Connectez-vous S'inscrire


Recherche personnalisée


Sauvons la chapelle balnéaire Sainte-Thérèse de Saint-Jean-de-Mont



Au sud de Saint-Jean-de-Monts, sur la limite avec Saint-Hilaire-de-Riez, le quartier de la plage des Demoiselles (lotissement final de 75 hectares de superficie) tient son nom du terrain hérité de deux sœurs au niveau duquel un aérodrome militaire américain fut érigé en 1918 avant de voir naitre en 1925 l’actuelle avenue Valentin sur l’ancienne piste d’aviation. Autour de cet axe ont poussé de nombreux pavillons d’habitation et de villégiature, mais aussi quelques villas à l’architecture éclectique, hôtels, commerces alimentaires… Cet ensemble urbain est témoin de la popularisation des bains de mer notamment en ceci que de nombreuses familles de tous milieux ont investi leurs économies pour s’offrir des vacances, une maison pour la retraite… Conjointement à la naissance de ce quartier, la chapelle Sainte-Thérèse est consacrée en 1932 sur un terrain de 2000 m2 acheté par l’association diocésaine de Luçon. Le bâti d’origine en calcaire, ardoise, bois et béton est doté d’une superficie avoisinant les 150 m2 à laquelle s’ajoute une « chapelle d’été » moderne (fibrociment, métal, bois…) dépassant les 450 m2. Ajoutons que de par sa date de construction, le sanctuaire a toujours été marqueur de la vie du lotissement, de son identité sociale et architecturale…



D’ailleurs, au sujet de l’architecture, la chapelle présente nombre de caractéristiques propres à la période artistique et au caractère balnéaire de la ville. En effet, on peut remarquer par exemple la verticalité régulière dans le courant art-déco, laquelle est présente dans les lucarnes d’éclairage ou dans le triplet aveugle (partie en briques) du clocher. La réponse à l’identité océanique montoise est visible notamment dans la voûte rappelant une coque de bateau renversée ou encore un vitrail traitant l’Étoile de la mer. Ajoutons à cela les angles brisés en couronnement des ouvertures (lucarnes, porche…). On observe que ce dernier motif architectural est extrêmement présent aux environs de la chapelle dans des maisons qui lui sont contemporaines ou postérieures. Il n’est pas nécessairement faux de penser à une influence de la chapelle sur les autres bâtiments, d’autant que la forte récurrence de l’élément sur une telle échelle est une curiosité propre à de rares endroits.

Au sein de la chapelle, onze vitraux de style moderne commandés et offerts par le baron Jacques D’Assignies dans les années 1960 sont présents. Ils traitent la Vierge Marie et sainte Thérèse, notamment par la représentation de fleurs de lys et de roses. Par ailleurs, il est intéressant de noter que dans l’autel, est insérée la pierre noire sacrée d’Alexandre Ténèbre, abbé réfractaire de Croix-de-Vie.



A l’époque où une prise de conscience tardive a permis de sauvegarder nombre de bâtiments d’architecture d’inspiration balnéaire des fleuves de béton, la chapelle Sainte-Thérèse vit ses derniers instants, promise à une destruction totale (hors vitraux notamment). L’argumentation de la paroisse évoquée en octobre 2011 parlait de la nécessité d’effectuer des travaux de réhabilitation, notamment en lien avec les normes d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Par ailleurs, l’état du bâtiment présente certaines dégradations comme des fissures, de la vétusté et de l’amiante dans la chapelle d’été ou encore un gonflement des pierres par l’humidité entrainant la dilatation de certains vitraux.

Néanmoins, le bâtiment d’origine reste globalement sain et intègre, en témoigne la fiche d’inventaire réalisée en 2011 par le service patrimoine de la Région des Pays de la Loire qui parle de « bon état ». Malgré tout, l’avant-projet présenté par la paroisse Saint-Martin-des-Monts (et validé par le Diocèse de Luçon) le 23 avril 2014 est celui d’une chapelle entièrement neuve dessinée par le cabinet local OPS et d’une superficie totale de 230 m2 (contre plus de 600 m2 pour la totalité des bâtiments actuels). Sur le plan technique, rien n’empêche donc la sauvegarde, la restauration et l’agrandissement respectueux du bâtiment patrimonial de 1932 (par exemple par le remplacement du « hangar » postérieur) en incluant l’aménagement du terrain restant pour les messes de plein-air dans les meilleures conditions. Si l’on suit l’argumentation de la paroisse (lire Ouest-France du 25 avril 2014), il est comme évident que la question patrimoniale a été éludée au motif de problématiques financières, certes légitimes mais considérées comme infranchissables.

