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L’année 2013 fêtera les 20 ans de la Transat Jacques Vabre qui sera placée sous le signe de la nouveauté, dans la continuité. A cette occasion l’Association Transat Jacques Vabre, organisateur de l’événement, a confié à la société Sirius Evénements, représentée par Manfred Ramspacher et Sylvie Viant, la Direction Sportive de la course.
Copyright : A.Courcoux
« Pour ses vingt ans, la Transat Jacques Vabre a choisi une nouvelle Direction Sportive. Ce pôle est très important pour l'événement et surtout c’est la première étape de l'édition 2013 dans sa nouvelle formule.
Outre la sécurité de l'épreuve qui est au cœur de sa mission, la Direction Sportive aura pour objectif le dialogue avec les marins, les classes, les armateurs… et d'ancrer la Transat Jacques Vabre dans l'avenir. Notre choix s’est porté sur l’expérience, la précision et la volonté de développer l’événement en terme sportif. Par ailleurs, Alain Gautier, qui a un rôle de consultant auprès de l’organisation, nous a accompagné dans ce choix. », explique Jacques Rosio, Directeur de la Division Café pour Kraft/Mondelez Europe.
Pour Agnès Firmin Le Bodo, Maire-adjointe de la Ville du Havre, « le choix de la Direction Sportive est l’aboutissement d’un processus lancé en 2011 avec la création de l’Association Transat Jacques Vabre qui organise l’événement. C’est donc la société Sirius Evénements avec Manfred Ramspacher et Sylvie Viant. Nous pouvons dire que la Transat est bien inscrite dans la course au large, car ce projet a été retenu après consultation de 5 dossiers. Par ailleurs, au Havre, nous connaissons déjà Sirius Evénements, qui organise la Normandy Sailing Week et Sylvie Viant est une personne qui a une reconnaissance professionnelle auprès des skippers. Nous avions besoin d’avoir un attelage qui apporte toute sécurité pour partir serein. »
La 11ème édition de la transatlantique en double, dont le départ sera donné à l’automne 2013 du Havre, annonce donc une nouvelle orientation dont la première étape est la nomination de la Direction Sportive, menée par le duo Manfred Ramspacher et Sylvie Viant.
« Nos missions seront : la préparation et la gestion sportive de la course, la relation avec les classes pour avoir un beau plateau au départ et la direction de course. Il s’agit d’une responsabilité assez large, que nous mènerons en collaboration avec les autres directions de l’organisation sous l’autorité de l’Association Transat Jacques Vabre » précise Manfred Ramspacher. « En apprenant que nous avions été choisis, j’ai ressenti du plaisir, la satisfaction de la confiance manifestée mais aussi un grand sentiment de responsabilité par rapport à la tâche qui nous attend et qui commence dés maintenant : continuer une belle histoire, donner un nouvel élan, répondre aux attentes de l’organisation, des coureurs et des partenaires. »
« J’ai travaillé pour la première fois sur la Transat Jacques Vabre en 1995, c’était la 2ème édition. A cette époque, il n’y avait pas de véritable direction de course, alors en tant que Présidente du comité de course, je participais également à la partie sportive. Je suis ravie et enchantée de retrouver un peu ce rôle aux côtés des organisateurs et de Manfred avec qui j’ai travaillé et dont j’ai pu apprécier les qualités humaines et professionnelles sur le Tour de France à la voile. » confie Sylvie Viant, directrice de course de la Transat Jacques Vabre 2013.
La Transat Jacques Vabre vous donne d’ores et déjà rendez-vous au Nautic de Paris, le samedi 8 décembre 2012.
Copyright : A.Courcoux
« Pour ses vingt ans, la Transat Jacques Vabre a choisi une nouvelle Direction Sportive. Ce pôle est très important pour l'événement et surtout c’est la première étape de l'édition 2013 dans sa nouvelle formule.
Outre la sécurité de l'épreuve qui est au cœur de sa mission, la Direction Sportive aura pour objectif le dialogue avec les marins, les classes, les armateurs… et d'ancrer la Transat Jacques Vabre dans l'avenir. Notre choix s’est porté sur l’expérience, la précision et la volonté de développer l’événement en terme sportif. Par ailleurs, Alain Gautier, qui a un rôle de consultant auprès de l’organisation, nous a accompagné dans ce choix. », explique Jacques Rosio, Directeur de la Division Café pour Kraft/Mondelez Europe.
Pour Agnès Firmin Le Bodo, Maire-adjointe de la Ville du Havre, « le choix de la Direction Sportive est l’aboutissement d’un processus lancé en 2011 avec la création de l’Association Transat Jacques Vabre qui organise l’événement. C’est donc la société Sirius Evénements avec Manfred Ramspacher et Sylvie Viant. Nous pouvons dire que la Transat est bien inscrite dans la course au large, car ce projet a été retenu après consultation de 5 dossiers. Par ailleurs, au Havre, nous connaissons déjà Sirius Evénements, qui organise la Normandy Sailing Week et Sylvie Viant est une personne qui a une reconnaissance professionnelle auprès des skippers. Nous avions besoin d’avoir un attelage qui apporte toute sécurité pour partir serein. »
La 11ème édition de la transatlantique en double, dont le départ sera donné à l’automne 2013 du Havre, annonce donc une nouvelle orientation dont la première étape est la nomination de la Direction Sportive, menée par le duo Manfred Ramspacher et Sylvie Viant.
« Nos missions seront : la préparation et la gestion sportive de la course, la relation avec les classes pour avoir un beau plateau au départ et la direction de course. Il s’agit d’une responsabilité assez large, que nous mènerons en collaboration avec les autres directions de l’organisation sous l’autorité de l’Association Transat Jacques Vabre » précise Manfred Ramspacher. « En apprenant que nous avions été choisis, j’ai ressenti du plaisir, la satisfaction de la confiance manifestée mais aussi un grand sentiment de responsabilité par rapport à la tâche qui nous attend et qui commence dés maintenant : continuer une belle histoire, donner un nouvel élan, répondre aux attentes de l’organisation, des coureurs et des partenaires. »
« J’ai travaillé pour la première fois sur la Transat Jacques Vabre en 1995, c’était la 2ème édition. A cette époque, il n’y avait pas de véritable direction de course, alors en tant que Présidente du comité de course, je participais également à la partie sportive. Je suis ravie et enchantée de retrouver un peu ce rôle aux côtés des organisateurs et de Manfred avec qui j’ai travaillé et dont j’ai pu apprécier les qualités humaines et professionnelles sur le Tour de France à la voile. » confie Sylvie Viant, directrice de course de la Transat Jacques Vabre 2013.
