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New York-Les Sables d'Olonne : Jérémie Beyou (Maître CoQ) attendu cet après midi



Le premier IMOCA60 devrait rallier la ligne d'arrivée des Sables d'Olonne, à hauteur de la bouée Nouch Sud, ce mercredi dans l'après-midi. Contesté dans la nuit par Alex Thomson (Hugo Boss), le leadership est finalement revenu à Jérémie Beyou (Maître CoQ) à la faveur d'un empannage anticipé.


Depuis hier, les trois leaders de la New York - Vendée (Les Sables d'Olonne) se tiennent dans un mouchoir de poche d'autant plus petit que le vent est tombé depuis maintenant plus de 24 heures. Cette traversée du Golfe de Gascogne se révèle ainsi piégeuse et les fichiers météo peinent logiquement à donner une situation lisible pour les marins. Dans la nuit de lundi à mardi, Alex Thomson (Hugo Boss) a passé de nouveau quelques heures en tête - il l'avait été de longs jours lors de la traversée de la grosse dépression qui a bodybuildé le cœur de la transat -, profitant de vents plus fournis.


Avant que le vent reprenne ses atermoiements, Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) a profité du mode « croisière au large des côtes ibériques » pour reprendre des forces. Il faut dire que, dans deux nœuds de vent et le clapot, il peut y avoir bien peu à faire... « Ce n'était pas très rigolo, mais ce n'était pas le plus désagréable, relativisait le skipper niçois. Nos routes ont été dictées il y a quatre ou cinq jours par l'avance qu'on avait, Jérémie et moi, sur Hugo Boss. Le fait qu'Alex Thomson soit encore au nord vient du fait qu'il est allé très nord dans la dépression. On subit nos routes parce que la météo est capricieuse et que les fichiers météo ne sont pas très raccords ; on prend ce qu'on a. A 250 milles du but, on ne se met pas en travers de la route pour aller chercher une hypothétique bascule au nord de la Bretagne... »


« J'ai dû traverser... »



En effet. A la vacation du matin, Alex Thomson (Hugo Boss) estimait qu'il couperait la ligne, ce mercredi, trois heures après Jérémie Beyou. Façon de dire que le skipper de Maître CoQ a course gagnée... ou d'endormir l'ennemi en prévision d'un petit coup de Trafalgar ?

Sans doute pas cette fois-ci : « C'est génial de finir à trois bateaux au contact mais, même si nous sommes très proches, je ne pense pas terminer à moins de 3 ou 4 heures des deux premiers. Jusqu'ici, le jeu était vraiment passionnant et stimulant, cela va moins être le cas maintenant. Je suis un peu plus près qu'eux du centre de ce système, je n'avais pas vraiment le choix de toute façon. Les routages m'indiquaient de contourner ce système par le nord, mais je n'ai jamais eu les conditions pour pouvoir le faire, j'ai dû le traverser, c'était la seule option possible.


Il y a des hautes pressions dans notre nord qui viennent vers nous. Au sud, ils ont touché du vent situé en dessous de ce système, je devrais le toucher également, mais après eux ».



22, v'là Maître CoQ !



Le leader, lui, ne s'endort pas. A la lutte comme il a su l'être sur la Solitaire du Figaro, qu'il a gagnée trois fois (2005, 2011, 2014), l'enfant de la baie de Morlaix tirait cet après-midi les bénéfices d'une nuit d'efforts. Ce midi, le skipper de Maître CoQ, par l'odeur de la victoire alléché, tenait à peu près ce langage : « J'ai touché du vent plutôt plus soutenu que ce que je pensais. J'ai fait un beau contournement par le sud de la zone de molle. Je pense que j'ai empanné pile au bon moment cette nuit, contrairement à Seb qui a eu du mal à sortir de la molle dans laquelle il s'est enferré. Puis le vent a refusé et, quand tu es devant, tu es forcément favorisé. J'ai 18 milles d'avance (à 12h30), les vents vont un peu mollissant, alors je passe beaucoup de temps aux réglages. J'ai géré des étapes de la Solitaire du Figaro avec bien moins d'avance que ça, genre 0,3 mille d'avance pendant quatre jours, j'ai l'habitude de gérer ces régates au contact. J'aime bien le corps à corps, je ne suis pas du genre à m'écrouler dans ces moments-là ».



