Arnaud Boissière de retour sur la terre ferme à bord de la Mie Caline , après son arrivée en Martinique sous gréement de fortune

94 jours après avoir pris le départ de son cinquième Vendée Globe, et après près de deux semaines sous gréement de fortune, Arnaud Boissières a atteint le port du Marin, en Martinique, à bord de son IMOCA La Mie Câline. Une arrivée qui marque la fin d’une aventure douloureuse, celle d’un tour du monde interrompu prématurément, suite au démâtage de son bateau survenu le 30 janvier, alors qu’il se trouvait à 2 500 milles de l’arrivée. Mais c’est également l’aboutissement d’un défi personnel que le skipper des Sables d’Olonne s’était fixé lors de son abandon : ramener La Mie Câline à bon port, en autonomie et en sécurité, avec la même détermination qui a toujours guidé son parcours.

« Un immense soulagement d’être à terre »

Forcé à l’abandon après avoir cherché avec son équipe toutes les solutions pour poursuivre sa course sous gréement de fortune, Arnaud Boissières a su gérer cette situation critique avec l’expérience et le sang-froid qui font sa réputation. En s’aidant de la technologie innovante du Liberty Kite pour stabiliser son bateau, puis grâce à un mât confectionné à l’aide d’un outrigger, du J4 et d’un morceau découpé de la grand-voile de l’IMOCA La Mie Câline, il a parcouru plus de 1 000 milles au ralenti jusqu’aux Antilles, prouvant une nouvelle fois sa résilience et son engagement.

« Forcément, la frustration est immense de ne pas pouvoir boucler ce cinquième Vendée Globe, surtout après avoir passé les trois caps en solitaire une nouvelle fois, et tout le chemin parcouru. On sait que le Vendée Globe est une course extrême, que l’on prend le départ en acceptant que tout puisse arriver. Mais avoir abandonné cette course reste un crève-cœur. Aujourd’hui, je ressens surtout du soulagement et de la fierté d’être ici, en sécurité, avec La Mie Câline. L’objectif était clair : ramener le bateau à terre, dans les meilleures conditions possibles. C’est un moment difficile, mais les deux dernières semaines en mer ont été une bonne thérapie, et je sais que j’ai tout tenté pour arriver au bout ! Ce n’est pas la fin du projet, juste un détour imprévu. »

Un parcours exemplaire, un skipper tourné vers l’avenir

Arnaud Boissières quitte cette édition du Vendée Globe sans franchir la ligne d’arrivée, mais avec des accomplissements qui resteront marquants. Skipper emblématique du tour du monde en solitaire, il est le seul marin à avoir terminé quatre éditions consécutives et aura ajouté à son palmarès un cinquième passage des trois caps (Bonne-Espérance, Leeuwin et Horn) en solitaire. Surtout, il est devenu le premier à embarquer une pile à hydrogène sur le Vendée Globe, ouvrant ainsi la voie à un futur plus durable pour la course au large.

Prochaines étapes : repos et logistique

Après cette traversée éprouvante, place désormais au repos et aux retrouvailles avec ses proches. Côté logistique, l’IMOCA La Mie Câline sera bientôt sorti de l’eau avant d’être embarqué sur un cargo, aux côtés de la flotte de la Transquadra dont les premiers concurrents sont attendus dans les jours à venir en Martinique, pour rejoindre la métropole. Le bateau rejoindra ensuite son atelier des Sables d’Olonne, afin d’évaluer et de réparer les dégâts causés par le démâtage. Viendra ensuite le temps de l’analyse et des décisions sur la suite du projet sportif porté par Arnaud Boissières et son équipe, qui passera par une participation à la Transat Café L’OR en fin d’année.

Arnaud Boissières, skipper de l’IMOCA La Mie Câline, ajoute : « « Je tiens à remercier l’ensemble du Team Arnaud Boissières pour le travail acharné réalisé ces quatre dernières années, et son engagement sans failles depuis le démâtage de mon bateau. Un immense merci à La Mie Câline, à mes côtés depuis dix ans, ainsi que tous mes partenaires, qui m’ont apporté un soutien essentiel ces dernières semaines, et me permettent de surmonter cette déception. Je suis persuadé que nous avons encore de belles pages à écrire ensemble. Je n’oublie pas enfin toutes les personnes qui m’ont apporté du réconfort ces derniers jours, avec les milliers de messages reçus et les encouragements des nombreuses écoles qui m’ont suivi depuis le départ, avec qui j’ai pu échanger en visio la semaine dernière. J’ai une seule chose à leur dire : MERCI ! »