La Transat Jacques Vabre vous donne d’ores et déjà rendez-vous au Nautic de Paris, le samedi 8 décembre 2012.
Ils la guettaient, cette rotation du vent. C’est aujourd’hui en début de matinée que les solitaires ont pu, dans un synchronisme presque parfait, virer de bord pour enfin mettre un peu de sud dans leur cap. Le mouvement, initié d’abord par les hommes du sud, a été suivi par le groupe de l’ouest qui a attendu que la bascule se fasse franchement pour virer de bord à son tour.Avantage nord. Comme au tennis, les hommes du nord ont pris un léger ascendant sur leurs adversaires, mais rien n’est encore vraiment joué. Car le scénario qui se dresse devant les étraves des Minis comporte encore quelques zones d’ombre propices à bien des rebondissements. Actuellement tout le monde pique vers le sud et s’apprête à passer entre dix et cent milles dans l’ouest du cap Finisterre. Ensuite, rien n’est encore vraiment écrit. Seule certitude, la route vers les Açores est encore longue. Pour l’heure, il semble bien qu’une dorsale assez faible veuille se constituer dans l’est de l’anticyclone des Açores. Dès lors le choix qui se pose aux coureurs est le suivant : soit cette langue anticyclonique se renforce et le salut viendra pour ceux qui seront passés dans son sud en espérant trouver des vents portants vers l’archipel. Soit, la circulation océanique au nord de l’anticyclone reprend le dessus et le seul vent que l’on pourra espérer trouver sera sur une route nord. Mais comment faire quand on est sans récepteur satellite, sans cartes météo ? Une seule solution, observer les évolutions du vent, les nuages et veiller très attentivement le baromètre qui risque d’être le meilleur juge de paix dans les prochains jours. En clair, il faut savoir attendre avant de prendre une décision qui aurait un caractère irrévocable.
Visiblement quelques uns n’ont pas ces états d’âme. Il y a d’abord ceux qui pour l’heure n’ont d’autre préoccupation que de pouvoir doubler la pointe de l’Espagne. C’est le cas de quelques concurrents qui n’ont pas pu ou su gagner suffisamment dans l’ouest à l’instar de Damien Audrain (Stered Lostek) ou Yoann Tricault (C-possible) en série. Ces deux-là emmènent respectivement un petit groupe dans leur sillage, mais ne devront leur salut qu’à un retour des vents au sud-sud-ouest ou à une accélération du vent le long des côtes de Galice. Même cas de figure en proto pour Etienne Bertrand (Chasseur de Primes) qui compte malgré tout plus de cent milles de retard sur Giancarlo Pedote (Prysmian) toujours leader. Benoît Marie (benoitmarie.com) semble avoir d’ores et déjà choisi son camp puisqu’il file sur une route plein sud à près de dix nœuds de moyenne, acceptant de perdre du gain au vent. A moins que le gaillard n’ait pas dévoilé un souci technique et qu’il compte s’arrêter pour réparer dans un port de la côte espagnole. S’il ne s’agit que d’un choix stratégique, Benoît est en bonne position pour gagner le prix de la radicalité audacieuse…
Pour les hommes du nord, la situation est plus simple. Bien calés au vent, ils peuvent voir venir. En fonction de la météo, ils pourront toujours ouvrir un peu les écoutes ou bien au contraire, décider de serrer le vent pour gagner dans l’ouest. C’est le pari qu’ont fait Milan Kolacek (Follow Me) et Aymeric Chappellier (La Tortue de l’Aquarium La Rochelle) qui comptent maintenant un écart latéral de près de 50 milles avec Giancarlo Pedote.
En série, le petit groupe qui se chicane sur la route nord a clairement pris l’ascendant sur le reste de la flotte. Les écarts sont toujours aussi serrés entre les quatre premiers. C’est bien connu la régate au contact est le meilleur aiguillon pour faire avancer son bateau.
Du côté des Sables d’Olonne, c’est donc l’abandon définitif pour Becky Scott (Artemis). La jeune Britannique, après avoir fait tourner des routages, a constaté qu’elle n’avait guère de chance d’arriver avant le 11 voire le 12 août à Horta pour un retour le 14. Naviguer en queue de flotte sans la proximité d’un bateau accompagnateur pour ne même pas profiter de l’escale n’est guère motivant… Becky s’est donc résolue à abandonner. C’est peut-être le même raisonnement que s’est tenu Julien Marcelet (Hissons les Voiles en Nord Pas-de-Calais) : depuis le milieu d’après-midi il fait route directe sur Les Sables d’Olonne. Avec les démâtages de Hugo Plantet (FT Marine) et Renaud Mary (www.runo.fr) c’est actuellement la flotte des bateaux de série qui paie le plus lourd tribut aux conditions difficiles rencontrées depuis le départ.