Dans le cas d’un site privé non inscrit ou classé monument historique (mais dont l’intérêt culturel n’est pas à prouver), des possibilités de financements ne sont pas à négliger par le biais du mécénat, de fondations… Il est regrettable que ces pistes n’aient pas été évoquées et expérimentées. Pareillement, le remplacement d’un élément architectural baigné de l’affection des générations qui ont vécu et grandi autour, par une structure contemporaine relativement banale, est extrêmement gênant vis-à-vis du quartier et de sa croissance autour de la chapelle originelle.



Sur le plan patrimonial comme religieux, la perte d’un symbole greffé à nombre d’histoires familiales et personnelles est un élément dont on a minimisé l’importance. Garder les vitraux est insuffisant alors même que le bâtiment actuel est absolument sauvable. Prévus pour débuter à l’automne 2014 et s’achever à l’été 2015, les travaux ne sont pas lancés à ce jour.

A la différence de la chapelle contemporaine des Goélands dont la destruction a vu nombre de voix contestataires s’élever, la chapelle Sainte-Thérèse va disparaitre dans une indifférence manifeste, du moins dans une absence de réactions empreinte de fatalisme et d’immuabilité. Moi qui découvre ce sanctuaire en tombant amoureux du quartier des Demoiselles et de son humanité, je ne peux me résoudre à croire que les erreurs du passé puissent être une nouvelle fois reproduites alors qu’elles sont évitables en prenant le temps qu’il faut. Peut-être n’est-il pas trop tard, j’essaye de m’en persuader.

William Chevillon, le 30 novembre 2014
http://williamchevillon.over-blog.com/2014/11/la-destruction-de-la-chapelle-sainte-therese-est-elle-reellement-ineluctable.html
https://www.change.org/p/responsables-du-doyenn%C3%A9-de-la-paroisse-et-du-dioc%C3%A8se-sauvons-la-chapelle-baln%C3%A9aire-sainte-th%C3%A9r%C3%A8se-de-saint-jean-de-monts

Jeudi 4 Décembre 2014 - 11:37
Lu 377 fois

Economie | Politique | Sports | Loisirs | Sciences | Patrimoine | Culture | Médias | Enseignement | Environnement | Vie pratique | Emploi | International | Solidarité | Partenaires | Santé | Impôts | Justice | Voyage | Humeur | Société | Elections régionales | Présidentielles 2017 | Notre-Dame des Landes | Elections municipales 2020 | Brétignolles-sur-Mer | Elections présidentielles de 2022 | Elections législatives 2022 | Elections européennes 2024

Les News


Galerie
La Course croisère des Ports vendéens juillet 2008
4.JPG
4.JPG
2.jpg


Journées européennes de l'archéologie les 18, 19 et 20 juin

Depuis 12 ans, les Journées européennes de l’archéologie (JEA) invitent le public à plonger dans le passé, à explorer les traces matérielles des sociétés depuis la .Préhistoire. Pendant trois jours, plus d’un millier de manifestations seront proposées à toutes et à tous partout en France : ouverture exceptionnelle de chantiers de fouilles, activités pédagogiques et ludiques, rencontres avec des chercheurs, découvertes de laboratoires, expositions, projections...

2021 : les « Coulisses de l’archéologie » se dévoilent
Cette année, les JEA font un focus sur les « Coulisses de l’archéologie », une sélection de propositions inédites, pour découvrir des lieux ou des collections inaccessibles aux publics : réserves de musée, coulisses d’exposition ou de
laboratoires, ateliers de création, musée en chantier… Au programme : les ateliers réalisant la réplique de la Grotte Cosquer, l’atelier de restauration du musée d’Arles antique abritant les célèbres enduits peints de style pompéiens du site de la Verrerie, la visite en avant-première du futur Musée Narbo Via à Narbonne, un squelette de mammouth au centre Inrap à La Courneuve, des moulages de pas d’enfants néandertaliens… Les visites se feront uniquement sur réservation et enjauge réduite.
Une dynamique européenne
En 2020, 28 pays avaient participé aux JEA et à l’opération numérique #Archeorama.En 2021, pour la troisième édition européenne, les JEA seront ouvertes à tous les pays du Conseil de l’Europe : 11 nouveaux pays ont rejoint la dynamique. Marcher sur les traces de notre passé lors des JEA, c'est enfin dépasser nos confins pour, partout
en Europe, profiter à nouveau des lieux culturels et patrimoniaux, et aller au contact des chercheurs et des acteurs du patrimoine archéologique.
Arte, un partenariat historique
Depuis leur création, les JEA bénéficient du partenariat de la chaîne Arte, qui consacrera, cette année encore, une programmation exclusive à l’archéologie le samedi 19 juin.
Ils soutiennent les JEA
La manifestation bénéficie du soutien de Bouygues Travaux Publics et des groupes Promogim, Demathieu Bard et Capelli.
Tout le programme et toutes les informations > journees-archeologie.fr
Suivez les JEA sur les réseaux sociaux #JEArcheo


Vendeeinfo
30/05/2021


Les archives de la Vendée