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31 des 33 skippers du 9e Vendée Globe étaient là, aux Sables-d’Olonne, pour la cérémonie de clôture qui a vu Yannick Bestaven (Maître-CoQ) recevoir l’hommage au vainqueur, et qui a aussi connu deux annonces : la 10e édition partira le 10 novembre 2024 mais, auparavant, une fête populaire aura eu lieu avec les marins et leur public aux Sables-d’Olonne le samedi 25 septembre 2021 !
La 9e édition a trouvé son épilogue samedi 22 mai dans l’espace des Atlantes, aux Sables-d’Olonne. Ce point final n’a évidemment pas ressemblé à ce qu’il aurait pu être, contexte sanitaire oblige, mais la flotte n’a pas boudé son plaisir à se retrouver et à partager ses souvenirs encore tout chauds.
31 des 33 skippers engagés sur le 9e Vendée Globe ont pu se déplacer. Seuls Boris Herrmann (Seaexplorer – Yacht Club de Monaco) et Alex Thomson (HUGO BOSS) n’ont pu se déplacer.
Pour Yannick Bestaven (Maître-CoQ) cette journée a débuté dans une ambiance tout hollywoodienne puisque le vainqueur 2020-2021 est venu apposer l’empreinte de ses mains sur une plaque sur le Remblai aux côtés d’Armel Le Cléac’h (2016-2017) à qui il succède au palmarès, de François Gabart (2012-2013), Michel Desjoyeaux (2000-2001, 2008-2009), Vincent Riou (2004-2005), Christophe Auguin (1996-1997), Alain Gautier (1992-1993) et Titouan Lamazou (1989-1990).
Puis vint l’heure de la grand-messe : une émission TV d’une heure et demi, diffusée sur le site vendeeglobe.org, les réseaux sociaux et TV Vendée. Cette émission se sera attachée à raconter la formidable épopée collective servie par les 33 acteurs d’un scénario fou. Et si ce n’est pas une surprise, le constat reste touchant : les émotions affleurent sitôt qu’on évoque les moments forts de ces 33 aventures. Une casse qui pousse un favori à changer sa manière de voir son tour du monde (Jérémie Beyou) ; un voyage initiatique (Clément Giraud) ; une rencontre avec soi (Clément Giraud) et… soi-même, selon Sébastien Destremau ; une fusion avec la nature (Alexia Barrier), une bataille épique, un naufrage et un sauvetage, une ligne d’arrivée, une victoire sont autant de souvenirs greffés à jamais dans l’esprit des marins comme dans celui du public.
Et si le manque commence à se faire ressentir pour tous, beaucoup espérant refaire un tour du monde en solitaire, notons que la date du prochain départ a été annoncée : le 10e Vendée Globe s’élancera le dimanche 10 novembre 2024 à 13h02 !
Par ailleurs, parce que les contraintes sanitaires ont privé le Vendée Globe d’une partie de sa dimension populaire, le Département de la Vendée, la Ville des Sables-d’Olonne, les partenaires et les skippers donnent rendez-vous au public le samedi 25 septembre pour célébrer les héros du Vendée Globe et faire, on l’espère, une belle fête populaire !
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Les Sables d'Olonne Info
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Ce vendredi 5 mars à 08 heures 35 minutes et 46 secondes (heure française), Ari Huusela a franchi la ligne d’arrivée des Sables-d’Olonne après 116 jours, 18 heures, 15 minutes et 46 secondes de course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, à la 25e place, 36j 14h 31min après le vainqueur. Le skipper de Stark avait pour ambition d’être le premier Finlandais à boucler le Vendée Globe, c’est fait ! Avec l’arrivée de « Super Happy Ari » se ferme la ligne d’arrivée de ce 9e Vendée Globe.
L’AMBIANCE
Après avoir longé l’île d’Yeu, peut-être bien pour un dernier plaisir à la conclusion de son dernier bord par le nord du golfe de Gascogne, Ari Huusela s’est présenté sur la ligne d’arrivée ce vendredi matin, un tout petit peu plus tôt qu’il l’imaginait. On salue toujours le chef de bord quand l’avion rejoint le tarmac plus tôt qu’annoncé… Il faisait beau, frais, et un simple et joyeux cortège a accompagné le skipper jusqu’à la ligne d’arrivée.