Classement au 31 juillet à 16h (TU+2)
Prototypes :
1 Prysmian – Giancarlo Pedote, à 1018,7 milles de l’arrivée
2 Follow Me – Milan Kolacek, à 0,7 milles
3 La Tortue de l’Aquarium La Rochelle – Aymeric Chappellier à 2,8 milles
4 Fondation terrevent.org – Nicolas Boidevezi, à 7,6 milles
5 benoitmarie.com – Benoît Marie, à 37,4 milles
Série :
1 Tout le Monde Chante contre le Cancer – Aymeric Belloir à 924,3 milles de l’arrivée
2 Team Work – Justine Mettraux, à 0,4 milles
3 Althing – Ian Lipinski, à 1,3 milles
4 Go 4 It – Simon Koster, à 2,1 milles
5 Groupe Accueil Négoce, à 7,4 milles
Facebook : https://www.facebook.com/#!/LesSablesLesAcores2012
Visiblement quelques uns n’ont pas ces états d’âme. Il y a d’abord ceux qui pour l’heure n’ont d’autre préoccupation que de pouvoir doubler la pointe de l’Espagne. C’est le cas de quelques concurrents qui n’ont pas pu ou su gagner suffisamment dans l’ouest à l’instar de Damien Audrain (Stered Lostek) ou Yoann Tricault (C-possible) en série. Ces deux-là emmènent respectivement un petit groupe dans leur sillage, mais ne devront leur salut qu’à un retour des vents au sud-sud-ouest ou à une accélération du vent le long des côtes de Galice. Même cas de figure en proto pour Etienne Bertrand (Chasseur de Primes) qui compte malgré tout plus de cent milles de retard sur Giancarlo Pedote (Prysmian) toujours leader. Benoît Marie (benoitmarie.com) semble avoir d’ores et déjà choisi son camp puisqu’il file sur une route plein sud à près de dix nœuds de moyenne, acceptant de perdre du gain au vent. A moins que le gaillard n’ait pas dévoilé un souci technique et qu’il compte s’arrêter pour réparer dans un port de la côte espagnole. S’il ne s’agit que d’un choix stratégique, Benoît est en bonne position pour gagner le prix de la radicalité audacieuse…
Pour les hommes du nord, la situation est plus simple. Bien calés au vent, ils peuvent voir venir. En fonction de la météo, ils pourront toujours ouvrir un peu les écoutes ou bien au contraire, décider de serrer le vent pour gagner dans l’ouest. C’est le pari qu’ont fait Milan Kolacek (Follow Me) et Aymeric Chappellier (La Tortue de l’Aquarium La Rochelle) qui comptent maintenant un écart latéral de près de 50 milles avec Giancarlo Pedote.
En série, le petit groupe qui se chicane sur la route nord a clairement pris l’ascendant sur le reste de la flotte. Les écarts sont toujours aussi serrés entre les quatre premiers. C’est bien connu la régate au contact est le meilleur aiguillon pour faire avancer son bateau.
Du côté des Sables d’Olonne, c’est donc l’abandon définitif pour Becky Scott (Artemis). La jeune Britannique, après avoir fait tourner des routages, a constaté qu’elle n’avait guère de chance d’arriver avant le 11 voire le 12 août à Horta pour un retour le 14. Naviguer en queue de flotte sans la proximité d’un bateau accompagnateur pour ne même pas profiter de l’escale n’est guère motivant… Becky s’est donc résolue à abandonner. C’est peut-être le même raisonnement que s’est tenu Julien Marcelet (Hissons les Voiles en Nord Pas-de-Calais) : depuis le milieu d’après-midi il fait route directe sur Les Sables d’Olonne. Avec les démâtages de Hugo Plantet (FT Marine) et Renaud Mary (www.runo.fr) c’est actuellement la flotte des bateaux de série qui paie le plus lourd tribut aux conditions difficiles rencontrées depuis le départ.
Classement au 31 juillet à 16h (TU+2)
Prototypes :
1 Prysmian – Giancarlo Pedote, à 1018,7 milles de l’arrivée
2 Follow Me – Milan Kolacek, à 0,7 milles
3 La Tortue de l’Aquarium La Rochelle – Aymeric Chappellier à 2,8 milles
4 Fondation terrevent.org – Nicolas Boidevezi, à 7,6 milles
5 benoitmarie.com – Benoît Marie, à 37,4 milles
Série :
1 Tout le Monde Chante contre le Cancer – Aymeric Belloir à 924,3 milles de l’arrivée
2 Team Work – Justine Mettraux, à 0,4 milles
3 Althing – Ian Lipinski, à 1,3 milles
4 Go 4 It – Simon Koster, à 2,1 milles
5 Groupe Accueil Négoce, à 7,4 milles
Facebook : https://www.facebook.com/#!/LesSablesLesAcores2012
Plus grande course du circuit Mini après la Transat 6.50, Les Sables – Les Açores est une véritable épreuve hauturière et sûrement la meilleure des préparations à une traversée de l’Atlantique.Les Sables – Les Açores c’est en quelque sorte un véritable rite initiatique. Chaque étape correspond à un tiers de traversée de l’Atlantique, un peu plus que la première étape de la Mini-Transat. Mais c’est surtout la variété des conditions météorologiques que peuvent rencontrer les concurrents qui en fait tout son sel. Le golfe de Gascogne est, bien évidemment, le premier des juges de paix. Des Sables d’Olonne au cap Finisterre, les concurrents peuvent rencontrer toutes les conditions depuis des calmes assez fréquents à cette période de l’année à un puissant courant de sud-ouest. En 2010, c’est ce courant de sud-ouest qui avait propulsé les concurrents à grande vitesse sur la route du retour, quand à l’inverse en 2008, il avait bousculé la flotte sur le parcours aller, obligeant la flotte à rejoindre Horta en plus de onze jours. C’est aussi cette incertitude qui fait le charme de l’épreuve. Hypothèse optimiste : avec l’aide d’un bon vent portant, les Minis peuvent rallier les Açores en moins de six jours. Versant noir : si jamais les régimes d’ouest s’installent sur l’Atlantique, le pensum peut durer plus de dix jours. C’est aussi cette part d’incertitude que viennent chercher les solitaires : devront-ils savoir durer et s’économiser ou bien tout donner dans une course qui s’apparentera plutôt à un sprint. Le scénario n’est pas écrit d’avance, d’autant que de la pointe de l’Espagne à l’archipel portugais, il est fréquent que les navigateurs doivent gérer des zones de transition qui demandent une certaine vista sur le plan de la navigation et une bonne lucidité. Enfin, l’approche des îles est toujours complexe entre gestion des dévents provoqués par les reliefs et courants de marée.
