Les Sables d'Olonne Info

Une histoire de « mille(s) »
Initiatives Cœur vient de mettre un point final aux 17 000 milles parcourus dans l’hémisphère sud en franchissant hier à 22h10 (TU) l’équateur. Après avoir navigué dans 3 océans différents, fait face à 3 avaries, Tanguy est de retour dans l’Atlantique Nord et il se réjouissait « c'est la première fois que je le passe dans ce sens là. J’ai fêté ça au champagne face à un superbe coucher de soleil! » Des bulles et du chocolat (les fameuses orangettes Alex Olivier) pour notre skipper au grand cœur qui voit la vie en rose. Alors qu’il reste environ 3 200 milles au bateau rouge et blanc jusqu’aux Sables d’Olonne, le compteur du site initiatives-coeur.fr affiche quant à lui plus de 110 mille clics ! Un chiffre incroyable et inattendu qui met du baume au cœur à la petite équipe d’Initiatives. Mais comme le résumait Tanguy « les objectifs existent pour être dépassés ». Aux 108 000 ème clics, le 9ème enfant sauvé a pu être identifié, il s’agit de Gislaine (11 ans) qui arrivera du Burundi le 13 février pour se faire opérer en France. Peut être que ce même jour, Tanguy sera sur le point de remonter le chenal et finir en beauté l'exploit d’avoir bouclé son premier tour du monde.

Retour à la maison
En 6ème position sur 9, Gibbs, opéré par les équipes de Mécénat Chirurgie Cardiaque le 16 janvier dernier, était hier en visio-conférence avec son « skipper sauveur ». Tout sourire, l’enfant curieux a pu poser toutes les questions qui lui tenaient à cœur. En pleine forme, il retournera auprès de sa famille au Bénin demain. « Tu vois Gibbs, tu vas être de retour à la maison après plusieurs heures d’avion, moi avec mon bateau je retrouverai ma famille dans plusieurs semaines» lui expliquait Tanguy. Le pot au noir qui se profile devant l’étrave d’Initiatives Cœur ne semble pas très actif mais Tanguy sait bien qu’il doit rester vigilant et qu’il n’est pas à l’abri de se faire engluer dans les calmes. Il profite des derniers jours de chaleur et de soleil « les nuits sont magnifiques, je suis passé au large des iles de Fernando de Noronha avec une quasi pleine lune, une multitude d’étoile et des dauphins ! J’ai aperçu des lumières sur l’île ». Plein de bonnes idées, Tanguy s’habitue au mode de vie « penché », il nous expliquait «avoir calé le pouf en dessous du hamac pour éviter d’être trop remué. Le hamac est plus frais et s’adapte à l’inclinaison du bateau, j’améliore le confort à bord et c’est agréable !»

Le duel entre Mike Gokding et Jean Le Cam n'a rien perdu de son intensité, tandis, qu'à la latitude de Madère, c'est au tour du skipper britannique de progresser un peu plus vite au classement de ce matin. Il concède 53 milles à son concurrent français au passage de délicates et incertaines conditions météo entre deux systèmes de hautes pressions. Le premier est plus ou ou moins centré sur les Açores, le second sur le détroit de Gilbraltar. Les deux skippers suivent une route entre ces deux systèmes, dans 11-12 noeuds de sud-est ce matin qui leur permettent d'avancer à 13-14 noeuds. La paire a encore 850 milles à parcourir pour rejoindre le cap Finisterre, tandis que Golding a pu reprendre 10 milles depuis hier en dépit des ses problèmes de puits de quille à bord de Gamesa.

" Le vent a un peu molli, et je pense que cela va durer environ 24 heures. Je vais sans doute rester sur ma route, mais je dois attendre pour voir si les fichiers se confirment. Il me font rester sur tribord. Il y aussi une option qui fait aller dans le nord, mais j'ai du mal à y croire. Je pense que nous allons tous les deux suivre la même trajectoire, et qu'il n'y aura pas de surprises, mais on ne sait jamais."

"Je me concentre plus sur les modèles européens qui sont un peu plus détaillés. Ils montrent un couloir de vent, une petite bande de pression. Mais ça va et ça vient entre Jean (Le Cam) et moi. Les modèles divergent sur ce qui va se passer ensuite. Cela pourrait rentrer par le sud, ce qui pourrait bien me plaire. C'est l'une des plus belles courses que j'ai pu avoir,vet je pourrais m'en réjouir, mais sincèrement, là, je voudrais juste en finir. J'ai à peu près tout épuisé à bord. S'il me reste de la nourriture et assez de calories, je n'ai plus rien de ces choses qui t'aident à bien avancer. "

"Notre ETA est encore un peu variable, cela va dépendre de la manière dont on est arrêté."

