Baptêmes, régates en catamaran de sport sur le bassin et animations autour de la prévention et sécurité en mer ont animé cette journée de samedi sur le village du Record SNSM. Après le traditionnel briefing des équipages ce soir à 18 h, les navigateurs réunis en l'honneur des sauveteurs en mer ont rejoint la plage de Saint-Nazaire pour profiter des spectacles et festivités au programme de la Grande Marée, incontournable rendez-vous nazairien qui célèbre le début de la belle saison. Dès demain, les choses plus sérieuses pourront commencer pour la flotte de cette 8ème édition qui doit s'élancer à 17 heures sur les trois parcours entre Saint-Nazaire et Sainte-Marine dans des conditions de vent d'ouest d'une quinzaine de nœuds.


Damien Grimont, organisateur du Record SNSM : "Même si pour l'heure les officiers du port bloquent les portes du bassin, il est inimaginable que des marins statutaire viennent bloquer l'action des marins bénévoles et qu'ils entravent un événement qui leur est complètement dédié. C'est un peu comme si des infirmières bloquaient le Téléthon. J'ai rencontré les officiers du port et ils m'ont semblé être des gens très bienveillants. Aujourd'hui, on n'a aucune raison de ne pas se préparer à ne pas partir, même si on a conscience de leurs difficultés et de leurs problèmes. On reste dans une logique positive et je n'ai pas d'inquiétude sur une issue favorable. Il y a des choses sacrées en France et la SNSM en fait partie, on ne peut pas toucher l'action de gens qui sauvent 600 vies par an et œuvrent chaque jour pour la sécurité en mer de tous."

Tapis rouge, encens et drapeau : Musandam - Oman Sail passe en... MOD on !
Il flottait de l'encens dans l'air de Saint-Nazaire ce samedi matin alors que tous les regards et les caméras se tournaient vers le bel oiseau du large arborant les couleurs du sultanat d'Oman. Le multicoque océanique monotype de 70 pieds (21,4 mètres), skippé par Sidney Gavignet, a été baptisé selon la tradition et la culture du pays dont l'histoire est jalonnée d'échanges maritimes. Son Altesse Sayyid Tariq bin Shabib Al Said a remis le drapeau national à l'équipage rassemblant des marins européens et omanais pour le hisser en tête de mât. Le dernier né des trimarans océaniques, qui porte le numéro 06, prendra demain, à 17 heures, le départ de sa toute première course sur le parcours à deux boucles long de 360 milles. Musandam-Omal Sail, c'est parti !

Sidney Gavignet, skipper du MOD 70 Musandam-Oman Sail : " Je suis très fier et très chanceux de naviguer pour Oman. L'ensemble du projet est porté par la notion d'équilibre. L'équilibre entre la tradition et le progrès que anime le sultanat d'Oman ; l'équilibre entre le spectaculaire et la modération économique que représente ce multicoque océanique monotype ; l'équilibre entre la performance et la sécurité que porte le Record SNSM. Je remercie les sauveteurs pour tout le travail qu'ils font. Demain, ce sera notre première course et notre 20ème jour de navigation… Nous nous sommes entraînés avec les autres équipages et nous sommes plutôt satisfaits de notre performance. Ce qui compte pour nous, c’est le mélange entre Omanais et non-Omanais à bord. J’ai choisi les non-Omanais sur la base de leur expérience évidemment, mais aussi pour leur état d’esprit. Ce sont des gens calmes qui visent la performance, mais ils sont également capables de transmettre leurs compétences à d'autres équipiers omanais."

Michel Desjoyeaux et la SNSM sur le même bateau !
Un équipage n'est pas passé inaperçu ce samedi sur le parcours entre les deux bouées mouillées à quelques brasses de la flotte réunie dans le bassin. Michel Desjoyeaux a en effet disputé un run en Hobie Cat 16 aux côtés de l'amiral Yves Lagane, président de la SNSM. Pour la beauté du geste, ce duo de choc n'a pas manqué de l'emporter !

Michel Desjoyeaux, skipper du MOD Foncia et parrain du Record SNSM : " Le Record, certes, c’est une compétition pour nous marins, mais c’est surtout un coup de projecteur pour les sauveteurs de la SNSM. Des gens de mer pas comme les autres, qui risquent parfois leur propre vie pour aller sauver celles d’autrui. Il faut aussi rappeler que c’est un acte gratuit de leur part, que ce sont des bénévoles. C’est surtout cela qu’il faut retenir de cette belle œuvre, c’est pour cela qu’on est aujourd’hui ravi d’être tous réunis pour en faire la promotion.
Amateurs ou professionnels, on est tous des utilisateurs de la mer, chacun à sa façon, chacun à son rythme. Les sauveteurs, on espère ne jamais en avoir besoin. Ça passe par de la prévention et de la formation. C’est ce qu’on est amené à faire régulièrement. A travers un événement comme celui-ci, on est là pour dire à chacun qu’il a tout à fait intérêt à ne pas prendre la pratique de la mer à la légère, tout en ayant à l’esprit que si jamais il est un jour en difficulté, il y a des sauveteurs très bien formés pour venir l’aider."