L’internationale des solitaires tire vers le haut
Pour cette course en deux étapes de près de 1300 milles chacune (2500 km environ), on ne compte pas moins de onze nationalités avec notamment la présence de coureurs turc et hongrois. Le représentant magyar Aron Meder (Felicity 2) est d’ailleurs un drôle de pistolet puisqu’il a déjà bouclé un tour du monde sur un petit day-boat de moins de 6 mètres. Il vient au monde de la course au large en toute humilité, mais on ne serait pas surpris de voir le garçon apprendre vite. D’autres nouveaux venus dans le circuit comme Giancarlo Pedote (Prysmian) ou Justine Mettraux (Teamwork) ont montré qu’il faudrait effectivement compter avec ces nouveaux-venus sur le circuit. C’est peut-être d’ailleurs un des enseignements de l’évolution actuelle du circuit Mini. De plus en plus, les habitués du circuit doivent composer avec des navigateurs venus de l’olympisme, imprégnés d’une véritable culture de la gagne. On assiste aussi à des transfuges du circuit Figaro Bénéteau comme Damien Cloarec qui vient se préparer pour la prochaine Mini-Transat. A l’inverse, les anciens du circuit Mini brillent dans d’autres séries, comme Xavier Macaire, vainqueur il y a deux ans des Sables – Les Açores et qui vient de terminer sa deuxième Solitaire du Figaro à une magnifique dixième place ou bien Yann Riou, media man d’exception à bord de Groupama 4.
D’une part, la bagarre s’annonce prometteuse sur cette édition 2012, de l’autre, c’est peut-être ici que se niche une des futures vedettes de la course au large de demain.
L’internationale des solitaires tire vers le haut
Pour cette course en deux étapes de près de 1300 milles chacune (2500 km environ), on ne compte pas moins de onze nationalités avec notamment la présence de coureurs turc et hongrois. Le représentant magyar Aron Meder (Felicity 2) est d’ailleurs un drôle de pistolet puisqu’il a déjà bouclé un tour du monde sur un petit day-boat de moins de 6 mètres. Il vient au monde de la course au large en toute humilité, mais on ne serait pas surpris de voir le garçon apprendre vite. D’autres nouveaux venus dans le circuit comme Giancarlo Pedote (Prysmian) ou Justine Mettraux (Teamwork) ont montré qu’il faudrait effectivement compter avec ces nouveaux-venus sur le circuit. C’est peut-être d’ailleurs un des enseignements de l’évolution actuelle du circuit Mini. De plus en plus, les habitués du circuit doivent composer avec des navigateurs venus de l’olympisme, imprégnés d’une véritable culture de la gagne. On assiste aussi à des transfuges du circuit Figaro Bénéteau comme Damien Cloarec qui vient se préparer pour la prochaine Mini-Transat. A l’inverse, les anciens du circuit Mini brillent dans d’autres séries, comme Xavier Macaire, vainqueur il y a deux ans des Sables – Les Açores et qui vient de terminer sa deuxième Solitaire du Figaro à une magnifique dixième place ou bien Yann Riou, media man d’exception à bord de Groupama 4.
D’une part, la bagarre s’annonce prometteuse sur cette édition 2012, de l’autre, c’est peut-être ici que se niche une des futures vedettes de la course au large de demain.
Après 18 heures de course, les 37 marins engagés dans La 43e édition de La Solitaire du Figaro - Eric Bompard Cachemire ont paré les premières difficultés et font désormais route vers le premier gros passage à niveau de cette première étape, le redoutable Chenal du Four. Au premier classement de cette journée, Yann Eliès (Groupe Queguiner �“ Le Journal des Entreprises) grâce à une navigation magistrale dans les cailloux, ouvre la route, Morgan Lagravière (Vendée) et Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) suivent à quelques encablures mais la renverse du courant pourrait bien redistribuer quelques cartes.
Après un début de course pluvieux, dimanche après-midi, les 37 solitaires en course ont rapidement retrouvé des conditions plus clémentes pour naviguer mais toujours dans de tous petits airs. C'est sous un ciel presque dégagé que la partie de poker dans les cailloux de la côte de granite rose a pu débuter.
Auteur d'un mauvais départ, selon ses dires, Yann Eliès est rapidement revenu dans le match en allant flirter avec ces rochers qu'il connaît par cœur, le tout saupoudré d'un peu de chance et d'un excellent timing, ce qui lui a permis de prendre les commandes de la flotte dès Perros-Guirec.
« Le départ ne s'est pas passé comme je souhaitais, j'ai fait pas mal d'erreurs. Mais j'ai mis les bouchées doubles pour revenir sur la tête de la flotte et à recroiser devant le paquet. Certes avec un peu de chance puisque je joue quand même à domicile mais je me suis présenté au bon moment. J'ai réussi à prendre plus de vent que les autres donc à faire plus de chemin. De la chance il en faut en Solitaire ou sur une étape… », confiait Yann Eliès lors de la vacation radio ce matin.
Derrière le régional de l'étape (Yann Eliès), la valse des positions s'est rapidement mise en place avec comme suiveurs, Erwan Tabarly (Nacarat), Yoann Richomme (DLBC), Nicolas Lunven (Generali), Morgan Lagravière (Vendée) et Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012). Cependant, au large de Brignogan Plage, Morgan Lagravière et Fabien Delahaye s'emparaient de la deuxième et troisième place grâce à une meilleure route. Les trois hommes se tiennent ce matin en moins de 0,4 mille tandis que le quatrième est à 1 mille derrière.
