander lui-même le peloton d'exécution. Qu'il meurt d'une manière magnifique."
Philippe de Villiers termine : "Je vais vous faire une confidence : j'ai une grand-mère qui s'appelle Elizabeth B. de M. qui habitait La Bralière à Boulogne, qui a fait un hopital blanc et qui était amazone de Charette et donc j'ai des documents de famille que vous retrouverez dans le livre. J'avais une petite avance par rapport aux historiens sur la question. J'ai une lettre dans laquelle Charette écrit, un mois avant sa mort, sans trembler : je verserais pour la cause jusqu'à la dernière goutte de mon sang. Alors je ne demande qu'une seule chose à tous ceux qui veulent porter sur la Vendée un regard objectif. C'est de regarder la grandeur. La grandeur d'un homme qui a trente-trois ans. Il ose écrire cela et le fait.
Napoléon dit de Charette : c'était un grand caractère, il laissait percer du génie.
Ca vaut quand même le coup que les Français connaissent ce personnage. Et à travers ce personnage, c'est la grandeur de la Vendée. La Vendée d'hier et la Vendée d'aujourd'hui, celle qu'on aime et qui est un point précieux dans le coeur de tous les Français."
L'auteur décrit : "En oubliant de dire ce qui s'est passé avant, on donne de ce Charette et de la Vendée, une image arriérée. Des gens derrière leur buisson, manipulés par des curés qui en fait, n'ont rien vu du monde extérieur. Des hirsutes qui mangent des glands dans la forêt de Grasla. J'ai déjà brisé cette image avec le Puy du Fou. Je n'ai jamais accepté l'injustice faite aux Vendéens qui est un peuple génocidé comme les Indiens par les Américains. C'est une vie, c'est ma vie. Quand j'avais six ans j'ai dit à mon père : je consacrerai ma vie à la réhabilitation de la Vendée...
Les intellectuels et les historiens me disent : Pourquoi connaît-on La Fayette et pas Charette ? Peut-être que certains trouvaient avantage à faire commencer Charette sous son lit. Mais Charette ce n'est pas du tout ça. Il fait partie de la Marine savante c'est-à-dire des gens qui ont fait avancer le progrès. Il a participé à l'émergence du monde Américain, aux convoitises des Russes en Méditerranée... Il voit le déroulement de la révolution de chez lui. C'est quelqu'un qui intellectuellement est extrêmement brillant. Ces lettres en témoignent ; il a une vision du monde. Il sait ce qu'est la guerre.
Quand il dit à sa soeur : un marin qui tombe à l'eau, il dure trois minutes. On me demande trois minutes, je les donne. C'est comme ça qu'il part au combat...
Ce que j'ai souhaité faire avec ce livre, c'est montrer que les Vendéens ne sont pas des arriérés. La porte d'entrée dans la Vendée historique doit changer. La Vendée, c'est l'honneur de la France. C'est sur la carte métaphysique des points précieux de la planète, un haut lieu spirituel.
Charette a été un grand combattant. C'est un homme de panache. Il avait le panache sur lui. Quand il est interrogé par le tribunal révolutionnaire dans la prison du Bouffay, le président du tribunal, le général Duthil lui dit : Mais pourquoi cette plume que vous exposez inutilement à vos adversaires ? Il répond : Une vieille tradition de la Marine Royale. Un officier de marine n'abdique jamais l'honneur d'être une cible. C'est le premier sur qui on tire depuis le bateau ennemi...
Il porte le panache dans son coeur. N'oublions pas que quelques heures avant de mourir, il explique à sa soeur : regarde-moi tomber. Un officier français ne s'effondre pas. Et il va tomber au ralenti. Il étudie jusqu'à la manière de fléchir son corps alors qu'il n'a que 33 ans.
Le luxe des luxes de l'officier qui sait la justesse de sa cause, c'est d'appeler le général Travot, qu'il respecte, et de lui demander une dernière faveur : de commander lui-même le peloton d'exécution. Qu'il meurt d'une manière magnifique."
Philippe de Villiers termine : "Je vais vous faire une confidence : j'ai une grand-mère qui s'appelle Elizabeth B. de M. qui habitait La Bralière à Boulogne, qui a fait un hopital blanc et qui était amazone de Charette et donc j'ai des documents de famille que vous retrouverez dans le livre. J'avais une petite avance par rapport aux historiens sur la question. J'ai une lettre dans laquelle Charette écrit, un mois avant sa mort, sans trembler : je verserais pour la cause jusqu'à la dernière goutte de mon sang. Alors je ne demande qu'une seule chose à tous ceux qui veulent porter sur la Vendée un regard objectif. C'est de regarder la grandeur. La grandeur d'un homme qui a trente-trois ans. Il ose écrire cela et le fait.
