Les affaires rattrapent l'ancien député-maire socialiste de Liévin (Pas-de-Calais). Jean-Pierre Kucheida, ainsi que sa fille, sont jugés mardi par le tribunal correctionnel de Douai (Nord) pour abus de biens sociaux auprès d'un bailleur social, la Soginorpa, que présidait l'ancien baron du bassin minier.
Ce procès intervient à un mauvais moment pour le PS, en pleine tourmente de l'affaire Cahuzac, et risque d'alourdir le climat de suspicion qui pesait déjà sur les élus, même si l'élu de Liévin avait été exclu du PS en mai 2012 pour candidature dissidente aux dernières élections législativesL'élu et sa fille risquent cinq ans de prison
Jean-Pierre Kucheida, qui avait été éliminé dès le premier tour des législatives, puis qui avait cédé son fauteuil de maire en janvier, est soupçonné d'avoir utilisé à des fins personnelles pour quelque 47 000 euros la carte bleue de la Soginorpa, qui gère environ 62 000 anciens logements miniers.
Il est également reproché à l'ancienne figure socialiste locale d'avoir utilisé une carte d'essence d'un véhicule de fonction de la Soginorpa pour un usage professionnel sans lien avec cette société, at d'avoir payé une somme de 12 000 euros de la Soginorpa à sa fille par l'intermédiaire d'une association. Cette dernière, Marie, comparaît pour recel d'abus de biens sociaux et encourt comme son père cinq ans d'emprisonnement et 375 000 euros d'amende.
Impliqué dans d'autres affaires
Une enquête avait été ouverte en mars 2012 à la suite d'une dénonciation des commissaires aux comptes de la Soginorpa le mois précédent. Pour Jean-Pierre Kucheida, qui avait quitté la présidence du bailleur social en juin, ces dépenses «faites au service de la Soginorpa» sont «justifiées».
«Je n'ai strictement rien à me reprocher», avait déclaré Jean-Pierre Kucheida à l'issue de sa garde à vue, le 17 octobre, dénonçant des «cochonneries», «des calomnies» qui «l'ont déshonoré, sali» après «41 ans de vie politique au service du bassin minier».
L'ancien baron socialiste est également visé par deux informations judiciaires et une enquête préliminaire, concernant notamment des irrégularités dans l'attribution de marchés publics dans le Pas-de-Calais.
Source leparisien.fr