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J + 15 et 18 h à la latitude de Cabo Prio

En tête de flotte, les premiers concurrents s'approchent d'un passage délicat entre l'anticyclone de Saint-Hélène et une dépression en formation au large de l'Argentine. Alessandro Di Benedetto n'est plus qu'à 40 milles de l'équateur.



J + 15 et 18 h à la latitude de Cabo Prio
En passant ce matin sous la barre symbolique des 20 000 milles de distance théorique la plus courte pour rejoindre l'arrivée (la fameuse DTF, Distance To Finish), Armel Le Cléac'h (Banque Populaire), le plus à l'est de la flotte, semblait ce matin toucher les premiers effets de la dorsale. Avec une avance de 44 milles sur son fidèle dauphin François Gabart (MACIF), il doit négocier un passage délicat dans un vent qui tourne de l'est au nord-est et va baisser progressivement. Il avançait à moins de 10 nœuds ce matin quand Gabart filait encore à un peu plus de 12. Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3), qui était remonté très fort hier, passant même second au premier classement de la journée, a reperdu un peu de terrain ce matin. Mais un décalage dans l'ouest pourrait lui permettre de bénéficier plus longtemps de meilleurs vents et de combler à nouveau son retard. Derrière, Alex Thomson (Hugo Boss) enchaîne les milles et s'accroche de belle manière à sa nouvelle place de 4°, acquise hier aux dépends de Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), qui semble pourtant avoir retrouvé de la vitesse. Et de la vitesse, Jean Le Cam (SynerCiel) n'en manque pas ! Avec 374,4 milles parcourus ces dernières 24 h, à la moyenne de 15,6 nœuds, il est de loin le plus rapide de la flotte. Même s'il reste toujours derrière Mike Golding (Gamesa) au classement, 16 milles dans son tableau arrière, son fort décalage dans l'ouest va lui permettre, tout comme Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) de bénéficier plus longtemps d'une meilleure pression et de continuer à accélérer. Un peu décroché, Dominique Wavre (Mirabaud) affichait tout de même de belles moyennes (plus de 300 milles sur 24 h). Vincent Riou (PRB) était ce matin à 300 milles à l'est de Salvador de Bahia.


Légère accélération à l'arrière

A un peu plus de 700 milles du leader, Javier Sanso (Acciona 100 % EcoPowered) fonçait plein sud à près de 13 nœuds de moyenne depuis hier aux commandes de son plan Owen Clarke dernière génération (mis à l'eau fin 2011). A moins de 70 milles derrière, et comme lui sur une route un peu est depuis la sortie du pot au noir, Tanguy de Lamotte (Initiatives-coeur) s'accroche à une inespérée place de 10°. « Suite à l'abandon malheureux de Vincent Riou, me voici dans le "top 10"...Dans cette course, il faut de l'envie, de l'endurance, de la réussite et aussi un poil de chance, une bonne étoile...Je ne pense pas pouvoir imaginer ce que ça fait d'abandonner, c'est toujours trop tôt... et par contre, je mesure bien la chance que j'ai d'être encore en course dans de bonnes conditions. Bon courage Vincent ! Il fait très chaud ici mais le bateau est plutôt bien ventilé au près avec la trappe de cockpit ouverte, ce matin, il y avait 2 poissons volants dans le compartiment arrière qui s'étaient pris la trappe en plein vol... ouille ! Toujours au près en bâbord amure avec le J2 et la grand-voile haute, une mer plutôt calme et un vent de 12 nœuds. Bonne fin de journée », confiait Tanguy dans son message d'hier soir. Il aura cependant fort à faire pour contenir le retour d'Arnaud Boissières (Akena Vérandas). Sur l'ex-PRB de Vincent Riou, le skipper sablais semble avoir retrouvé de la vitesse et affichait ce matin la plus belle moyenne du groupe des retardataires (312,5 milles en 24 h), juste devant Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets), rapide également avec près de 300 milles parcourus ces dernières 24 h mais distant d'un peu plus d'une centaine de milles du skipper d'Akena Vérandas. Il paye son passage catastrophique du pot au noir. Encore dans l'Atlantique Nord, Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) devrait le quitter en milieu de matinée. Très à l'est, il a incurvé sa route vers l'ouest pour éviter de se jeter dans les calmes de l'anticyclone.


Bruno Retailleau, Président de la SAEM Vendée, revient sur les derniers abandons

« Chaque abandon est pour nous un arrachement douloureux. Mais ce qui fait la beauté du Vendée Globe, c’est son exceptionnelle dureté. J’ai à cet instant une pensée toute particulière pour Vincent Riou et son partenaire PRB, présidé par Jean-Jacques Laurent, ainsi que pour les skippers qui ont dû se résoudre à l’abandon».


Entendre les silences de Vincent Riou, sa voix qui se perd à la vacation, permet de mesurer combien un abandon dans le Vendée Globe est un drame personnel. Chacun des marins laissés sur le bord de la piste a dû se résoudre à l’impensable, finir par accepter de ne plus faire partie de l’aventure.


Ce qui fait le caractère unique du Vendée Globe, c’est aussi l’extrême simplicité de ses règles : en solitaire, sans escale, sans assistance. Et c’est aussi son exceptionnelle dureté. Dès lors, l’abandon peut paraître souvent injuste, mais il est aussi inscrit dans les gènes de la course du Vendée Globe. C’est Yannick Bestaven, en 2008, qui démâte après quelques heures de course et voit tous ses efforts pour réunir le budget nécessaire pour être présent au départ, anéantis. C’est encore Isabelle Autissier qui, en 1996, est obligée de finir hors course pour avoir obtenu de l’aide pour changer un de ses safrans brisé suite à un choc avec un objet flottant non identifié…. Dès la première édition, l’épreuve avait été marquée par près de 50% d’abandons et pour la précédente édition, ce chiffre a grimpé jusqu’à 60%.


L’organisation vit chaque abandon comme une amputation. Pourtant, les infortunes de mer font partie de l’histoire du Vendée Globe. Bruno Retailleau, Président de la SAEM Vendée, entend bien le réaffirmer : « c’est l’extrême dureté de cette course, son caractère parfois tellement injuste et aléatoire qui génère pour le grand public une telle fascination et qui en fait aussi une aventure sportive unique au monde ».

En attendant, la course a déjà repris ses droits : en tête Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) résiste toujours aux assauts d’un Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) en pleine bourre et d’un François Gabart (MACIF) toujours aussi incisif. Derrière eux, la lutte est rude pour la quatrième place entre Alex Thomson (Hugo Boss) et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat). A l’arrière de la flotte, il ne reste plus qu’Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) dans l’hémisphère nord, quand le quatuor Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) Arnaud Boissières (Akena Vérandas) Tanguy de Lamotte (Initiatives-cœur) et Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) se rend coup pour coup au large de Recife. Enfin, Mike Golding (Gamesa), Jean Le Cam (SynerCiel) et Dominique Wavre (Mirabaud) auront croisé la route de Vincent Riou et de son bateau blessé. Une manière de relativiser les petits bobos du jour quand on mesure la chance d’être toujours en course autour du globe.



Lundi 26 Novembre 2012 - 09:21

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