Du ketchup dans le café au lait
« Je suis dans la molasse depuis deux heures, mais j’avance tout de même à 6 noeuds. Je me suis fait réveiller par mes alarmes de vent. Branle-bas de combat, je suis monté sur le pont, j’ai fait mes changements de voiles … Et je reviens pour me faire un café et là, je mets de l’eau froide dans mon café ! Sympa ! Ca m’a fait penser à la chanson d’Eddy Mitchell ‘’c’est la vie mon chéri’’ : le ketchup dans le café glacé a du mal à me réveiller, mon dentifrice ne mousse pas …. Pourtant j’ai dormi 4h, je suis sensé être réveillé. »

Une île de plus à l’horizon
« Je pensais que ma route m’amènerait à passer au milieu des Açores, mais changement de programme : ce sera par l’extérieur je pense. J’espère que l’île Santa Maria ne va pas m’embêter. Elle n’est pas grande mais elle est pile sur ma route. Décidément, j’en aurai croisé des îles sur ce Vendée Globe. »

Un moment de transition
« J’avais dis que j’arriverais avec le beau temps mais cela semble un peu compromis. Je devrais arriver en plein pendant la transition entre le système dépressionnaire et le système anticyclonique. Du coup, je risque d’avoir baston dans le Golfe de Gascogne. Les fichiers annoncent 35 nœuds au large des Sables. Je pense à l’arrivée mais je ne me réjouis pas trop vite ! »

« Je ne me sens pas encore du tout dans l’état d’esprit de l’arrivée », confie Dominique. « J’ai encore pas mal de chemin à parcourir, et même si la route se rétrécit, pour l’instant, je demeure entièrement concentré sur ma course. En réalité, je commencerai à penser à l’arrivée lorsque j’aborderai le Golfe de Gascogne, mais avant cela, je ne veux pas me disperser. »

Alors qu’il craignait de tomber dans les griffes d’un anticyclone particulièrement étendu et de passer la journée d’hier au ralenti, Dominique a eu la bonne surprise de poursuivre sa route à vive allure. « Je fais route directe sur les Sables d’Olonne, à 12-13 nœuds, je suis super-content car je pensais vraiment que j’allais passer la journée quasiment arrêté. Mais j’ai trouvé un étroit couloir de vent d’est et j’ai pu poursuivre mon chemin au reaching. »

D’après ses prévisions, Dominique naviguera encore pendant 1000 milles au largue, tribord amures. Il devra négocier le franchissement de l’anticyclone des Açores avant de toucher un flux de nord qui s’annonce froid et puissant en guise de bouquet final.

« Je fais en sorte d’être parfaitement prêt pour cette dernière partie de la course. Je n’ai pas de grosses réparations à effectuer, mais pas mal de petites bricoles, notamment des surliures sur les écoutes de spi et de génois. Tout le matériel s’est usé au fil des semaines de mer, à cause du soleil et du sel. Les cordages ont pas mal souffert, et les gaines extérieures sont fatiguées, donc je garde un œil attentif sur cela. »

Le Vendée Globe de tous les records

Les organisateurs du Vendée Globe ont publié hier leurs statistiques d’audience, et constaté qu’elles étaient en forte augmentation avec notamment 650’000 connexions sur le site Internet lors des vacations en direct avec les coureurs, 350’000 vidéos visionnées et plus d’un million de connexions au site Internet à l’occasion de l’arrivée de François Gabart et Armel Le Cleac’h.

Dominique Wavre n’est pas en reste, et l’intérêt qui accompagne son parcours autour du monde est tout simplement exceptionnel. Ainsi, le compte Facebook de Dominique est systématiquement consulté par plus de 1000 personnes par jour, avec des pointes d’intensité à près de 25'000 visiteurs du 11 au 19 janvier, lorsque Dominique a subi des avaries de gennaker et de pilote automatique et qu’il se retrouvait au cœur d’un duel passionnant avec Jean Le Cam, Mike Golding, Javier Sanso et Arnaud Boissières. Pas moins de 580'000 personnes ont été indirectement informées du parcours de Dominique par le biais de sa page Facebook depuis le début de l’année.

Le site Internet www.dominiquewavre.com n’est pas en reste, avec près de 7'000 visiteurs uniques depuis le début de l’année, et pas moins de 28'534 pages vues. Quant au compte Youtube de notre marin solitaire, il a été visité par 45'000 personnes.

Notez enfin que ce Journal de Bord est le 50ème depuis le début du partenariat entre Dominique Wavre et Mirabaud, sans compter les Newsletters publiées entre les périodes de compétition. Cinquante bols d’air frais et autant de récits en provenance du grand large !

A compter du 5 février 2013, tous les services de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) implantés à La Roche sur Yon seront regroupés dans l'immeuble du 19 rue Montesquieu (siège de la DDTM situé à proximité du CHD).

