Première conséquence, le prix des cigarettes les moins chères (Basic, Benson & Hedges, Gauloises, JPS, Pall Mall) passera de 5,10 à 5,40 euros début novembre. Au même moment, les industriels augmenteront tous leurs tarifs de 30 centimes, afin de préserver les écarts de prix entre le paquet le moins cher et le haut de gamme. Du coup, le prix du paquet de Marlboro, la marque la plus vendue dans l'Hexagone, passera de 5,60 à 5,90 euros. Le prix du tabac à rouler va lui augmenter de 40 centimes, alignant le tarif minimum de la blague à celui du paquet de 20 cigarettes le moins cher.
400 millions pour Bercy
Les antitabac auraient préféré une hausse plus forte, qui permette de faire baisser les ventes. Mais Bercy, qui tient à préserver ses recettes, tout comme les fabricants et buralistes, qui veulent pérenniser leurs affaires, ne souhaitent pas un décrochage tarifaire massif. «Le plan cancer 2 a opté pour des augmentations de prix modérées», rappelle Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes. Si le marché des cigarettes s'est effondré en dix ans, passant de plus de 82 milliards de cigarettes vendues en 2000 à moins de 55 milliards en 2004, il reste globalement stable depuis cette date, malgré les hausses de 2007 et de 2009. Depuis janvier, il a reculé de… 0,2%. Du coup, les industriels ne sont pas pénalisés. Côté buralistes, les revenus liés au tabac, qui ont déjà augmenté de 26% entre 2002 et 2009, continuent de progresser. «Je n'accepte pas ce raccourci, tonne Pascal Montredon. Nos charges fixes augmentent, et les autres activités entrant dans nos comptes d'exploitation, comme la presse, la téléphonie et le bar, se révèlent plus affectées par la crise économique.» Le patron des buralistes n'exclut pas de demander une nouvelle hausse de la rémunération des buralistes à partir de 2012. En janvier prochain, elle passera à 8,5% du prix du paquet, contre 8% en 2006.
Les revenus de la fiscalité du tabac ont aussi augmenté. L'an passé, le tabac a rapporté 10 milliards d'euros de taxe et 3 milliards de TVA au budget de l'État. Cette année, il devrait rapporter de 400 à 500 millions d'euros de plus. Bercy espère bien rééditer cet exploit en 2011. Reste à savoir si la politique de hausse régulière et modérée des prix finira par avoir ou pas un impact sur les ventes.