LA COURSE D’ARI
Le contrat que le pilote de ligne avait passé avec lui-même, ainsi que ceux qui l’ont entouré, était clair : il se devait d’aller au bout de ce tour du monde, parce qu’il était clair, avant le départ, qu’il ne s’accorderait qu’une chance de tenter l’aventure.
Ingénieur aéronautique devenu pilote de ligne, passionné de course au large depuis sa première traversée de l'Atlantique en Mini650 en 1999, Ari Huusela est devenu le premier skipper d'une nation nordique à terminer le Vendée Globe. Sa 25e place importe infiniment moins que son statut de « finisher », et peu importe que les jours aient pu paraître longs parfois, le Finlandais mérite qu’on universalise le surnom qu’il s’est attribué : « Super Happy Ari ». Au pire, au plus fort de la déprime, lorsque les galères se sont amoncelées sur son bateau, a-t-il concédé qu’il n’était que « happy ». « Je ne suis pas du tout soucieux du fait d’être dernier, disait-il encore il y a quelques jours. Je suis juste super content d’être dans la course et d’être là où je suis. Je savais que je serais loin des autres, et l’essentiel était de terminer, avec un bateau solide et qui reviendrait en bon état ».
Très longtemps au contact d’Alexia Barrier (TSE-4MyPlanet), le pilote n’a perdu contact avec la défenderesse de la terre que lors des quinze derniers jours quand, entrée la première dans la zone de hautes pressions du sud des Açores, la 6e navigatrice à finir un tour du monde cette année en solitaire a creusé l’écart, Stark restant encalminé dans l’ouest de l’anticyclone.
Quelques moments de son épopée le marqueront peut-être plus que d’autres. L’épouvantable orage sous lequel il s’est enferré dans le pot au noir, à l’aller ; la traversée vers l’Afrique du Sud, sous grande voile d’avant et au contact de Clément Giraud et Sébastien Destremau ; le méchant système dépressionnaire qui le secoue au cap Leeuwin et lui fait affronter plus que la limite qu’il s’était autorisé à défier : 30 nœuds de vent, et les routages calés sur cette limite pour ne pas abîmer le bateau ; la tempête à l’ouest du cap Horn, qui lui fit essuyer des vents de 40 à 50 nœuds, loin de sa zone de confort – mais qui est réellement dans le confort, au Cap Horn ?
Le point d’orgue d’un amour du large
Finir ce Vendée Globe, c’est pour le pilote de ligne le point d’orgue d’une carrière au large entamée en Mini à la fin des années 90. En 1999, sur un 650 dessiné par son compatriote Kamu Strahlmann (ministe en 1997), Ari s’était classé 13e, juste derrière un certain Yannick Bestaven. Plus tard, il a racheté l'ancien Aberdeen Asset Management, conçu par Andrew Cape, mené par Sam Davies lors de la Mini en 2001, pour une 11e place. Privé, pour des raisons qu’il ne comprend toujours pas, de l’édition 2003, Huusela a vendu le bateau à Isabelle Joschke et l’a aidée à prendre le départ. Après une nouvelle Mini en 2007, après avoir également régaté en F18, il a pris le départ de la Route du Rhum sur un Pogo40 dans la classe Rhum, et a pris la 9e place. Restait à conquérir le Vendée Globe, sur le plan Owen Clarke qui eut pour premières couleurs cette de Aviva et pour skipper Dee Caffari (2008-2009). Il y a deux ans, enfin, Ari Huusela faisait équipe avec Mikey Ferguson sur la Transat Jacques Vabre (26e), pour prendre le temps de comprendre le bateau et d’en dominer l’essentiel.
Son aventure aura connu une résonnance épatante. En Finlande, porté par son partenaire, Stark, avec lequel il a emporté trois prix de sponsoring, Ari Huusela a peut-être suscité d’autres vocations. Une de ses plus belles victoires, sans doute, pour ce marin de 58 ans devenu un héros dans son pays.