Napoléon dit de Charette : c'était un grand caractère, il laissait percer du génie.
Ca vaut quand même le coup que les Français connaissent ce personnage. Et à travers ce personnage, c'est la grandeur de la Vendée. La Vendée d'hier et la Vendée d'aujourd'hui, celle qu'on aime et qui est un point précieux dans le coeur de tous les Français."
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Les Sables Info
Comme au théâtre : au fur et à mesure que la pièce se déroule, on est pris par l’intrigue. On garde en mémoire la sortie de l’un des personnages, mais ceux qui sont à l’avant-scène continuent de prendre la lumière. Jérémie Beyou aimerait bien prolonger son rôle, mais l’incertitude pèse.
C’est l’histoire du grain de sable. Auteur jusque là d’une course parfaitement maîtrisée, Jérémie Beyou risque de devoir quitter prématurément la course suite à la rupture improbable d’une pièce du vérin de quille : une pièce éprouvée qui jusque là avait encaissé des milles de navigation sans broncher. Le skipper de Maître CoQ avait joué la prudence dans les premiers jours de course, veillant à préserver sa monture avant d’aborder le grand Sud. Le sort semble en avoir décidé autrement. Toute l’équipe technique de Jérémie travaille à trouver une solution pour permettre au navigateur de continuer sa course, quille bloquée. Elle peut compter sur le renfort de la structure de Michel Desjoyeaux. Le double vainqueur du Vendée Globe faisait de Jérémie un candidat sérieux au podium ; il connaît son bateau par cœur et son diagnostic pèsera forcément dans la balance. Blaise Pascal disait qu’agir dans l’incertitude est encore le plus raisonnable. Au mieux, on gagne tout… Au pire, on ne perd pas grand-chose. S’il reste encore une chance de terminer ce Vendée Globe, nul doute que Jérémie la saisira.
A la fortune du pot
La tête de flotte est, quant à elle, déjà mobilisée par le prochain passage à niveau, le pot au noir. En éclaireur, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) sait que le moindre faux pas sera exploité par ses adversaires. Derrière lui, François Gabart (MACIF), Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) et Vincent Riou (PRB) espèrent recueillir quelques uns des fruits que le leader pourrait laisser en route. Mais tous savent trop bien ce que la Zone de Convergence Inter Tropicale peut receler de pièges. On y a déjà vu des voiliers se faire piéger sous un nuage et voir un adversaire, positionné parfois à quelques encablures, démarrer pour se constituer, au fil des heures, un matelas de plus de cent milles. Pour Alex Thomson (Hugo Boss) les heures à venir risquent d’être plus compliquées. A la lutte avec Jérémie Beyou, le navigateur britannique avait là un excellent moyen de mesurer sa progression. Quand on est tout seul, l’étalonnage est plus complexe.
Pour l’heure, les trios Le Cam (SynerCiel), Golding (Gamesa), Wavre (Mirabaud) d’une part et de Lamotte (Initiatives-cœur), de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) et Di Benedetto (Team Plastique) de l’autre, n’ont pas ce souci. A la lutte, ils ont à chaque classement l’occasion de mesurer leur niveau de performance. Zbigniew Gutkowski (Energa) n’en est pas là. Il a réussi à sortir vainqueur de la bagarre avec son gennaker, mais n’a toujours pas résolu ses problèmes de pilote. Continuer la course ou non, tel est, pour l’heure, le dilemme du navigateur. En Français comme en Polonais, le pari de Pascal a la même valeur.
"J’ai entendu un grand bruit et le bateau est parti au lof. En fait, c’est le vérin qui a cassé. Il a cassé net à la liaison entre la tête de quille et le vérin. Je n’arrive pas à bloquer la tête de quille, donc c’est inquiétant. Il faut mettre le bateau au portant pour assurer le tout et faire attention où on met les doigts parce qu’il y a 40 tonnes qui se baladent là dedans. On est sur le cul qu’une pièce comme ça puisse péter. On a besoin de matériel pour essayer de bloquer la quille et éventuellement imaginer la suite qui, je ne vous le cache pas, va être très compliquée. Si j’arrive à bloquer la quille, bien sûr que je repars. Je ne suis pas venu sur cette course pour m’arrêter au Cap Vert."
Jérémie Beyou (FRA, Maître CoQ)
"Tout va bien en ce dimanche estival avec le soleil du Cap Vert. Le pot au noir c’est la prochaine étape, il bouge pas mal en ce moment. Je regarde mes cartes au moins deux fois par jour pour déterminer quelle va être ma stratégie. La course était assez rythmée au début. Depuis deux ou trois jours c’est un peu plus tranquille, on est plus dans un rythme de Vendée Globe avec la gestion du matériel et du bonhomme. On est parti sur le marathon, après le sprint du départ. La route est longue."
