«Vous l’avez dit clairement au premier tour : notre pays aspire au changement», commence Hollande (28,63% des voix contre 27,18% à son rival Nicolas Sarkozy). Autre différence avec la précédente profession : son rival est cette fois clairement ciblé. «Vous avez sanctionné le candidat sortant, insiste le socialiste qui avertit : «Cinq ans de plus seraient cinq ans en pire.» Evitant le style catalogue de ses 60 engagements pour la France, publiés fin janvier, Hollande reprend les grandes lignes de son projet à travers les mots de «redressement», de «justice», de «jeunesse», mais aussi de «passion» : «passion de la France», «passion de l’intérêt général», «passion du rassemblement», énumère-t-il. Ce terme, le socialiste a d’ailleurs choisi de mettre en titre : «Le rassemblement pour le changement», traduction de sa stratégie d’entre-deux tours de s’adresser aussi bien aux électeurs centristes qu’à ceux du FN.
Simple oubli ou volonté de se mettre au-dessus des partis ? Contrairement à la profession de foi du premier tour, le sigle des organisations politiques qui soutiennent Hollande a disparu : aucune référence aux Radicaux de gauche de Jean-Michel Baylet, au Mouvement républicain et citoyen de Jean-Pierre Chevènement, au Mup de Robert Hue et, surtout... au PS, la formation qu’il a dirigée pendant onze ans !