Après avoir longé l’île d’Yeu, peut-être bien pour un dernier plaisir à la conclusion de son dernier bord par le nord du golfe de Gascogne, Ari Huusela s’est présenté sur la ligne d’arrivée ce vendredi matin, un tout petit peu plus tôt qu’il l’imaginait. On salue toujours le chef de bord quand l’avion rejoint le tarmac plus tôt qu’annoncé… Il faisait beau, frais, et un simple et joyeux cortège a accompagné le skipper jusqu’à la ligne d’arrivée.
LA COURSE D’ARI
Le contrat que le pilote de ligne avait passé avec lui-même, ainsi que ceux qui l’ont entouré, était clair : il se devait d’aller au bout de ce tour du monde, parce qu’il était clair, avant le départ, qu’il ne s’accorderait qu’une chance de tenter l’aventure.
Ingénieur aéronautique devenu pilote de ligne, passionné de course au large depuis sa première traversée de l'Atlantique en Mini650 en 1999, Ari Huusela est devenu le premier skipper d'une nation nordique à terminer le Vendée Globe. Sa 25e place importe infiniment moins que son statut de « finisher », et peu importe que les jours aient pu paraître longs parfois, le Finlandais mérite qu’on universalise le surnom qu’il s’est attribué : « Super Happy Ari ». Au pire, au plus fort de la déprime, lorsque les galères se sont amoncelées sur son bateau, a-t-il concédé qu’il n’était que « happy ». « Je ne suis pas du tout soucieux du fait d’être dernier, disait-il encore il y a quelques jours. Je suis juste super content d’être dans la course et d’être là où je suis. Je savais que je serais loin des autres, et l’essentiel était de terminer, avec un bateau solide et qui reviendrait en bon état ».
Très longtemps au contact d’Alexia Barrier (TSE-4MyPlanet), le pilote n’a perdu contact avec la défenderesse de la terre que lors des quinze derniers jours quand, entrée la première dans la zone de hautes pressions du sud des Açores, la 6e navigatrice à finir un tour du monde cette année en solitaire a creusé l’écart, Stark restant encalminé dans l’ouest de l’anticyclone.
Quelques moments de son épopée le marqueront peut-être plus que d’autres. L’épouvantable orage sous lequel il s’est enferré dans le pot au noir, à l’aller ; la traversée vers l’Afrique du Sud, sous grande voile d’avant et au contact de Clément Giraud et Sébastien Destremau ; le méchant système dépressionnaire qui le secoue au cap Leeuwin et lui fait affronter plus que la limite qu’il s’était autorisé à défier : 30 nœuds de vent, et les routages calés sur cette limite pour ne pas abîmer le bateau ; la tempête à l’ouest du cap Horn, qui lui fit essuyer des vents de 40 à 50 nœuds, loin de sa zone de confort – mais qui est réellement dans le confort, au Cap Horn ?
Le point d’orgue d’un amour du large
Finir ce Vendée Globe, c’est pour le pilote de ligne le point d’orgue d’une carrière au large entamée en Mini à la fin des années 90. En 1999, sur un 650 dessiné par son compatriote Kamu Strahlmann (ministe en 1997), Ari s’était classé 13e, juste derrière un certain Yannick Bestaven. Plus tard, il a racheté l'ancien Aberdeen Asset Management, conçu par Andrew Cape, mené par Sam Davies lors de la Mini en 2001, pour une 11e place. Privé, pour des raisons qu’il ne comprend toujours pas, de l’édition 2003, Huusela a vendu le bateau à Isabelle Joschke et l’a aidée à prendre le départ. Après une nouvelle Mini en 2007, après avoir également régaté en F18, il a pris le départ de la Route du Rhum sur un Pogo40 dans la classe Rhum, et a pris la 9e place. Restait à conquérir le Vendée Globe, sur le plan Owen Clarke qui eut pour premières couleurs cette de Aviva et pour skipper Dee Caffari (2008-2009). Il y a deux ans, enfin, Ari Huusela faisait équipe avec Mikey Ferguson sur la Transat Jacques Vabre (26e), pour prendre le temps de comprendre le bateau et d’en dominer l’essentiel.
