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Les Sables-Les Açores-Les Sables: remise des prix, samedi à 19h30, aux jardins du tribunal des Sables d’Olonne.



Les Sables-Les Açores-Les Sables: remise des prix, samedi à 19h30, aux jardins du tribunal des Sables d’Olonne.
Avec l’arrivée des derniers concurrents, hier dans la nuit au port des Sables d’Olonne, l’édition 2010 des Sables – Les Açores – Les Sables s’achève sur une note encourageante. Un plateau plus réduit qu’à l’habitude, mais des concurrents très affutés, des conditions météorologiques exceptionnelles et la grande convivialité qui a régné sur la course seront les maîtres mots de cette année. Retour sur le déroulé d’une course en attendant la remise des prix, samedi à 19h30, aux jardins du tribunal des Sables d’Olonne.
L’aventure a commencé dès la fin du mois de juillet sur les pontons des Sables d’Olonne. Trente-six solitaires ont rendez-vous pour ce qui sera la plus grande course hauturière de la saison des 6,50. Le plateau est plus réduit qu’à l’habitude, mais il règne une grande sérénité à bord des bateaux. A quelques exceptions près, tout ce petit monde est paré pour l’aventure. Le temps des maniaques de la perceuse et de la clé de douze à quelques heures du départ est bel et bien révolu.


Première mouvement : moderato cantabile
Le départ de la première étape est comme une promesse. Le vent qui paressait toute la matinée, décide de se lever pour permettre à la flotte de s’élancer vers Horta. Un bord de dégagement d’environ un mille et demi, précède une longue descente sous spinnaker vers les Açores. La flotte ne le sait pas encore, mais c’est le seul bord de près qu’ils auront à faire de toute la course.

Le golfe de Gascogne est avalé à bonne allure et d’ores et déjà, les favoris pointent le bout de l’étrave. En prototype Jörg Riechers (mare.de) et Bertrand Delesne (Prati’Buches) commencent leur duel à distance. Le premier sur une route proche de la route directe, le deuxième en choisissant une option un peu plus sud le long du cap Finisterre pour aller chercher plus de pression. Même scénario en bateaux de série ou Davy Beaudart (Innovea Environnement) et Xavier Macaire (Starter) au sud s’affirment logiquement comme les deux favoris.

Derrière, les premières désillusions désarment certaines ambitions : Nicolas Boidevezi (GDE) parfaitement dans le coup depuis le départ brise son bout-dehors en trois morceaux et doit laisser filer les deux leaders qui étaient à portée. Thomas Normand (Financière de l’Echiquier) doit faire escale à La Corogne pour trouver une solution de remplacement à sa pile à combustible qui refuse obstinément de démarrer. Thomas repartira après un peu plus de vingt-quatre heures d’escale. Autre grand malheureux de cette première manche, Pierre Denjean (Oufti) qui démâtera pour une raison inconnue. Le navigateur regagnera le port de Bayona par ses propres moyens, sans assistance.

D’autres navigateurs évoquent quelques bricoles : Véronique Loisel (De l’espace pour la mer) a vu ses pilotes rendre l’âme et doit barrer en permanence. Quelques spinnakers ne résistent pas au traitement qu’on leur fait subir. Mais dans l’ensemble, la flotte file à vive allure, sur une mer plutôt calme vers l’archipel des Açores. Une étape de rêve, comme il n’en existe qu’une fois tous les dix ans sur l’Atlantique. L’arrivée sur les Açores va être déterminante.

En prototype, Jörg Richers qui, à la faveur d’un recalage judicieux, pensait avoir fait le plus dur, voit, à vingt-quatre heures de l’arrivée, Bertrand Delesne revenir sur ses talons. Andrea Caracci (Speedy Maltese) continue de se battre pour la troisième place avec Sébastien Rogues (Eole Génération GDF Suez). En série, au duel entre Xavier Macaire et Davy Beaudart, vient se joindre un Jean-Marc Allaire (Baker Tilly AG2R La Mondiale) revenu de nulle part. Jean-Marc qui a souffert d’une mise en route difficile, ponctuée de petites galères techniques et d’un mal de mer tenace fait la preuve une nouvelle fois de sa capacité à faire marcher son bateau.

L’approche dans les îles bouleverse quelque peu les scénarios. Jörg Riechers décide de passer dans le sud de l’île de Pico et remporte la deuxième étape pour un peu moins de deux heures sur Bertrand Delesne qui a choisi de passer dans le nord de l’archipel. Pour la troisième place, Andrea Caracci et Sébastien Rogues, s’enfoncent tous deux dans le canal entre les îles de Sao Jorge et Pico ; une option à haut risque, tant les vents y sont instables. Andrea Caracci y laissera échapper le podium englué dans un calme alors qu’il avait pris le meilleur sur Sébastien Rogues. Le navigateur italien fera montre à l’arrivée de toute la vigueur et la passion du tempérament latin tant sa déception était grande. En série, Davy Beaudart finit par l’emporter de quelques quarante minutes sur Xavier Macaire. Derrière, Jean-Marc Allaire s’est aussi laissé enfermer entre Pico et Sao Jorge et le paie de quatre heures d’arrêt complet dans les calmes.