Armel Le Cléac’h (FRA, Banque Populaire)
"Actuellement, il fait 30 degrés dans la cabine, c’est un peu couvert, mais c’est de la bonne navigation. Le seul petit coup dur était près de Madère avec une légère dépression, mais là ça glisse bien, c’est vraiment plaisant. Ça reste un peu humide mais l’eau est chaude et il y a du soleil. On est un petit groupe avec Jean Le Cam, Mike Golding et moi. C’est sympathique d’avoir des copains comme ça. Maintenant que les conditions sont plus régulières, je dors demi-heure par demi-heure alors qu’avant je dormais par tranches de 10 minutes."
Dominique Wavre (SUI, Mirabaud)
"Je ne reçois pas beaucoup de messages de mes contributeurs et il ne vaut mieux pas parce que sinon, je serais très, très vite inondé. J’ai quelques supporters assez proches qui ont contribué à la mise en route du projet et à ce que le bateau soit au départ. C’est une aventure extraordinaire."
Bertrand de Broc (FRA, Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets)
"C’est un bilan mitigé pour l’instant, mais il n’y a pas non plus péril, il n’y a pas eu de grosse casse. Je suis content d’être dans une flotte homogène. Maintenant il y a le pot au noir, c’est l’inconnu des deux prochains jours. Toute mon attention est tournée vers le pot au noir, voir comment il se développe. Hier matin j’ai eu une grosse frayeur parce que je suis entré en collision avec un gros tronc d’arbre. Les deux safrans sont remontés."
Vincent Riou (FRA, PRB)
"Je dois enlever le grand gennaker qui était coincé et qui est détruit. Je n’ai pas eu à aller en haut du mât, je me suis arrangé pour intervenir depuis le pont. Je suis très embêté car le pilote automatique ne fonctionne pas. Je me suis arrêté et là je pêche en réfléchissant à une solution pour résoudre mes problèmes. Pour être honnête, à l’instant présent, je n’ai aucune idée de ce que je vais faire après. J’ai failli perdre ma vie dans les mers du Sud par le passé et il est hors de question que cette situation se reproduise. Je n’arrive pas à dormir, parce que je passe mon temps à réfléchir à ce que je dois faire."
Zbigniew « Gutek » Gutkowski (POL, Energa)
"Lors de la dernière journée, nous avons réalisé notre meilleure performance sur 24 heures depuis le départ de la course. J’ai réussi à m’accrocher au groupe de tête, ce qui est excellent lorsque l’on prend en considération l’avantage qu’ils devraient avoir au niveau de la vitesse. J’ai accentué l’écart avec Maître CoQ qui était mon ombre mais qui a commencé à perdre beaucoup de terrain hier. Aujourd’hui nous avons appris qu’il avait un problème de quille et qu’il va s’arrêter au Cap Vert. Je suis vraiment désolé pour lui et j’espère qu’il pourra réparer ça et continuer. Je commence à regarder le pot au noir avec beaucoup d’attention mais c’est dur de dire ce que je vais faire. Nous allons tous dans la même direction donc j’aurai une idée de ce qu’il se passe grâce à ceux qui sont devant moi."
Alex Thomson (GB, Hugo Boss)
A la fortune du pot
La tête de flotte est, quant à elle, déjà mobilisée par le prochain passage à niveau, le pot au noir. En éclaireur, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) sait que le moindre faux pas sera exploité par ses adversaires. Derrière lui, François Gabart (MACIF), Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) et Vincent Riou (PRB) espèrent recueillir quelques uns des fruits que le leader pourrait laisser en route. Mais tous savent trop bien ce que la Zone de Convergence Inter Tropicale peut receler de pièges. On y a déjà vu des voiliers se faire piéger sous un nuage et voir un adversaire, positionné parfois à quelques encablures, démarrer pour se constituer, au fil des heures, un matelas de plus de cent milles. Pour Alex Thomson (Hugo Boss) les heures à venir risquent d’être plus compliquées. A la lutte avec Jérémie Beyou, le navigateur britannique avait là un excellent moyen de mesurer sa progression. Quand on est tout seul, l’étalonnage est plus complexe.
Pour l’heure, les trios Le Cam (SynerCiel), Golding (Gamesa), Wavre (Mirabaud) d’une part et de Lamotte (Initiatives-cœur), de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) et Di Benedetto (Team Plastique) de l’autre, n’ont pas ce souci. A la lutte, ils ont à chaque classement l’occasion de mesurer leur niveau de performance. Zbigniew Gutkowski (Energa) n’en est pas là. Il a réussi à sortir vainqueur de la bagarre avec son gennaker, mais n’a toujours pas résolu ses problèmes de pilote. Continuer la course ou non, tel est, pour l’heure, le dilemme du navigateur. En Français comme en Polonais, le pari de Pascal a la même valeur.