Son aventure aura connu une résonnance épatante. En Finlande, porté par son partenaire, Stark, avec lequel il a emporté trois prix de sponsoring, Ari Huusela a peut-être suscité d’autres vocations. Une de ses plus belles victoires, sans doute, pour ce marin de 58 ans devenu un héros dans son pays.
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Ce mercredi matin, Isabelle Joschke est revenue aux Sables d’Olonne presque 108 jours après avoir quitté le port Vendéen. Malgré son abandon le 9 janvier dernier et une escale technique de 10 jours à Salvador de Bahia pour consolider la quille de son bateau, la navigatrice franco-allemande tenait à aller au bout de son premier tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance. Un parcours qu’elle aura brillamment animé dans le top 10 jusqu’ au grand large de l’Argentine. Et c’est ce que l’on retiendra d’Isabelle : 18 000 milles d’une course magnifiquement menée et une détermination sans faille pour terminer ce voyage.
Grand soleil, grosse houle… c’est dans ces conditions spectaculaires qu’Isabelle Joschke a franchi symboliquement la ligne d’arrivée puis embouqué le chenal des Sables d’Olonne acclamée par le public. Elle termine son premier Vendée Globe non classée, mais peu importe. « Cette arrivée, c’est une victoire, chaque cap a été une victoire ! » a t-elle déclaré en posant le pied à terre.
La course d’Isabelle Joschke
Finir dans le top 10, telle était l’ambition sportive et le rêve d’Isabelle. A la question « qu’est-ce qui pourrait vous empêcher d’atteindre cet objectif ? » posée quelques jours avant son envol autour de la planète, elle avait répondu : « ne pas naviguer à mon rythme, suivre la cadence des autres et faire des erreurs ».
C’est en écoutant cette voix qu’elle va débuter sa course, prudemment, à sa manière. Pour éviter le passage du premier front trois jours après le départ, elle choisit de se recaler dans le Sud au prix de multiples virements de bord. Elle y laisse pas mal de plumes et entame sa descente de l’Atlantique dans le dernier tiers de la flotte. « Ma prudence m’a coûté cher » reconnaît-elle le 17 novembre. « Je me donne à fond et je suis à l’affût de toute opportunité pour revenir dans le match ». Tiraillée entre performance et sureté, elle va passer plusieurs jours à doser, acceptant tant bien que mal ce compromis difficile. Jusqu’à ce que sa propre cadence épouse finalement celle des autres. En Atlantique Sud, elle négocie bien le contournement de l’anticyclone de Sainte Hélène et revient au contact du peloton de tête. Elle est 12e au passage du cap de Bonne Espérance. Son arrivée dans le Grand Sud, sa découverte parfois éprouvante de l’océan Indien et du Pacifique va se faire dans l’ombre d’une menace. Son bateau (plan Verdier VPLP de 2007) est similaire à PRB. Le naufrage de Kévin Escoffier est dans toutes les têtes. On apprendra plus tard par son directeur de projet Alain Gautier que la question de relâcher en Afrique du Sud s’est posée.
Cela n’empêche pas Isabelle de trouver son tempo et de mener parfaitement sa monture, rivalisant au sein du top 10. Des petits soucis la contrarient (balcon arraché, aériens HS), mais pas de quoi l’empêcher de jouer sa partition dans le premier orchestre. Elle impressionne son monde ! Mais le 3 janvier, 48 heures avant de passer son premier cap Horn, la tige de son vérin de quille rend l’âme, l’obligeant à immobiliser l’appendice avec un vérin de secours. Six jours plus tard, dans une dépression au grand large de l’Argentine, elle annonce que le faux vérin n’a pas tenu. Son bateau n’est plus sûr et elle doit abandonner. Elle mettra 16 jours à rallier Salvador de Bahia, au Brésil. Après une escale technique d’une dizaine de jours, elle reprend la mer le 5 février, bien décidée à terminer son voyage. Rejointe par Sam Davies, elle aussi hors course, la Franco-allemande réalisera les milles restants sous bonne escorte.
