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Les Sables Horta Les Sables : un bon bilan pour les organisateurs



Photo : Stéphanie Gaspari
Photo : Stéphanie Gaspari
Les moments forts
Un départ tout en langueur, un golfe de Gascogne tonique (5-6 juillet)
Le 5 juillet, la flotte des 24 Class 40 s’élance des Sables d’Olonne au terme d’un parcours côtier d’une
belle intensité malgré le petit temps régnant sur la baie. Quelques clients montrent déjà le bout de leur
nez, comme Wilfrid Clerton et Loïc Lehelley qui font valoir leur talent de régatiers, engrangé sur les
compétitions internationales en dériveur. Telecom Italia fait un départ moyen : l’équipage manque encore Les de quelques repères, mais cet état de fait ne va pas durer longtemps.
Dès le 6 juillet, c’est le tandem Giovanni Soldini – Karine Fauconnier qui a pris les commandes de la flotte.Toute la flotte tire des bords dans le golfe de Gascogne. Les deux navigateurs font alors parler toute leur science de la course au large, en maîtrisant à la perfection le timing des virements de bord. Derrière l’équipage britannique de Keysource, Mike West – Paul Worswick démontre que sa victoire lors du prologue n’avait rien d’usurpée.
Cap Finisterre, le juge de paix (7-8 juillet)
Comme bien souvent, les côtes de Galice opèrent une première sélection. Les reliefs élevés des monts cantabriques, les remontées de fonds brutales à la pointe nord-ouest de l’Espagne sont autant d’éléments perturbateurs. Telecom Italia le sait bien puisqu’il garde une marge de sécurité prudente d’une cinquantaine de milles au large. Les équipages venus plus à la côte doivent composer avec des vents bien moins stables et une mer croisée difficile.
Pourtant le salut des jours à venir semble bien être dans le sud… Giovanni et Karine vont alors frapper un grand coup : après avoir paré le cap Villano, ils vont accepter de glisser et de laisser porter pour, au final, aller se recaler devant leurs adversaires les plus au sud. Seuls du groupe de tête, les Anglais de Keysource vont opter pour une route beaucoup plus nord et pendre le risque de traverser une dorsale anticyclonique qui se profile sur la route.
La sélection de la dorsale (9-11 juillet)
Dès le 9 juillet, la tête de flotte commence à ralentir. Finies les longues glissades sous spi qui permettait d’allonger la foulée depuis deux jours. Telecom Italia, fort de son positionnement relativement sud, ne subira que peu le coup de frein qui affecte toute la flotte. Petites compensations pour les concurrents qui doivent composer avec les petits airs : la présence de nombreux cétacés. Dauphins, baleines, cachalots semblent prendre un malin plaisir à rendre visite aux navigateurs qui emplissent leur boîte à souvenirs.L’option nord de Keysource vire au désastre : en tentant de traverser la dorsale, Mike West et Paul Worswick sont stoppés net et voient une grosse partie de la flotte leur filer sous l’étrave. Quelques bateaux négocient particulièrement bien ce passage délicat tel Gérald Bibot et Didier Le Vourc’h (Zed 4) ou bien encore CG Mer.
Le front redistribue une partie des cartes (11-12 juillet)
Derrière la dorsale, la flotte retrouve un régime dépressionnaire avec notamment le passage d’un front à négocier. Derrière le front le vent doit basculer du sud-ouest au nord-ouest. Le tout est de trouver le bon timing : ne pas virer trop tôt pour devoir tirer des bords le long de l’archipel des Açores ; ni trop tard pour ne pas faire de route inutile. Derrière Telecom Italia, Zed 4 négocie parfaitement bien le passage et maintient à distance un petit groupe de poursuivants : CG Mer, toujours présent, Plan Les Enfants
changeront le monde et Palanad II (Nicholas Brennan – Oliver Bond). Entre ces trois bateaux la lutte va
être âpre jusqu’au bout.
La victoire de Telecom Italia
Karine Fauconnier et Giovanni Soldini franchissent en grands vainqueurs la ligne d’arrivée devant Horta. Ils seront suivis quatre heures plus tard de Gérald Bibot et Didier le Vourc’h qui précèdent le surprenant « Plan Les enfants changeront le monde ». Denis Lazat, nouveau venu dans la classe avec l’aide efficace de Rémi Aubrun signe un coup de maître pour son coup d’essai. Les arrivées se succèdent ensuite avec leur lot de déceptions ou d’heureuses surprises au gré des redistributions que la pétole provoque entre les îles de Faïal et de Pico. Orca, dernier concurrent à franchir la ligne compte plus de quarante-huit heures de retard sur les vainqueurs.