Côté météo, les premiers bateaux devraient voir le vent d'est s'installer progressivement par le sud, puis tourner au nord-est, à 8-10 nœuds, en se rapprochant de l'arrivée. Ce vent pourrait être de nord-ouest demain après-midi à proximité de la côte, pour une arrivée au cœur de l'après-midi de ce mercredi.

Meilhat, monsieur -50%



Premiers coups de frein pour Paul Meilhat, qui a gommé 50% de son retard sur la tête de course, qui n'était plus que de 159,5 milles à 16h30 mardi. Porté pendant deux jours par un flux d'une douzaine de nœuds, le skipper de SMA a vu les vents s'éteindre en même temps que tombait la nuit. Depuis, il a repris une route au nord, proche de l'orthodromie (la route théorique la plus directe entre deux points du globe) et navigue dans des vents de sud-sud est qui devraient mollir progressivement dans leur rotation à l'est. Mais le déplacement de l'anticyclone vers le nord devrait lui permettre d'avancer à des allures décentes (une dizaine de nœuds) jusqu'à l'arrivée. Sauf cataclysme, Paul Meilhat coupera la ligne d'arrivée jeudi en quatrième position.



Initiative Cœur sous la menace du frelon



Dans la poule C, excellent cinquième, Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur) compte encore 140 milles de retard, soit 299,3 milles sur le leader. Et, surtout, il redécouvrait la plénitude de la navigation dans le vent, sur mer plate et avec une grand-voile haute : « On a eu une très belle matinée de glisse sur mer plate, avec des dauphins que je cherche à filmer. Ça change de tempo par rapport aux deux premiers temps de la course, l'un dans le brouillard, l'autre dans la baston. Je suis content d'avoir pris le temps de bien faire les choses sur ma grand-voile.


Il a fallu que je monte des dizaines de fois dans la bôme pour la renvoyer correctement, mais c'était nécessaire d'avoir une grand-voile haute pour le petit temps qui nous attend ».



Comme le Japonais Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh), Tanguy de Lamotte reste sous la menace d'un bateau orange lancé comme un frelon depuis le sud du terrain de jeu. Vincent Riou (PRB) n'a en effet cessé de combler son retard depuis ce lundi et, dans le petit temps qui assoupit la ligne d'arrivée, son IMOCA60 de 2010, très allégé, se révèle depuis quelques années comme le plus performant de la flotte, notamment au près.



Lagravière, le foil qui rend fou



Dans la poule D, Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) compte un break d'avance sur Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir), désormais officiellement qualifié pour le Vendée Globe après 1 500 milles de navigation en solitaire, et Morgan Lagravière (Safran).

Jean-Pierre Dick est le seul à naviguer encore à l'avant du front, dans des vents de sud-sud ouest soutenus (entre 30 et 35 nœuds). Morgan Lagravière donnait un aperçu de ce qu'endurent les skippers des IMOCA60 à foils. Frissons : « On est accompagné par une dépression depuis quatre jours, qui nous permet de faire du chemin, d'aller assez vite avec du vent fort ; dans ces conditions, c'est sympa mais le contexte est très difficile. Le bateau est extrêmement violent dans son comportement et très humide. En permanence, il y a de l'eau à l'intérieur, à l'extérieur, la couchette est trempée, c'est vraiment difficile à vivre.



C'est dingue comme on peut devenir fou avec ce bruit sur du long terme, tellement ça tape sur le système ! Ce sont des bruits assez aigus, très stridents, qui viennent des bords de fuite des foils et ça donne vraiment envie de se taper la tête contre les murs, au-delà du reste. Je porte des boules Quiès en permanence et, même avec, ce n'est pas simple. Ce n'est vraiment pas simple ». Ouch.
Enfin, Pieter Heerema (No Way Back) et Conrad Colman (100% Natural Energy) sont plus au nord, derrière ce front, qui se révèle actif.

Mercredi 8 Juin 2016 - 08:15

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