Cette littéraire qui a commencé la voile de compétition sur le tard en remportant en 2007 la première étape de la Mini Transat, est dotée d’une force de caractère peu commune, doublée d’une grande intelligence humaine. Elle l’a montré tout au long de la course. « Je voudrais être fière de la manière dont je vais endurer tout ce que je vais rencontrer. Je sais que ce ne sera pas simple » déclarait-elle avant de partir. Classée ou pas, elle est allée au bout du challenge et a prouvé qu’elle faisait partie des grands marins. Alors fière, elle peut l’être !
La course d’Isabelle Joschke
Finir dans le top 10, telle était l’ambition sportive et le rêve d’Isabelle. A la question « qu’est-ce qui pourrait vous empêcher d’atteindre cet objectif ? » posée quelques jours avant son envol autour de la planète, elle avait répondu : « ne pas naviguer à mon rythme, suivre la cadence des autres et faire des erreurs ».
C’est en écoutant cette voix qu’elle va débuter sa course, prudemment, à sa manière. Pour éviter le passage du premier front trois jours après le départ, elle choisit de se recaler dans le Sud au prix de multiples virements de bord. Elle y laisse pas mal de plumes et entame sa descente de l’Atlantique dans le dernier tiers de la flotte. « Ma prudence m’a coûté cher » reconnaît-elle le 17 novembre. « Je me donne à fond et je suis à l’affût de toute opportunité pour revenir dans le match ». Tiraillée entre performance et sureté, elle va passer plusieurs jours à doser, acceptant tant bien que mal ce compromis difficile. Jusqu’à ce que sa propre cadence épouse finalement celle des autres. En Atlantique Sud, elle négocie bien le contournement de l’anticyclone de Sainte Hélène et revient au contact du peloton de tête. Elle est 12e au passage du cap de Bonne Espérance. Son arrivée dans le Grand Sud, sa découverte parfois éprouvante de l’océan Indien et du Pacifique va se faire dans l’ombre d’une menace. Son bateau (plan Verdier VPLP de 2007) est similaire à PRB. Le naufrage de Kévin Escoffier est dans toutes les têtes. On apprendra plus tard par son directeur de projet Alain Gautier que la question de relâcher en Afrique du Sud s’est posée.
Cela n’empêche pas Isabelle de trouver son tempo et de mener parfaitement sa monture, rivalisant au sein du top 10. Des petits soucis la contrarient (balcon arraché, aériens HS), mais pas de quoi l’empêcher de jouer sa partition dans le premier orchestre. Elle impressionne son monde ! Mais le 3 janvier, 48 heures avant de passer son premier cap Horn, la tige de son vérin de quille rend l’âme, l’obligeant à immobiliser l’appendice avec un vérin de secours. Six jours plus tard, dans une dépression au grand large de l’Argentine, elle annonce que le faux vérin n’a pas tenu. Son bateau n’est plus sûr et elle doit abandonner. Elle mettra 16 jours à rallier Salvador de Bahia, au Brésil. Après une escale technique d’une dizaine de jours, elle reprend la mer le 5 février, bien décidée à terminer son voyage. Rejointe par Sam Davies, elle aussi hors course, la Franco-allemande réalisera les milles restants sous bonne escorte.
Cette littéraire qui a commencé la voile de compétition sur le tard en remportant en 2007 la première étape de la Mini Transat, est dotée d’une force de caractère peu commune, doublée d’une grande intelligence humaine. Elle l’a montré tout au long de la course. « Je voudrais être fière de la manière dont je vais endurer tout ce que je vais rencontrer. Je sais que ce ne sera pas simple » déclarait-elle avant de partir. Classée ou pas, elle est allée au bout du challenge et a prouvé qu’elle faisait partie des grands marins. Alors fière, elle peut l’être !
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Les Sables d'Olonne Info
A 17h00 alors que Manuel Cousin naviguait au près dans un vent très soutenu et une mer formée, la tige du vérin de quille de Groupe Sétin s’est sectionnée. Pour l’instant, Manuel Cousin, en contact permanent avec son équipe à terre, essaie de sécuriser le bateau. Il faudra ensuite qu’il mette en place les axes de secours permettant de bloquer la quille.