Deux groupes : l'un au sud, l'autre au nord
Si une grande majorité de figaristes a décidé d'aller se mettre à l'abri du courant le long de la côte dans la soirée, un petit groupe composé de Francisco Lobato (Roff), d'Adrien Hardy (AGIR Recouvrement), Thierry Chabagny (Gedimat), Anthony Marchand (Bretagne - Crédit Mutuel Performance), Julien Villon (Seixo Promotion), Isabelle Joschke (Galettes Saint-Michel), Alexis Loison (Groupe Fiva) et Yannig Livory (One Network Energies) a décidé de couper directement par les Sept-Iles. Une option peu payante car ce groupe a regagné la flotte dans sa deuxième moitié et seul Thierry Chabagny continue sur une route au nord en compagnie de Gildas Morvan (Cercle Vert) et Thomas Ruyant (Destination Dunkerque). Sur une option radicale encore plus au nord, Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls) fait route à près de 9 milles des côtes, mais son problème de voile lors du départ et une position en arrière de la flotte (NDLR : Jean-Pierre Nicol a viré premier à la bouée Geolink) ne lui permettaient plus de jouer avec les autres Figaro.
Désormais 10,4 miles séparent le premier, Yann Eliès du dernier Figaro, celui de la Norvégienne Kristin Songe Moller (Kristin for Fulle Seil) mais les prochaines heures vont être cruciales pour les solitaires qui tentent actuellement tous de regagner la côte afin de s'abriter de la renverse du courant. Il n'est pas exclu qu'un grand nombre d'entre eux mouille l'ancre car le vent fait vraiment défaut sur zone avec un vent d'ouest sud-ouest de 2 nœuds.
Retrouvez les premières images vidéo de l'incroyable navigation entre les rochers sur le site de la course : www.lasolitaire.com
Ils ont dit :
Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises)
« Le départ ne s'est pas passé comme je le souhaitais, j'ai fait pas mal d'erreurs. Mais j'ai mis les bouchées doubles pour revenir sur la tête de la flotte et à recroiser en tête du paquet. Certes avec un peu de chance puisque je joue quand même à domicile mais je me suis présenté au bon moment. J'ai réussi à prendre plus de vent que les autres donc à faire plus de chemin. De la chance il en faut en Solitaire ou sur une étape…
C'est toujours plaisant d'être aux avant-postes.
La vie à bord est un peu stressante : beaucoup de virements de bord du côté de Perros et pas mal de passages avec des cailloux à éviter. J'ai réussi à dormir cette nuit parce qu'on avait un grand bord qui était faisable sous pilote. Là c'est reparti, il faut être sur le pont sans cesse, lire les cartes au mieux et la surface de l'eau… Actuellement j'ai 2 nœuds de vent, un mouillage ne sera certainement pas à exclure… »
Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012)
« La nuit s'est plutôt bien passée pour moi puisque j'ai réussi à revenir dans le paquet de tête mené par Yann et Morgan. Mais une renverse est prévue et çà risque d'être un peu « sauve qui peut »…
Sur le départ on a contourné l'île de Bréhat par le large, il y a eu quelques talonnages, je suis remonté petit à petit et j'ai gagné quelques places.
Ce matin, l'eau est lisse comme un miroir. La vigilance est de mise, il faut chasser tout ce qui traîne dans l'eau. On a peu de temps pour se reposer et se restaurer. De la barre et encore de la barre car le pilote fonctionne mal en raison de l'instabilité de la girouette
On se dirige vers la basse de Portsall qui marque l'entrée du Four. Un groupe assez homogène s'est formé, on est à environ 0,4 milles les uns des autres… »
Après un début de course pluvieux, dimanche après-midi, les 37 solitaires en course ont rapidement retrouvé des conditions plus clémentes pour naviguer mais toujours dans de tous petits airs. C'est sous un ciel presque dégagé que la partie de poker dans les cailloux de la côte de granite rose a pu débuter.
Auteur d'un mauvais départ, selon ses dires, Yann Eliès est rapidement revenu dans le match en allant flirter avec ces rochers qu'il connaît par cœur, le tout saupoudré d'un peu de chance et d'un excellent timing, ce qui lui a permis de prendre les commandes de la flotte dès Perros-Guirec.
« Le départ ne s'est pas passé comme je souhaitais, j'ai fait pas mal d'erreurs. Mais j'ai mis les bouchées doubles pour revenir sur la tête de la flotte et à recroiser devant le paquet. Certes avec un peu de chance puisque je joue quand même à domicile mais je me suis présenté au bon moment. J'ai réussi à prendre plus de vent que les autres donc à faire plus de chemin. De la chance il en faut en Solitaire ou sur une étape… », confiait Yann Eliès lors de la vacation radio ce matin.
Derrière le régional de l'étape (Yann Eliès), la valse des positions s'est rapidement mise en place avec comme suiveurs, Erwan Tabarly (Nacarat), Yoann Richomme (DLBC), Nicolas Lunven (Generali), Morgan Lagravière (Vendée) et Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012). Cependant, au large de Brignogan Plage, Morgan Lagravière et Fabien Delahaye s'emparaient de la deuxième et troisième place grâce à une meilleure route. Les trois hommes se tiennent ce matin en moins de 0,4 mille tandis que le quatrième est à 1 mille derrière.
Deux groupes : l'un au sud, l'autre au nord
Si une grande majorité de figaristes a décidé d'aller se mettre à l'abri du courant le long de la côte dans la soirée, un petit groupe composé de Francisco Lobato (Roff), d'Adrien Hardy (AGIR Recouvrement), Thierry Chabagny (Gedimat), Anthony Marchand (Bretagne - Crédit Mutuel Performance), Julien Villon (Seixo Promotion), Isabelle Joschke (Galettes Saint-Michel), Alexis Loison (Groupe Fiva) et Yannig Livory (One Network Energies) a décidé de couper directement par les Sept-Iles. Une option peu payante car ce groupe a regagné la flotte dans sa deuxième moitié et seul Thierry Chabagny continue sur une route au nord en compagnie de Gildas Morvan (Cercle Vert) et Thomas Ruyant (Destination Dunkerque). Sur une option radicale encore plus au nord, Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls) fait route à près de 9 milles des côtes, mais son problème de voile lors du départ et une position en arrière de la flotte (NDLR : Jean-Pierre Nicol a viré premier à la bouée Geolink) ne lui permettaient plus de jouer avec les autres Figaro.