"J’ai entendu un grand bruit et le bateau est parti au lof. En fait, c’est le vérin qui a cassé. Il a cassé net à la liaison entre la tête de quille et le vérin. Je n’arrive pas à bloquer la tête de quille, donc c’est inquiétant. Il faut mettre le bateau au portant pour assurer le tout et faire attention où on met les doigts parce qu’il y a 40 tonnes qui se baladent là dedans. On est sur le cul qu’une pièce comme ça puisse péter. On a besoin de matériel pour essayer de bloquer la quille et éventuellement imaginer la suite qui, je ne vous le cache pas, va être très compliquée. Si j’arrive à bloquer la quille, bien sûr que je repars. Je ne suis pas venu sur cette course pour m’arrêter au Cap Vert."
Jérémie Beyou (FRA, Maître CoQ)
"Tout va bien en ce dimanche estival avec le soleil du Cap Vert. Le pot au noir c’est la prochaine étape, il bouge pas mal en ce moment. Je regarde mes cartes au moins deux fois par jour pour déterminer quelle va être ma stratégie. La course était assez rythmée au début. Depuis deux ou trois jours c’est un peu plus tranquille, on est plus dans un rythme de Vendée Globe avec la gestion du matériel et du bonhomme. On est parti sur le marathon, après le sprint du départ. La route est longue."
Armel Le Cléac’h (FRA, Banque Populaire)
"Actuellement, il fait 30 degrés dans la cabine, c’est un peu couvert, mais c’est de la bonne navigation. Le seul petit coup dur était près de Madère avec une légère dépression, mais là ça glisse bien, c’est vraiment plaisant. Ça reste un peu humide mais l’eau est chaude et il y a du soleil. On est un petit groupe avec Jean Le Cam, Mike Golding et moi. C’est sympathique d’avoir des copains comme ça. Maintenant que les conditions sont plus régulières, je dors demi-heure par demi-heure alors qu’avant je dormais par tranches de 10 minutes."
Dominique Wavre (SUI, Mirabaud)
"Je ne reçois pas beaucoup de messages de mes contributeurs et il ne vaut mieux pas parce que sinon, je serais très, très vite inondé. J’ai quelques supporters assez proches qui ont contribué à la mise en route du projet et à ce que le bateau soit au départ. C’est une aventure extraordinaire."
Bertrand de Broc (FRA, Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets)
"C’est un bilan mitigé pour l’instant, mais il n’y a pas non plus péril, il n’y a pas eu de grosse casse. Je suis content d’être dans une flotte homogène. Maintenant il y a le pot au noir, c’est l’inconnu des deux prochains jours. Toute mon attention est tournée vers le pot au noir, voir comment il se développe. Hier matin j’ai eu une grosse frayeur parce que je suis entré en collision avec un gros tronc d’arbre. Les deux safrans sont remontés."
Vincent Riou (FRA, PRB)
"Je dois enlever le grand gennaker qui était coincé et qui est détruit. Je n’ai pas eu à aller en haut du mât, je me suis arrangé pour intervenir depuis le pont. Je suis très embêté car le pilote automatique ne fonctionne pas. Je me suis arrêté et là je pêche en réfléchissant à une solution pour résoudre mes problèmes. Pour être honnête, à l’instant présent, je n’ai aucune idée de ce que je vais faire après. J’ai failli perdre ma vie dans les mers du Sud par le passé et il est hors de question que cette situation se reproduise. Je n’arrive pas à dormir, parce que je passe mon temps à réfléchir à ce que je dois faire."
Zbigniew « Gutek » Gutkowski (POL, Energa)
"Lors de la dernière journée, nous avons réalisé notre meilleure performance sur 24 heures depuis le départ de la course. J’ai réussi à m’accrocher au groupe de tête, ce qui est excellent lorsque l’on prend en considération l’avantage qu’ils devraient avoir au niveau de la vitesse. J’ai accentué l’écart avec Maître CoQ qui était mon ombre mais qui a commencé à perdre beaucoup de terrain hier. Aujourd’hui nous avons appris qu’il avait un problème de quille et qu’il va s’arrêter au Cap Vert. Je suis vraiment désolé pour lui et j’espère qu’il pourra réparer ça et continuer. Je commence à regarder le pot au noir avec beaucoup d’attention mais c’est dur de dire ce que je vais faire. Nous allons tous dans la même direction donc j’aurai une idée de ce qu’il se passe grâce à ceux qui sont devant moi."
Alex Thomson (GB, Hugo Boss)
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