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Les Sables d'Olonne Info
Ce samedi 30 janvier, à 04 heures, 50 minutes, 15 secondes (heure française), Maxime Sorel a franchi la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne après 82 jours, 14 heures, 30 minutes et 15 secondes à l’issue de ce Vendée Globe. Il termine à 2 jours, 10 h, 45 min du vainqueur, Yannick Bestaven. L’objectif est donc atteint pour le skipper de 34 ans qui désirait avant tout « boucler son tour du monde ». Mais avec l’abnégation qu’il a démontré jusqu’au bout, notamment en affrontant une forte dépression ces dernières heures, le skipper de V and B - Mayenne a fait beaucoup mieux. Explications.
Il fait nuit, le vent de sud-ouest souffle à plus de 25 nœuds, la mer est courte, les creux s’élèvent à 2,5 mètres de haut et la pluie tombe. Voilà le décor de l’arrivée du premier tour du monde de Maxime Sorel.
La course de Maxime
Il a la tête d’un jeune premier, les traits du visage fin et la chevelure blonde, plus ou moins étincelante en fonction des saisons. Mais derrière son sourire et son aisance générationnelle à communiquer, Maxime Sorel, 34 ans, n’a rien d’un novice. Avant de batailler sur tous les océans de la planète, l’homme a toujours fait preuve d’une sacrée abnégation. Lui qui admire Michael Jordan « parce qu’il s’est battu toute sa vie », s’est toujours démené pour mener ses projets. Il y a eu sa vie d’avant, ingénieur d’affaires où les heures ne sont jamais comptées, puis l’idée de se lancer dans la course au large. « Ce qui m’en a donné envie, ce n’est pas seulement de courir sur les mers, c’est de gérer un projet dans son ensemble » explique-t-il.
Des vagues iodées à la vague d’émotion
Mener sa vie comme on le fait en mer, sans rien lâcher. Au fil des années, il enchaîne les courses en Class40 (une Route du Rhum, trois Transat Jacques Vabre dont une victoire en 2017), rassemble des partenaires fidèles (VandB) et constitue une communauté autour de lui, au point qu’un département ne comptant aucun accès à la mer, la Mayenne, le supporte et se passionne pour son aventure. L’envie d’évasion le titillait les jours précédent le départ, au point de braver le confinement et de s’offrir une dernière session de surf à l’abri des regards. Des vagues iodées avant la vague d’émotion. Le Jour-J, il s’amuse – « tu te lèves le matin et tu te dis que tu pars faire le tour du monde » - puis fond en larmes dans les bras de son frère, Jérémy. Ensuite, la brume s’est levée et l’aventure a débuté.
La première nuit est délicate (plus de 40 nœuds), il a fallu enlever un filet engoncé dans son safran mais Maxime fait mieux que résister. Il prend même la tête de la flotte lors du 2e jour et est leader à 8 reprises*. Ensuite, il y a la dépression tropicale. Le skipper parle « d’une mer bouillonnante », de « manœuvres éprouvantes », évoque des problèmes de pilotes mais assure « qu’on a encore notre mot à dire jusqu’à l’équateur. » Il le franchit à la 14e place, au lendemain des leaders. Ses premiers jours de course ? « Exceptionnels à tous les niveaux. Je me suis sentis faire corps avec les éléments, la machine et le temps ».
Conditions musclées et avaries : un skipper jamais épargné
Maxime Sorel conserve son sourire en toutes circonstances, les yeux sont légèrement plus cernés mais le regard toujours fixe, toujours lucide. Certes, il n’est pas épargné et reprend d’ailleurs la maxime « une emmerde par jour » chère à Michel Desjoyeaux. Il y a cet arrêt buffet après une semaine de course, probablement causé par un OFNI, qui fait sauter le capuchon du réservoir de gasoil et vibrer la quille. Progressivement, le skipper engrange les nouveautés : le temps le plus long jamais passé à bord, la découverte des mers du sud « qui oblige à serrer les fesses pendant un mois », le froid qui ronge et le chaos qui affleure.