Désormais 10,4 miles séparent le premier, Yann Eliès du dernier Figaro, celui de la Norvégienne Kristin Songe Moller (Kristin for Fulle Seil) mais les prochaines heures vont être cruciales pour les solitaires qui tentent actuellement tous de regagner la côte afin de s'abriter de la renverse du courant. Il n'est pas exclu qu'un grand nombre d'entre eux mouille l'ancre car le vent fait vraiment défaut sur zone avec un vent d'ouest sud-ouest de 2 nœuds.
Retrouvez les premières images vidéo de l'incroyable navigation entre les rochers sur le site de la course : www.lasolitaire.com
Ils ont dit :
Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises)
« Le départ ne s'est pas passé comme je le souhaitais, j'ai fait pas mal d'erreurs. Mais j'ai mis les bouchées doubles pour revenir sur la tête de la flotte et à recroiser en tête du paquet. Certes avec un peu de chance puisque je joue quand même à domicile mais je me suis présenté au bon moment. J'ai réussi à prendre plus de vent que les autres donc à faire plus de chemin. De la chance il en faut en Solitaire ou sur une étape…
C'est toujours plaisant d'être aux avant-postes.
La vie à bord est un peu stressante : beaucoup de virements de bord du côté de Perros et pas mal de passages avec des cailloux à éviter. J'ai réussi à dormir cette nuit parce qu'on avait un grand bord qui était faisable sous pilote. Là c'est reparti, il faut être sur le pont sans cesse, lire les cartes au mieux et la surface de l'eau… Actuellement j'ai 2 nœuds de vent, un mouillage ne sera certainement pas à exclure… »
Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012)
« La nuit s'est plutôt bien passée pour moi puisque j'ai réussi à revenir dans le paquet de tête mené par Yann et Morgan. Mais une renverse est prévue et çà risque d'être un peu « sauve qui peut »…
Sur le départ on a contourné l'île de Bréhat par le large, il y a eu quelques talonnages, je suis remonté petit à petit et j'ai gagné quelques places.
Ce matin, l'eau est lisse comme un miroir. La vigilance est de mise, il faut chasser tout ce qui traîne dans l'eau. On a peu de temps pour se reposer et se restaurer. De la barre et encore de la barre car le pilote fonctionne mal en raison de l'instabilité de la girouette
On se dirige vers la basse de Portsall qui marque l'entrée du Four. Un groupe assez homogène s'est formé, on est à environ 0,4 milles les uns des autres… »
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La solitaire du Figaro 2012
Dans trois jours, La Solitaire du Figaro - Eric Bompard Cachemire mettra les voiles de Paimpol pour trois semaines de course ponctuées de trois étapes et d'une distance totale de 1432 milles. Les 37 marins engagés vont donc s'élancer contre une concurrence affûtée et très professionnelle. Ils devront puiser au plus profond d'eux-mêmes et peut-être se mettre dans le rouge pour arriver au bout de leur aventure. Interrogé ce matin sur ce sujet, le docteur Jean-Yves Chauve évoque le physique et le mental de ces skippers qui vont vivre à un rythme infernal et où le corps et l'esprit seront mis à rude épreuve.
Qu'il soit à terre ou bien embarqué sur le catamaran GMF Assistance, le docteur Jean-Yves Chauve officie depuis 25 ans sur La Solitaire. Les contraintes d'une épreuve aussi redoutable que celle-ci, il les connaît. Selon lui, cet exercice est contre nature en termes de sommeil et de nutrition.
1000 calories pour rester vertical
« Le marin est l'antithèse d'une bonne gestion de la santé. Il fait subir à son être une torture quotidienne, l'alimentation est désynchronisée, il est sous-alimenté de façon volontaire et ne dort que très peu. » Ces quelques mots du Docteur Jean-Yves Chauve donnent la mesure de ce que vivent les concurrents. Sur une étape de La Solitaire, jusqu'à 1000 calories peuvent être dépensées par tranche de 24 heures, simplement pour rester en position verticale. Le besoin quotidien se monte ensuite entre 3500 et 5000 calories. Cependant, il n'est pas rare que certains se contentent de 1500 calories. Paradoxalement, cette restriction alimentaire permet à quelques uns de décupler la vigilance, l'agressivité et l'envie d'aller plus loin. « Cette « technique » est une mise en route de réflexes ancestraux qui remonterait à la préhistoire » nous explique Jean-Yves Chauve.
Dormeur de haut niveau
Souvent la préparation du marin passe par une phase d'analyse de son sommeil. Quand et combien de temps ? Théoriquement, des tranches de 20 minutes sont suffisantes pour recharger les batteries. Il faut pour cela tomber le plus rapidement possible dans ce sommeil réparateur en écartant les phases de pré endormissement, trop longues à mettre en place et inutiles dans la vie du navigateur. Bâillements, coup de barre, … sont des alertes qui doivent être prises au sérieux et inciter, si les conditions le permettent, au repos. Une autre méthode de récupération consiste à un « endormissement flash » comme le faisait le peintre Dali. Quelques secondes peuvent donc suffire pour se déconnecter et évacuer le stress. Mais gare aux hallucinations qui peuvent survenir assez rapidement. « Pour la petite histoire ne pas dormir pendant 16 heures correspond à 0,5 g d'alcool dans le sang, 24 heures 1 g d'alcool. »
Il est probable que les marins les moins expérimentés se mettront dans le rouge pendant ce mois de course. La pression d'une flotte compacte, la présence de trois, quatre ou six Figaro Bénéteau à proximité sont autant d'éléments de stress qui poussent les figaristes à ne rien lâcher. De longues heures de veille où le corps souffre et la vigilance est mise à rude épreuve.« On ne peut pas être vigilant sur sa propre vigilance. » avoue Jean-Yves Chauve. Cette concentration passe en général par une très bonne connaissance de soi pour déceler ce moment où le corps réclame de se reposer, d'être alimenté ou hydraté.
Allo Docteur ?
