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Ce mercredi matin, Isabelle Joschke est revenue aux Sables d’Olonne presque 108 jours après avoir quitté le port Vendéen. Malgré son abandon le 9 janvier dernier et une escale technique de 10 jours à Salvador de Bahia pour consolider la quille de son bateau, la navigatrice franco-allemande tenait à aller au bout de son premier tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance. Un parcours qu’elle aura brillamment animé dans le top 10 jusqu’ au grand large de l’Argentine. Et c’est ce que l’on retiendra d’Isabelle : 18 000 milles d’une course magnifiquement menée et une détermination sans faille pour terminer ce voyage.
Grand soleil, grosse houle… c’est dans ces conditions spectaculaires qu’Isabelle Joschke a franchi symboliquement la ligne d’arrivée puis embouqué le chenal des Sables d’Olonne acclamée par le public. Elle termine son premier Vendée Globe non classée, mais peu importe. « Cette arrivée, c’est une victoire, chaque cap a été une victoire ! » a t-elle déclaré en posant le pied à terre.
La course d’Isabelle Joschke
Finir dans le top 10, telle était l’ambition sportive et le rêve d’Isabelle. A la question « qu’est-ce qui pourrait vous empêcher d’atteindre cet objectif ? » posée quelques jours avant son envol autour de la planète, elle avait répondu : « ne pas naviguer à mon rythme, suivre la cadence des autres et faire des erreurs ».
C’est en écoutant cette voix qu’elle va débuter sa course, prudemment, à sa manière. Pour éviter le passage du premier front trois jours après le départ, elle choisit de se recaler dans le Sud au prix de multiples virements de bord. Elle y laisse pas mal de plumes et entame sa descente de l’Atlantique dans le dernier tiers de la flotte. « Ma prudence m’a coûté cher » reconnaît-elle le 17 novembre. « Je me donne à fond et je suis à l’affût de toute opportunité pour revenir dans le match ». Tiraillée entre performance et sureté, elle va passer plusieurs jours à doser, acceptant tant bien que mal ce compromis difficile. Jusqu’à ce que sa propre cadence épouse finalement celle des autres. En Atlantique Sud, elle négocie bien le contournement de l’anticyclone de Sainte Hélène et revient au contact du peloton de tête. Elle est 12e au passage du cap de Bonne Espérance. Son arrivée dans le Grand Sud, sa découverte parfois éprouvante de l’océan Indien et du Pacifique va se faire dans l’ombre d’une menace. Son bateau (plan Verdier VPLP de 2007) est similaire à PRB. Le naufrage de Kévin Escoffier est dans toutes les têtes. On apprendra plus tard par son directeur de projet Alain Gautier que la question de relâcher en Afrique du Sud s’est posée.
Cela n’empêche pas Isabelle de trouver son tempo et de mener parfaitement sa monture, rivalisant au sein du top 10. Des petits soucis la contrarient (balcon arraché, aériens HS), mais pas de quoi l’empêcher de jouer sa partition dans le premier orchestre. Elle impressionne son monde ! Mais le 3 janvier, 48 heures avant de passer son premier cap Horn, la tige de son vérin de quille rend l’âme, l’obligeant à immobiliser l’appendice avec un vérin de secours. Six jours plus tard, dans une dépression au grand large de l’Argentine, elle annonce que le faux vérin n’a pas tenu. Son bateau n’est plus sûr et elle doit abandonner. Elle mettra 16 jours à rallier Salvador de Bahia, au Brésil. Après une escale technique d’une dizaine de jours, elle reprend la mer le 5 février, bien décidée à terminer son voyage. Rejointe par Sam Davies, elle aussi hors course, la Franco-allemande réalisera les milles restants sous bonne escorte.
Cette littéraire qui a commencé la voile de compétition sur le tard en remportant en 2007 la première étape de la Mini Transat, est dotée d’une force de caractère peu commune, doublée d’une grande intelligence humaine. Elle l’a montré tout au long de la course. « Je voudrais être fière de la manière dont je vais endurer tout ce que je vais rencontrer. Je sais que ce ne sera pas simple » déclarait-elle avant de partir. Classée ou pas, elle est allée au bout du challenge et a prouvé qu’elle faisait partie des grands marins. Alors fière, elle peut l’être !
La course d’Isabelle Joschke
Finir dans le top 10, telle était l’ambition sportive et le rêve d’Isabelle. A la question « qu’est-ce qui pourrait vous empêcher d’atteindre cet objectif ? » posée quelques jours avant son envol autour de la planète, elle avait répondu : « ne pas naviguer à mon rythme, suivre la cadence des autres et faire des erreurs ».
C’est en écoutant cette voix qu’elle va débuter sa course, prudemment, à sa manière. Pour éviter le passage du premier front trois jours après le départ, elle choisit de se recaler dans le Sud au prix de multiples virements de bord. Elle y laisse pas mal de plumes et entame sa descente de l’Atlantique dans le dernier tiers de la flotte. « Ma prudence m’a coûté cher » reconnaît-elle le 17 novembre. « Je me donne à fond et je suis à l’affût de toute opportunité pour revenir dans le match ». Tiraillée entre performance et sureté, elle va passer plusieurs jours à doser, acceptant tant bien que mal ce compromis difficile. Jusqu’à ce que sa propre cadence épouse finalement celle des autres. En Atlantique Sud, elle négocie bien le contournement de l’anticyclone de Sainte Hélène et revient au contact du peloton de tête. Elle est 12e au passage du cap de Bonne Espérance. Son arrivée dans le Grand Sud, sa découverte parfois éprouvante de l’océan Indien et du Pacifique va se faire dans l’ombre d’une menace. Son bateau (plan Verdier VPLP de 2007) est similaire à PRB. Le naufrage de Kévin Escoffier est dans toutes les têtes. On apprendra plus tard par son directeur de projet Alain Gautier que la question de relâcher en Afrique du Sud s’est posée.
Cela n’empêche pas Isabelle de trouver son tempo et de mener parfaitement sa monture, rivalisant au sein du top 10. Des petits soucis la contrarient (balcon arraché, aériens HS), mais pas de quoi l’empêcher de jouer sa partition dans le premier orchestre. Elle impressionne son monde ! Mais le 3 janvier, 48 heures avant de passer son premier cap Horn, la tige de son vérin de quille rend l’âme, l’obligeant à immobiliser l’appendice avec un vérin de secours. Six jours plus tard, dans une dépression au grand large de l’Argentine, elle annonce que le faux vérin n’a pas tenu. Son bateau n’est plus sûr et elle doit abandonner. Elle mettra 16 jours à rallier Salvador de Bahia, au Brésil. Après une escale technique d’une dizaine de jours, elle reprend la mer le 5 février, bien décidée à terminer son voyage. Rejointe par Sam Davies, elle aussi hors course, la Franco-allemande réalisera les milles restants sous bonne escorte.
Cette littéraire qui a commencé la voile de compétition sur le tard en remportant en 2007 la première étape de la Mini Transat, est dotée d’une force de caractère peu commune, doublée d’une grande intelligence humaine. Elle l’a montré tout au long de la course. « Je voudrais être fière de la manière dont je vais endurer tout ce que je vais rencontrer. Je sais que ce ne sera pas simple » déclarait-elle avant de partir. Classée ou pas, elle est allée au bout du challenge et a prouvé qu’elle faisait partie des grands marins. Alors fière, elle peut l’être !
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