Début décembre, il flirte à 1,2 mille de la zone d’exclusion des glaces, s’adapte tant bien que mal à la mer désordonnée et aux rafales de 40 nœuds dans l’Indien. « C’est grains sur grains… On m’avait dit que le grand Sud était gris, froid, humide, mais pas que la mer était défoncée comme ça ! » Maxime doit s’adapter au décalage horaire – « c’est très perturbant » - et se transformer en bricoleur acharné. Il doit monter au mat sous 18 nœuds, la faute à deux grandes déchirures sur ses voiles d’avant, puis passer « neuf heures non-stop » pour réparer son J2. Ses genoux le font souffrir, ses mains aussi (« elles sont défoncées, elles brûlent »). Pourtant, le skipper tient bon, solidement accroché à une 11e place qu’il conserve dans les mers du sud.
« Je ne suis pas un marin solitaire pur »
Sur la longue route qui le mène au cap Horn, les déboires de certaines journées ne font pas oublier les sourires et les discussions plus légères. La charcuterie et la mousse au chocolat dans l’Atlantique ont été remplacées par les plats chauds. À Noël, il savoure le repas concocté par un chef étoilé de Saint-Malo. Et puis Maxime reste connecté avec la terre – « je ne suis pas un marin solitaire pur » - lit des articles et sait qu’à terre, la situation est bien plus chaotique qu’en mer.
En fin d’année, il veut transmettre un message : « dire aux gens de faire attention et de ne pas se transmettre le virus à Noël : on aimerait tous faire une énorme fête à l’arrivée »
Après le franchissement du Cap Horn, suite à l’abandon d’Isabelle Joschke (MACSF) qui naviguait non loin de lui, Maxime gagne une place. « Je suis dégoûté pour elle », lâche-t-il alors qu’il a dû affronter des rafales jusqu’à 55 nœuds.
La suite, c’est « l’autoroute des alizés », l’envie de « donner son max » et de résister au retour d’Armel Tripon. Le navigateur réalise à quel point il aura appris – « on pourrait faire encore dix fois le tour de la terre qu’on apprendrait encore » malgré les jours qui passent et la fatigue qui s’accumule. Alors que l’arrivée se rapproche, il y a une dernière difficulté et de taille : une forte dépression, violente avec des rafales qui tutoient les 60 nœuds… Comme un ultime défi pour un organisme et un bateau déjà soumis à rude épreuve. « C’est une course contre la montre, j’ai du mal à manger, à dormir, je cravache », confiait-il vendredi, les traits marqués. Mais Maxime a résisté, jusqu’au bout, et son tour du monde lui ouvre un peu plus le champ des possibles.
*Sur l’ensemble des classements de la course (6 classements par jour), Maxime Sorel apparaît en tête à 8 reprises.
La course de Maxime
Il a la tête d’un jeune premier, les traits du visage fin et la chevelure blonde, plus ou moins étincelante en fonction des saisons. Mais derrière son sourire et son aisance générationnelle à communiquer, Maxime Sorel, 34 ans, n’a rien d’un novice. Avant de batailler sur tous les océans de la planète, l’homme a toujours fait preuve d’une sacrée abnégation. Lui qui admire Michael Jordan « parce qu’il s’est battu toute sa vie », s’est toujours démené pour mener ses projets. Il y a eu sa vie d’avant, ingénieur d’affaires où les heures ne sont jamais comptées, puis l’idée de se lancer dans la course au large. « Ce qui m’en a donné envie, ce n’est pas seulement de courir sur les mers, c’est de gérer un projet dans son ensemble » explique-t-il.
Des vagues iodées à la vague d’émotion
Mener sa vie comme on le fait en mer, sans rien lâcher. Au fil des années, il enchaîne les courses en Class40 (une Route du Rhum, trois Transat Jacques Vabre dont une victoire en 2017), rassemble des partenaires fidèles (VandB) et constitue une communauté autour de lui, au point qu’un département ne comptant aucun accès à la mer, la Mayenne, le supporte et se passionne pour son aventure. L’envie d’évasion le titillait les jours précédent le départ, au point de braver le confinement et de s’offrir une dernière session de surf à l’abri des regards. Des vagues iodées avant la vague d’émotion. Le Jour-J, il s’amuse – « tu te lèves le matin et tu te dis que tu pars faire le tour du monde » - puis fond en larmes dans les bras de son frère, Jérémy. Ensuite, la brume s’est levée et l’aventure a débuté.
