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A 22h57 GMT mercredi dans la soirée, Mike Golding, actuellement 6è du Vendée Globe, a très symboliquement coupé la route qu'il a empruntée dans sa descente de l'Atlantique il y a huit semaines, retrouvant ainsi, dans se remontée vers les Sables d'Olonne, la trace du 6è tour du monde qu'il accomplit actuellement.


Photo : © Lloyd Images/DPPI
Photo : © Lloyd Images/DPPI
Si le soulagement de retrouver le chemin qui mène à la maison est palpable, le skipper britannique n'en n'est pas moins engagé dans un terrible duel au couteau avec Jean Le Cam pour la 5è place de la grande giration planétaire en solitaire. Un match d'une intensité rare qui laisse volontiers deviner que le skipper britannique fait face à l'un des plus beaux challenges de sa carrière de coureur au large.

" Pour l'instant, dans les conditions de navigation actuelles, il n'y a pas grand que je puisse faire contre Jean. Il a un bateau plus puissant. Je continue de faire tout ce que je peux pour aller plus vite. A présent, on progresse bien au reaching, et il est juste un peu plus rapide."

Dans ce duel, le passage du pot au noir pourrait se révéler décisif. Même avec un petit écart de 10 milles, les deux skippers peuvent en effet rencontrer des conditions radicalement différentes. Mais à ce stade de la course, leur état de fatigue exige aussi qu'ils se gèrent eux-mêmes du mieux possible. Bien qu'ils ne ménagent pas leur peine, qu'ils multiplient leurs efforts pour maximiser à chaque instant la vitesse de leur bateau, ils ne doivent pas non plus rater la moindre opportunité d'emmagasiner un peu de sommeil. Si jamais le pot au noir se révèle compliqué, il s'agira alors de rester en alerte, et sur le pont, le plus longtemps possible…

Si Mike Golding prend toute la mesure des compétences et du tempérament de son concurrent français, forgés au fil d'une carrière aussi longue que la sienne, il ne sait pas dans quel état est son bateau, de quelles voiles ils disposent encore, ou dans quelle forme physique et mental se trouve Jean. De son côté, Mike Golding, compétiteur dans l'âme, se réjouit de cet enjeu final.

"Le pot au noir n'a pas l'air si mauvais. On vise tous les deux un petit couloir de vent où, comme les modèles semblent l'indiquer, il y aurait 10-11 noeuds tout du long. Une fois qu'on aura touché les alizés de l'autre côté, ce sera une bonne chose de faite, et on pourra de nouveau progresser au près. Je devrais passer l'équateur entre 18h et 20h (GMT) ce soir ; à 18 h à la vitesse actuelle, mais je suis sûr que je vais ralentir."

"Il fait forcément chaud en ce moment, 30 degrés et plus. J'essaye donc de dormir tôt le matin, quand il fait plus plus frais", commente le skipper de Gamesa. ""La nourriture commence à se faire rare aussi. Je peux dire, sans me tromper, qu'il ne restera plus rien quand j'arriverai aux Sables d'Olonne. A l'arrière du garde-manger qui s'amenuise cruellement, j'ai sauvé une bouteille spéciale, du champagne Mumm. J'ai bien l'intention d'en profiter pleinement quand je ferai mon retour dans l'hémisphère nord. Je l'ai mis comme sur de la glace : au frais dehors, dans le vent, et enveloppé dans du linge humide."

Les dernières prévisions d'arrivée de Mike Golding et de Gamesa aux Sables d'Olonne tablent sur 90 jours, entre le 8 et le 10 février 2013.

Message de Mike Golding : Le Vendée Globe, une drôle de guerre

"Même à ce stade de la course, alors que nos corps sont fatigués et que nos approvisionnements on diminué, tandis que tout le monde s'accorde pour dire que c'est le pire Atlantique Sud jamais eu, l'intensité de la compétition entre les bateaux reste intacte. Jean parlait hier d'une guerre contre la météo, et bien sûr d'une guerre entre nous. Cela me semble être une honnête description…

Cet après-midi, dans les 37 degrés étouffants du poste de navigation, je me réveille en sueur, et je constate que je suis allé top loin dans l'ouest entraîné pendant 15 minutes par le vent. Compte tenu de ma position par rapport à Jean, je sais que j'offre là l'opportunité à SynerCiel d'attaquer. Pour ma défense, je dois vite manoeuvrer, de sorte que si je vire rapidement, nos positions respectives par rapport au vent restent inchangées. Pour l'instant, je dois garder ce petit décalage latéral dans l'est qui me donne une chance de saisir la 5ème place.

Contrarié et me maudissant moi-même, je saute pour vider le ballast, puis je vais sur le pont balayer l'horizon à la recherche de l'ennemi. Il m'a eu sur une sieste, il m'a volé l'avantage. C'est peut-être stupide, il est à plus de 60 milles de là, mais je continue de regarder…

Sans plus tarder, je me lance dans la préparation de la manoeuvre… Bastaques, rails, écoutes, tout est prêt. Je me faufile dans la fournaise à l'intérieur, dans un effort physique je déplace les 400 kg de matossage, je vérifie que le ballast sur tribord s'est bien vidé. Ensuite place au virement : la quille basculée, la dérive remontée, etc… Plusieurs tours de folie au moulin à café avant de retourner de nouveau dans la fournaise pour remplir le ballast sur bâbord. Pendant tout ce temps, je vérifie la VMG (velocity made good), la vitesse de progression vers la prochaine marque de parcours. Les premiers signes ne sont malheureusement pas encourageants. Me voilà réglé sur bâbord amures, mais ce n'est pas du tout ce que j'espérais après tant d'efforts. Je consulte les données enregistrées, la bascule de vent a duré 20 minutes, et j'en ai malheureusement raté le meilleur, j'ai viré au moment où elle se terminait.

Sous le poids des émotions, je me dis que Jean a dû profiter sur cette bascule du vent, et en a tiré un avantage. Je suis si agacé que je me laisse jurer : "- $%^(+++, RTIOO etc… !!!
"

Après réflexion, je me dis qu'il n'a jamais pu avoir cette même bascule, qu'il s'agissait juste d'un phénomène local.

Quoi qu'il en soit, je n'ai plus le choix. Je dois défaire tout que j'ai fait pour revenir tribord amures, avant de subir les éventuels dommages au prochain pointage de 19h (GMT).

Je suppose, pour essayer de rester positif, que j'ai été réactif, ce qui, somme toute, est plutôt une bonne chose à ce stade de la course. Quoi s'il en soit, au prochain pointage, l'ardoise sera effacée, et une fois de plus on pourra recommencer : la prochaine bataille de classement à classement dans notre guerre du Vendée Globe jusqu'aux Sables d'Olonne.

En réalité, c'est ridicule de comparer la voile avec la guerre, personne ici essaye de nous tuer. Mais pour des compétiteurs engagés depuis longtemps, ces petites saveurs de victoire peuvent être douces ou amères, comme le sont celles gagnées dans un conflit plus grave.
"


Rédigé par Les Sables d'Olonne Info le Vendredi 25 Janvier 2013 à 10:50 Facebook Twitter LinkedIn Google Viadeo Pinterest
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