« En moyenne, deux fois par jour, je reçois des appels VHF pour diagnostiquer des petits bobos. Le plus souvent, ce sont des problèmes aux chevilles, aux mains, ou bien des conseils pour des médicaments. Chaque skipper dispose d'une trousse à pharmacie identique. En 25 ans, il m'est arrivé d'intervenir deux fois à bord des Figaro mais le fait d'avoir le bateau GMF Assistance à proximité rassure quelque part les marins. GMF est présent à nos côtés depuis 2008 et met aussi à disposition des kinésithérapeutes et ostéopathes afin de faciliter la remise en forme des skippers entre chaque étape. » Concluait Jean-Yves Chauve.
Ils ont dit :
Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) : « J'ai appris à naviguer à l'économie physique »
« Le physique a tendance à se dégrader au fil de La Solitaire avec la fatigue, la nutrition. Si on gère mal ces deux paramètres, si on ne s'hydrate pas assez, ça peut-être problématique. J'essaye d'avoir de la rigueur dans mon fonctionnement. A partir de demain par exemple, je vais aller tous les jours chez les kinés. C'est un petit rituel qui me fait du bien. Et puis j'ai appris à naviguer à l'économie physique, à naviguer sans forcer. Mettre la grand-voile au winch sur les longs bords, lofer un peu pour border les voiles. Ce sont des petits détails mais au bout d'un mois de course, ça joue (…) J'ai déjà connu mes limites. C'était sur mes courses d'avant saison en 2009 : j'étais à fond, je ne gérais rien, je n'avais pas du tout dormi et là tu te fais peur, tu te retrouves avec des hallucinations. Mais aujourd'hui (4e Solitaire), j'ai trouvé mon rythme, ma façon d'être au large. »
Jeanne Grégoire (Banque Populaire) : « Je sais me recadrer physiquement et mentalement »
« Le physique et le mental vont l'un avec l'autre. Quand tu es fatigué, tu n'as pas le moral. Depuis quelques années, pendant la course, j'essaye de faire des points toutes les 24 heures où je fais le bilan de ce que j'ai mangé, j'écris sur un papier combien de temps j'ai dormi. Et puis sur le bateau, avec mes problèmes de dos, je fais des étirements, je suis très rigoureuse là dessus. Je m'étire dans la descente, le dos, les bras… Disons que pour ma 10e Solitaire, je me connais bien. Je sais à quel moment ce sera facile ou difficile et recadrer physiquement et mentalement. Cet hiver, pour être en forme, j'ai fait du sport à bloc et j'ai pris du poids. Je me sens mieux sur le bateau quand je me sens « lourde », que j'ai quelques réserves. »
Yann Eliès (Groupe Quéguiner - Le Journal des Entreprises) : « C'est dans la tête que tu te transcendes »
« Pour résister au sommeil, il faut être en forme physiquement. Par contre, je pense que pour parvenir à dépasser ses limites, pour se transcender sur le dernier mètre ou la dernière heure de course, c'est dans la tête que tu vas le chercher. J'ai pas mal bossé avec des préparateurs mentaux pour arriver à bien gérer les fins d'étapes (souvent, je perdais des places) et j'ai des marqueurs : pour éviter de dormir, pour pousser plus loin dans l'absence de sommeil, je pense à quelqu'un ou à quelque chose. Et ça marche ! Oui, je me suis déjà mis dans le rouge. C'était sur ma première Solitaire, mon pilote était tombé en panne et j'ai essayé de résister. Et puis au bout d'un moment, j'ai vu mon frère qui manœuvrait à l'avant sur le pont. Là je me suis dit : « c'est pas bon, il y a quelque chose qui cloche ».
Frédéric Duthil (Sépalumic) : « La faculté à se faire mal mentalement prévaut sur le physique »
« Depuis quelques années, le niveau de prépa physique des marins a vraiment augmenté. Nous avons tous un fond physique hyper correct, nous sommes vraiment des sportifs. Mais pendant une étape, je pense que c'est dans la ‘tronche' que ça se joue, à 80 %. Physiquement, les seuls trucs qui peuvent te faire mal, ce serait d'enchaîner trois envois de spi dans l'heure et encore, ce n'est pas démesuré. Remonter un mouillage, par contre, c'est un effort intense. Mais globalement, le bateau n'est pas physique. On n'est pas dans un semi-marathon ou un triathlon. C'est plus de la résistance pure. Est-ce que tu acceptes de te faire mal ou pas pour aller faire une manœuvre que tu n'as pas envie de faire, comme aller choquer 20 cm de barber en fin d'étape…. La faculté à se faire mal mentalement prévaut sur le physique. Il faut avoir l'envie, la motivation. Et certains ont toujours plus faim que d'autres. »
Qu'il soit à terre ou bien embarqué sur le catamaran GMF Assistance, le docteur Jean-Yves Chauve officie depuis 25 ans sur La Solitaire. Les contraintes d'une épreuve aussi redoutable que celle-ci, il les connaît. Selon lui, cet exercice est contre nature en termes de sommeil et de nutrition.
1000 calories pour rester vertical
« Le marin est l'antithèse d'une bonne gestion de la santé. Il fait subir à son être une torture quotidienne, l'alimentation est désynchronisée, il est sous-alimenté de façon volontaire et ne dort que très peu. » Ces quelques mots du Docteur Jean-Yves Chauve donnent la mesure de ce que vivent les concurrents. Sur une étape de La Solitaire, jusqu'à 1000 calories peuvent être dépensées par tranche de 24 heures, simplement pour rester en position verticale. Le besoin quotidien se monte ensuite entre 3500 et 5000 calories. Cependant, il n'est pas rare que certains se contentent de 1500 calories. Paradoxalement, cette restriction alimentaire permet à quelques uns de décupler la vigilance, l'agressivité et l'envie d'aller plus loin. « Cette « technique » est une mise en route de réflexes ancestraux qui remonterait à la préhistoire » nous explique Jean-Yves Chauve.
