Il faut dire qu'un Français en jaune à une semaine de l'arrivée sur les Champs-Elysées, il y a des lustres que ce n'était plus arrivé. Et voilà donc qu'après sa méritante montée sur le plateau de Beille, le public de France, de l'Aude s'est découvert un nouveau chouchou. Hier, le maillot jaune du Tour de France, Thomas Voeckler l'a bien mesuré. Alors à savourer, autant savourer jusqu'au bout… Comme chaque coureur il va signer la feuille de route, prend deux minutes pour signer une poignée d'autographes et, contrairement aux autres, il reste au pied du podium, se restaure de bombons Harribos, feint de régler son vélo en dévissant et revissant les roues arrière et avant, comme si les mécanos n'avaient pas fait le boulot avant… Récupère la presse du jour, s'installe, les fesses sur une chaise, les pieds sur une autre, comme s'il était attablé à une terrasse d'un café à la plage, et commence sa revue comme s'il était seul au monde. « Un champion, un vrai ! » pour l'Équipe. « Jusqu'où peut aller Voeckler ? » pour Le Parisien. « Jaune : Voeckler remet la tournée » pour La Dépêche…Il est à nouveau acclamé dès qu'il se lève et qu'il enfourche son vélo et accepte un arrêt interview. Alors Thomas ce maillot jaune, cette popularité, c'est facile à porter ? « Non, toutes ces sollicitations sont pesantes, et il reste encore une semaine… » Tient, celui qui, jusque-là n'espérait même pas finir dans les 10 premiers, doit secrètement nourrir quelques espoirs. Dans tous les cas, le show à la sauce Voeckler est digne de celui des grands champions.