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guerre…
˗ Bonjour! Tu délires un peu camarade… La beu de Vendée il n'y a que ça de vrai !!! Tu devais dormir les yeux ouverts devant ta télé…
˗ Non! Je t'assure, je ne fume pas, je ne chique pas, je ne prise pas, ni hachich ni tabac! Mais tu sais bien que si on est chez les radicaux, on est comme ça, grande gueule mais bon cœur...
˗ N'empêche qu'on ne parle que de guerres, que de victoires, que de combats!
˗ Si c'était pour nous, seulement pour vivre en paix! Si c'était pour eux, simplement pour survivre!
˗ Pourquoi encore la guerre ? Ne sommes-nous pas tous frères ?
˗ L'orage gronde au près puis s'envole vers la mer… Un cri déchire la nuit puis les chacals se taisent!
˗ Soudain un claquement de mitrailleuse… Le capitaine ordonne "Planquez-vous", puis
"Tous en position de tireur couché". Des formes allongées se déplacent vers l’un des nôtres qui gémit. Faiblement il appelle sa mère. Puis plus rien. Le capitaine lui ferme les yeux.
˗ Une lune hésitante court dans le ciel… Tous les feux sont éteints, et je m'endors sans fin…
˗ De jeunes soldats de la métropole… Parmi eux, quelques engagés maghrébins… Avec eux quelques sénégalais, quelques maliens… Ils ont laissé en France ou dans leurs terres, un
métier, un rêve, un espoir, des études, une famille, femmes et enfants…Dans leur tête l'attente impatiente du retour au pays, libre, libéré à jamais du fléau de la guerre…
˗ C'est le goût de la Fraternité universelle rencontrée au restaurant scolaire avec Titouan, ce jeune malgache arrivé là, après la guerre civile… C'est le rêve de la beauté
de Tchen, cette jeune fille aux yeux d'amande rencontrée au Lycée… C'est l'espoir de l'intelligence de Boris, ce jeune joueur d'échec Tchéchène qui me matait sans cesse…
˗ Ces appels à la guerre, sont un échec à la fraternité… Tu n'as rien inventé… Tu n'as pas rêvé… Hier, tu sais, j'ai entendu mon Président… Nous allons faire la guerre dans le désert…
˗ Tu sais hier, j'ai entendu l'Evêque de Luçon, et le Président du Conseil Général de Vendée… Il faut défiler dimanche, il faut faire la guerre à ces démons qui veulent la
mort de notre jeunesse…
˗ Tu sais…, je me dis quand même "Quelle connerie la guerre"… Aujourd'hui, on ne parle pas du Paris Dakar, tu sais le rallye pour les fous du volant qui se déroule depuis
quelques années au Pérou, au Chili ou ailleurs…
˗ C'était devenu trop dangereux pour eux, il y avait déjà la guerre dans le désert du Mali!
˗Tu sais…, je me dis quelle connerie de vouloir faire renaître "la guerre scolaire" en demandant 100 € par personne pour aller défiler à Paris demain… Si je compte bien, huit cents mille €uros, rien que pour les Vendéens! Avec ça combien d'écoles on pourrait ouvrir dans le sahel!
˗ Oui mais, pendant ce temps-là on occupe les médias, et on ne parle plus du Vendée Globe…
˗ Lui au moins, on ne l'a pas encore expatrié…
˗ Tu sais… Je ne sais même plus si c'est moi qui te parle, ou toi qui me parles…
˗ Tu sais… Je ne sais plus si j'ai rêvé tout ça, si j'ai inventé tout ça, si j'ai entendu tout ça…
˗ Je vais te dire… C'est Claude, Armande, Alain et plein d'autres encore qui m'ont écrit tout ça hier… Aujourd’hui encore je me demande si j’y étais! »
René DUBOIS 12 janvier 2013