Dormeur de haut niveau
Souvent la préparation du marin passe par une phase d'analyse de son sommeil. Quand et combien de temps ? Théoriquement, des tranches de 20 minutes sont suffisantes pour recharger les batteries. Il faut pour cela tomber le plus rapidement possible dans ce sommeil réparateur en écartant les phases de pré endormissement, trop longues à mettre en place et inutiles dans la vie du navigateur. Bâillements, coup de barre, … sont des alertes qui doivent être prises au sérieux et inciter, si les conditions le permettent, au repos. Une autre méthode de récupération consiste à un « endormissement flash » comme le faisait le peintre Dali. Quelques secondes peuvent donc suffire pour se déconnecter et évacuer le stress. Mais gare aux hallucinations qui peuvent survenir assez rapidement. « Pour la petite histoire ne pas dormir pendant 16 heures correspond à 0,5 g d'alcool dans le sang, 24 heures 1 g d'alcool. »
Il est probable que les marins les moins expérimentés se mettront dans le rouge pendant ce mois de course. La pression d'une flotte compacte, la présence de trois, quatre ou six Figaro Bénéteau à proximité sont autant d'éléments de stress qui poussent les figaristes à ne rien lâcher. De longues heures de veille où le corps souffre et la vigilance est mise à rude épreuve.« On ne peut pas être vigilant sur sa propre vigilance. » avoue Jean-Yves Chauve. Cette concentration passe en général par une très bonne connaissance de soi pour déceler ce moment où le corps réclame de se reposer, d'être alimenté ou hydraté.
Allo Docteur ?
« En moyenne, deux fois par jour, je reçois des appels VHF pour diagnostiquer des petits bobos. Le plus souvent, ce sont des problèmes aux chevilles, aux mains, ou bien des conseils pour des médicaments. Chaque skipper dispose d'une trousse à pharmacie identique. En 25 ans, il m'est arrivé d'intervenir deux fois à bord des Figaro mais le fait d'avoir le bateau GMF Assistance à proximité rassure quelque part les marins. GMF est présent à nos côtés depuis 2008 et met aussi à disposition des kinésithérapeutes et ostéopathes afin de faciliter la remise en forme des skippers entre chaque étape. » Concluait Jean-Yves Chauve.
Ils ont dit :
Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) : « J'ai appris à naviguer à l'économie physique »
« Le physique a tendance à se dégrader au fil de La Solitaire avec la fatigue, la nutrition. Si on gère mal ces deux paramètres, si on ne s'hydrate pas assez, ça peut-être problématique. J'essaye d'avoir de la rigueur dans mon fonctionnement. A partir de demain par exemple, je vais aller tous les jours chez les kinés. C'est un petit rituel qui me fait du bien. Et puis j'ai appris à naviguer à l'économie physique, à naviguer sans forcer. Mettre la grand-voile au winch sur les longs bords, lofer un peu pour border les voiles. Ce sont des petits détails mais au bout d'un mois de course, ça joue (…) J'ai déjà connu mes limites. C'était sur mes courses d'avant saison en 2009 : j'étais à fond, je ne gérais rien, je n'avais pas du tout dormi et là tu te fais peur, tu te retrouves avec des hallucinations. Mais aujourd'hui (4e Solitaire), j'ai trouvé mon rythme, ma façon d'être au large. »
Jeanne Grégoire (Banque Populaire) : « Je sais me recadrer physiquement et mentalement »
« Le physique et le mental vont l'un avec l'autre. Quand tu es fatigué, tu n'as pas le moral. Depuis quelques années, pendant la course, j'essaye de faire des points toutes les 24 heures où je fais le bilan de ce que j'ai mangé, j'écris sur un papier combien de temps j'ai dormi. Et puis sur le bateau, avec mes problèmes de dos, je fais des étirements, je suis très rigoureuse là dessus. Je m'étire dans la descente, le dos, les bras… Disons que pour ma 10e Solitaire, je me connais bien. Je sais à quel moment ce sera facile ou difficile et recadrer physiquement et mentalement. Cet hiver, pour être en forme, j'ai fait du sport à bloc et j'ai pris du poids. Je me sens mieux sur le bateau quand je me sens « lourde », que j'ai quelques réserves. »
Yann Eliès (Groupe Quéguiner - Le Journal des Entreprises) : « C'est dans la tête que tu te transcendes »
« Pour résister au sommeil, il faut être en forme physiquement. Par contre, je pense que pour parvenir à dépasser ses limites, pour se transcender sur le dernier mètre ou la dernière heure de course, c'est dans la tête que tu vas le chercher. J'ai pas mal bossé avec des préparateurs mentaux pour arriver à bien gérer les fins d'étapes (souvent, je perdais des places) et j'ai des marqueurs : pour éviter de dormir, pour pousser plus loin dans l'absence de sommeil, je pense à quelqu'un ou à quelque chose. Et ça marche ! Oui, je me suis déjà mis dans le rouge. C'était sur ma première Solitaire, mon pilote était tombé en panne et j'ai essayé de résister. Et puis au bout d'un moment, j'ai vu mon frère qui manœuvrait à l'avant sur le pont. Là je me suis dit : « c'est pas bon, il y a quelque chose qui cloche ».
Frédéric Duthil (Sépalumic) : « La faculté à se faire mal mentalement prévaut sur le physique »
« Depuis quelques années, le niveau de prépa physique des marins a vraiment augmenté. Nous avons tous un fond physique hyper correct, nous sommes vraiment des sportifs. Mais pendant une étape, je pense que c'est dans la ‘tronche' que ça se joue, à 80 %. Physiquement, les seuls trucs qui peuvent te faire mal, ce serait d'enchaîner trois envois de spi dans l'heure et encore, ce n'est pas démesuré. Remonter un mouillage, par contre, c'est un effort intense. Mais globalement, le bateau n'est pas physique. On n'est pas dans un semi-marathon ou un triathlon. C'est plus de la résistance pure. Est-ce que tu acceptes de te faire mal ou pas pour aller faire une manœuvre que tu n'as pas envie de faire, comme aller choquer 20 cm de barber en fin d'étape…. La faculté à se faire mal mentalement prévaut sur le physique. Il faut avoir l'envie, la motivation. Et certains ont toujours plus faim que d'autres. »
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