La première nuit est délicate (plus de 40 nœuds), il a fallu enlever un filet engoncé dans son safran mais Maxime fait mieux que résister. Il prend même la tête de la flotte lors du 2e jour et est leader à 8 reprises*. Ensuite, il y a la dépression tropicale. Le skipper parle « d’une mer bouillonnante », de « manœuvres éprouvantes », évoque des problèmes de pilotes mais assure « qu’on a encore notre mot à dire jusqu’à l’équateur. » Il le franchit à la 14e place, au lendemain des leaders. Ses premiers jours de course ? « Exceptionnels à tous les niveaux. Je me suis sentis faire corps avec les éléments, la machine et le temps ».
Conditions musclées et avaries : un skipper jamais épargné
Maxime Sorel conserve son sourire en toutes circonstances, les yeux sont légèrement plus cernés mais le regard toujours fixe, toujours lucide. Certes, il n’est pas épargné et reprend d’ailleurs la maxime « une emmerde par jour » chère à Michel Desjoyeaux. Il y a cet arrêt buffet après une semaine de course, probablement causé par un OFNI, qui fait sauter le capuchon du réservoir de gasoil et vibrer la quille. Progressivement, le skipper engrange les nouveautés : le temps le plus long jamais passé à bord, la découverte des mers du sud « qui oblige à serrer les fesses pendant un mois », le froid qui ronge et le chaos qui affleure.
Début décembre, il flirte à 1,2 mille de la zone d’exclusion des glaces, s’adapte tant bien que mal à la mer désordonnée et aux rafales de 40 nœuds dans l’Indien. « C’est grains sur grains… On m’avait dit que le grand Sud était gris, froid, humide, mais pas que la mer était défoncée comme ça ! » Maxime doit s’adapter au décalage horaire – « c’est très perturbant » - et se transformer en bricoleur acharné. Il doit monter au mat sous 18 nœuds, la faute à deux grandes déchirures sur ses voiles d’avant, puis passer « neuf heures non-stop » pour réparer son J2. Ses genoux le font souffrir, ses mains aussi (« elles sont défoncées, elles brûlent »). Pourtant, le skipper tient bon, solidement accroché à une 11e place qu’il conserve dans les mers du sud.
« Je ne suis pas un marin solitaire pur »
Sur la longue route qui le mène au cap Horn, les déboires de certaines journées ne font pas oublier les sourires et les discussions plus légères. La charcuterie et la mousse au chocolat dans l’Atlantique ont été remplacées par les plats chauds. À Noël, il savoure le repas concocté par un chef étoilé de Saint-Malo. Et puis Maxime reste connecté avec la terre – « je ne suis pas un marin solitaire pur » - lit des articles et sait qu’à terre, la situation est bien plus chaotique qu’en mer.
En fin d’année, il veut transmettre un message : « dire aux gens de faire attention et de ne pas se transmettre le virus à Noël : on aimerait tous faire une énorme fête à l’arrivée »
Après le franchissement du Cap Horn, suite à l’abandon d’Isabelle Joschke (MACSF) qui naviguait non loin de lui, Maxime gagne une place. « Je suis dégoûté pour elle », lâche-t-il alors qu’il a dû affronter des rafales jusqu’à 55 nœuds.
La suite, c’est « l’autoroute des alizés », l’envie de « donner son max » et de résister au retour d’Armel Tripon. Le navigateur réalise à quel point il aura appris – « on pourrait faire encore dix fois le tour de la terre qu’on apprendrait encore » malgré les jours qui passent et la fatigue qui s’accumule. Alors que l’arrivée se rapproche, il y a une dernière difficulté et de taille : une forte dépression, violente avec des rafales qui tutoient les 60 nœuds… Comme un ultime défi pour un organisme et un bateau déjà soumis à rude épreuve. « C’est une course contre la montre, j’ai du mal à manger, à dormir, je cravache », confiait-il vendredi, les traits marqués. Mais Maxime a résisté, jusqu’au bout, et son tour du monde lui ouvre un peu plus le champ des possibles.
*Sur l’ensemble des classements de la course (6 classements par jour), Maxime Sorel apparaît en tête à 8 reprises.
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