Le service de l'agriculture et la subdivision territoriale de La Roche sur Yon, hébergés jusqu'ici au 185 Boulevard Leclerc, changent ainsi de coordonnées à partir du 5 février :

. Service de l'agriculture
Adresse postale : 19 rue Montesquieu - BP 60827 – 85021 La Roche sur Yon Cedex
N° de téléphone : 02.51.44.32.32 (standard DDTM)
N° de télécopie : 02.51.44.32.30
Adresse mail : ddtm-sdea@vendee.gouv.fr

. Subdivision territoriale de La Roche sur Yon
Adresse postale : 19 rue Montesquieu - BP 60827 – 85021 La Roche sur Yon Cedex
N° de téléphone : 02.51.44.32.32 (standard DDTM)
N° de télécopie : 02.51.44.32.96
Adresse mail : ddtm-subdi-la-roche@vendee.gouv.fr

Cette nuit, le skipper britannique a perdu quelques milles sur son principal concurrent pour la 5è place, Jean Le Cam. Le skipper français est resté un peu plus à l'ouest, et il a gagné un peu plus de pression. Il progresse désormais à 65 milles devant Mike Golding dans environ 13 noeuds de secteur sud.

C'est une période difficile qui commence autour de l'anticyclone dans l'est, dont le centre se situe sur le détroit de Gilbraltar. Pour le contourner, Mike cherche à raccourcir sa route, mais il aura aussi un peu moins de vent plus près du centre de ce système. De son côté, sur une route légèrement plus longue à l'ouest, Jean semble bénéficier d'un peu plus de vent.

30 Janvier 19h00 GMT

Pour faire suite à l'annonce d'un problème avec le carénage du puits de quille de Gamesa faite hier, 29 Janvier, à 22h30, Mike fait aujourd'hui le point avec son équipe :

"La solution que nous avons trouvé est tout simplement de tenir bon, je ne peux pas me permettre de m'arrêter et mon objectif est de continuer de faire avancer le bateau en direction de la ligne d'arrivée. La situation s'est un peu améliorée avec le bout que j'ai pu mettre autour de l'ogive pour réduire la pression, et pour le moment ça tient, je garde quand même un oeil dessus.

Il y a d'autres choses que je pourrait entreprendre mais ça voudrait dire arrêter le bateau, mais je suis en course vers les Sables d'Olonne, à la lutte pour la 5ème place, donc s'arrêter n'est pas une option que je veux considérer pour le moment."

Mike nous a fait parvenir la photo ci-dessous prise par l'un des hublot d'inspection au niveau de la tête de quille, avec l'avant de Gamesa se situant en haut de la photo. La pièce en métal est la chape en acier au dessus de la tête de quille et la bar dorée est la tige de vérin tribord. La présence d'eau est normale dans ce compartiment, mais il ne devrait pas y avoir cette pression et à 10 noeuds de vitesse, le puits devrait être quasiment sec.

Mike expliquait : "Cette photo a été prise à 10 noeuds de vitesse et vous pouvez voir l'eau ressortir avec la pression sous la tête de quille. À 15 noeuds et sans le bout et les autres choses que nous avons mis en place, le compartiment de la quille est a moitié plein, à 17 noeuds ça va jusqu'à la membrane qui ferme la boîte et au delà… on ne sait pas encore."

Mike est pour le moment en 6ème position dans ce Vendée Globe 2012-2013, à 700 milles au sud des Açores, à seulement 46 milles derrière Jean Le Cam. Les deux skippers avoisinent une moyenne de 13 noeuds lors des dernières positions de 16h00.

Avec un vent de travers de 20 nœuds en moyenne, Jean Le Cam remonte à bonne vitesse vers le Nord. Dans quelques heures, le souffle d’air va faiblir et le skipper de SynerCiel risque fort de voir son avance sur Mike Golding fondre comme neige au soleil. Sang-froid et concentration seront de mise dans les prochaines 24 heures.

« La nuit a été rapide. Le vent n’a pas molli et j’ai donc pu garder de bonnes moyennes. Dans quelques heures, je vais perdre en vitesse car je vais buter dans une dorsale*. Mike va revenir sur moi car il continuera à avoir du vent jusqu’à ce qu’il tombe à son tour dans la bulle. Ça va être chaud ! »

Keep cool
« Il y a un moment, je vais marcher à 0 nœud et Mike sera à 10 nœuds. Je le sais donc je m’y prépare psychologiquement. Dans ces moments-là, il ne faut surtout pas s’énerver. Tu respires par la bouche, tu souffle par le nez, tu te fais une raison, faut rester zen. S’il revient à 20 milles, ok tu l’acceptes et tu te dis que tu as encore 20 milles d’avance. Je ne suis pas du genre à perdre mon calme. Mais je ne peux pas non plus dire que je suis serein et clairement je ne vais pas faire le fanfaron quand il va me foncer dessus comme un boulet de canon. »

* dorsale : zone sans vent

NOUVELLE VIDEO : Un brin de toilette
Ce n’est pas parce que l’arrivée est proche que Jean Le Cam délaisse pour autant les tâches ménagères du bord. En témoigne la vidéo envoyée hier : lessive à bord SynerCiel.