La ministre de la Santé Roselyne Bachelot n'a pas précisé la provenance des premiers vaccins reçus ni leur nombre, "pour des raisons de sécurité". "Nous avons réservé 94 millions de doses de vaccins", a-t-elle rappelé, affirmant que la France disposerait de "plusieurs millions de doses à la mi-octobre, période où les autorisation de mises sur le marché seront délivrées". Le plan gouvernemental contre la grippe H1N1 se met progressivement en place avec l'arrivée des premiers vaccins en quantités limitées, la mise au point de la logistique de vaccination et la publication de documents d'information par plusieurs ministères.Elle a seulement confirmé avoir fait appel au laboratoire américain Baxter, en plus des laboratoires français Sanofi-Pasteur, suisse Novartis et britannique GlaxoSmithKline. Baxter, qui a terminé en juillet la production des premiers lots de vaccins, utilise un processus de fabrication plus rapide mais plus coûteux. Le vaccin, en deux injections, sera délivré gratuitement, selon la circulaire envoyée la semaine dernière aux préfets. Le plan de vaccination, qui doit pouvoir être activé à partir du 28 septembre, prévoit au moins trois centres de vaccination par département et des équipes mobiles se déplaçant dans les établissements scolaires. Mme Bachelot a réitéré que la vaccination ne serait pas obligatoire, même si les commandes de vaccins seront susceptibles de couvrir les besoins de toute la population. Evoquant les querelles d'experts autour des mesures à prendre et du développement de la pandémie, Mme Bachelot a estimé dans un sourire que les crises sont "propices aux débats, aux extrémismes, aux prophètes, aux querelles d'ego".
Il faut prendre cela "avec un certain self-control", a dit la ministre.
Brice Hortefeux a répondu à ceux qui accusent le gouvernement d'en faire trop. "Il est clairement de notre responsabilité de nous préparer, dès à présent aux différents scénarii", a-t-il lancé. "Considérer que le gouvernement en fait trop, ce sont des propos totalement irresponsables", a-t-il dit.
Plus tôt dans la journée, le gouvernement a demandé la mise en place d'un plan de continuité de l'activité dans les services publics, dans une circulaire envoyée aux ministres. 64% des Français quant à eux disent ne pas être inquiets devant la pandémie de grippe H1N1 et jugent pour 60% que le gouvernement n'en fait ni trop ni pas assez, selon un sondage TNS-Sofres publié dans le Figaro Magazine.