Deuxième étape
Une première journée décisive (15-16 juillet)
Deux concurrents ont signifié leur abandon à Horta. Tales, victime d’une rupture des boitiers de safrans préfère réparer sur place plutôt que de bricoler une solution transitoire pour le retour. Enfin, Yves Ecarlat, skipper de Vale Inco Nouvelle Calédonie doit renoncer suite au forfait de son équipier blessé. Il fera le convoyage retour en solitaire, en parallèle de la flotte.
C’est dans des petits airs et une houle persistante que la flotte quitte les Açores. Alors que l’anticyclone tente de se reconstituer, deux options se présentent : soit, plonger vers le nord pour tenter d’accrocher le train de dépression qui circule au nord du 42ème parallèle au plus vite, soit jouer l’option de la route directe en espérant que le détour vers le nord mettra du temps à payer.
D’emblée, les favoris choisissent de faire le tour de la paroisse. Seuls quelques ténors hésitent : Halvard Mabire et Christophe Coatnoan (Groupe Partouche) aux prises avec des soucis de drisse de grand-voile comme Yvan Noblet et Damien Guillou (Appart City) ne parviennent pas à accrocher le train.
A grande vitesse vers le golfe de Gascogne (17-19 juillet)
En une journée, tout change… Courrier de l’Odet qui menait la flotte sur la route sud, régresse au
classement englué dans les calmes émollients de l’anticyclone des Açores. Comme un effet de miroir,
Telecom Italia passe de la dernière à la première place en 24 heures. L’option nord méritait d’investir.
Petit à petit toute la flotte accélère sous spinnaker au fur et à mesure que le vent monte. En tête de
course, le même tandem continue de mener grand train, quand d’autres équipages se révèlent. Tzu Hang (Alex Strauss et Jueger Burger), à la faveur d’une option nord radicale, vient chatouiller le tableau arrière des leaders quand l’équipage de CG Mer, vexé d’avoir perdu du temps dans les calmes açoriens lors de la première étape, démontre une conviction inébranlable. D’autres équipages sont plus à la peine, mais l’expérience parle : Groupe Partouche et Appart City remontent régulièrement au classement. Mais tous sont à la bagarre. A bord d’Entreprendre en coopérative, Benoît Parnaudeau et Jean Saucet résistent à la poussée des bateaux de l’année qui démontrent un joli potentiel de vitesse.
Coup de vent sur le golfe (20-21 juillet)
L’arrivée sur le golfe de Gascogne promet d’être chaotique. En tête de flotte, les leaders caracolent à
l’avant du front et profitent de ce que la mer n’est pas encore trop formée. Mais, pour ceux qui ont déjà
pris du retard, la situation est autrement plus complexe : ils doivent subir le plus fort du vent et négocier
une mer croisée. Du même coup, les écarts continuent de se creuser.
Arrivées au ralenti (22-25 juillet)
Comme à l’aller, Giovanni Soldini et Karine Fauconnier sont les premiers à couper la ligne. Malgré le vent qui s’essouffle, les deux navigateurs parviennent encore à maintenir une vitesse suffisante pour arriver sans encombre. Derrière eux, CG Mer, remarquable de ténacité s’empare de la deuxième place. Tzu Hang arrive quelques heures plus tard, quand le vent tombe. La pétole va redistribuer les cartes : les trois premiers de l’étape constitueront le podium final de la course… au grand dam de l’équipage de Palanad II, qui fort d’une avance de plus de huit heures sur le quatrième, pensait avoir assuré l’essentiel lors de l’étape aller. Mais l’équipage britannique restera de trop longues heures scotché à moins de trois milles de la ligne d’arrivée, voiles pendantes. Derrière, tous devront subir de longues heures de calme plat avant que le vent ne rentre et ramène toute la flotte en un joli tir groupé vers les Sables d’Olonne.
La remise des prix qui a eu lieu sous un soleil retrouvé aux Sables d’Olonne a permis de mesurer
l’engouement suscité par la course : un parcours varié, une destination de rêve, un plateau conséquent, une organisation sans faille, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de Les Sables – Horta – Les Sables une course qui va s’inscrire durablement dans le calendrier de la Class 40.


Lundi 27 Juillet 2009 - 18:03
Jean-Claude Raveneau

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