Deuxième mouvement : la pause açorienne
Un peu plus de six jours : le record est battu pour cette première étape. Toute la flotte rallie les Açores en moins de huit jours et les solitaires peuvent goûter à plein des charmes de l’escale. Entre les incontournables discussions de bistrot chez Peter Café Sport, les projets d’ascension du Pico – la plus haute montagne du Portugal – et les virées en scooter autour de l’île, le temps passe vite. La petite communauté des Ministes profite à plein des paysages, du beau temps et de l’accueil exceptionnel réservé par les gens de Horta qui, sous la houlette d’Armando Castro, se mettent en quatre pour prévenir les moindres besoins des coureurs.



Troisième mouvement : retour prestissimo

Nord-est à l’aller, sud-ouest au retour. Il sera écrit que les seules allures de près auront donc été celles du bord de départ menant à la bouée de dégagement aux Sables d’Olonne. C’est dans un vent faible que la flotte repart des Açores sous spi directement. Tout ce petit monde file vers le nord pour attraper au plus vite, un flux d’ouest à sud-ouest qui devrait propulser les concurrents à grande vitesse vers la France. Le jeu va consister à savoir quand mettre le clignotant à droite. Ce sont Dan Dytch (Ocean Works) et Lucas Montagne (ONG Conseil) en prototype, Ysbrand Endt (Mediabrein) en série, qui décident les premiers de partir vers l’est. Cette option osée mais portera plutôt ses fruits puisque les navigateurs n’auront pas de difficultés à se recaler ensuite plutôt vers l’avant du peloton. Toute la flotte attend néanmoins le passage du premier front. A son arrivée, Bertrand Delesne enclenche la surmultipliée. Il sait que s’il parvient à naviguer le plus longtemps possible à l’avant du front, il bénéficiera d’une mer maniable et pourra aligner des milles. Le navigateur costarmoricain commence à affoler les compteurs jusqu’à accomplir 304,9 milles de point à point en vingt-quatre heures. Soit 12,7 nœuds de moyenne sur le fond. Pour tenir une telle moyenne, cela veut dire que le bateau est en permanence en train de surfer à quinze, seize, voire dix-sept nœuds. Rapidement Bertrand Delesne creuse un écart impressionnant sur le reste de la flotte. Jörg Riechers, quant à lui, multiplie les options dans le sud, espérant une bascule de vent qui ne viendra pas. Mal lui en prend, puisqu’il laisse filer tout espoir de podium sur la deuxième étape. Derrière Bertrand Delesne, les oubliés de la première étape se rappellent à notre bon souvenir. Thomas Normand joue –crânement sa chance sur la route nord tandis que Vincent Barnaud (NorthStar) se dit que le podium est à portée. Sébastien Rogues est aux prises avec le délaminage de sa ferrure de safran et ne peut exprimer le potentiel de son bateau, Andrea Caracci est distancé et Jörg Riechers joue un jeu dangereux dans le sud. A l’entrée du golfe de Gascogne, Vincent peut se dire que son pari est gagné quand il démâte brutalement, sans raison apparente. Ses espoirs de podium s’envolent. Sébastien Picault (Kickers) auteur d’une belle première étape peste quant à lui. Sa quille entre en résonnance et le navigateur ne peut exploiter le potentiel de son bateau de peur de perdre son appendice. Autre retour aux avant-postes : Véronique Loisel qui vise le podium de cette deuxième étape et démontre qu’un bateau d’un peu plus ancienne génération peut aussi rivaliser avec les meilleurs prototypes. Il faudra le bris de son bout-dehors, à moins de vingt milles de l’arrivée, pour la priver de cette troisième place.

En série, Xavier Macaire imprime d’emblée un rythme d’enfer. Davy Beaudart, aux prises avec des problèmes de safran ne peut pas rivaliser. Sur son Pogo, Xavier Macaire tient tête aux prototypes, chargeant de la toile, barrant sans cesse… Derrière lui, seuls Jean-Marc Allaire et Amaury François (amauryfrancois.com) parviennent à tenir le rythme. Ysbrand Endt, lui aussi dans le bon tempo, démâte à plus de 300 milles de l’arrivée. Il bricole un gréement de fortune ingénieux et parvient, malgré tout, à finir la course dans les délais. La hiérarchie est bouleversée totalement, puisque c’est Jean-Marie Oger (JMO Sailing) qui s’empare finalement de la quatrième place.

Le retour aux sables d’Olonne s’est révélé malgré tout autrement plus musclé. On ne compte plus les bout-dehors brisés, les voiles déchirées, les safrans arrachés. Au delà des trois premiers, c’est le plus souvent, le bal des éclopés. Mais en moins de six jours, Bertrand Delesne explose tous les records. Au final, les navigateurs auront mis moins de temps pour réaliser l’aller-retour qu’il ne leur avait fallu pour rallier les Açores en 2008. Des conditions météorologiques exceptionnelles, des navigateurs parfaitement préparés, des compétiteurs de haut niveau, l’édition 2010 a confirmé quelques talents évidents. Bertrand Delesne devrait retrouver en 2011 quelques uns de ses adversaires, notamment la jeune garde montante Thomas Normand, Sébastien Rogues et quelques autres qui aimeraient bien troquer leur bateau de série pour un prototype. Jörg Richers devrait aussi être présent. D’autres ne font pas mystère d’aller voir ailleurs si la mer est plus beau comme Xavier Macaire qui rêve de suivre les traces de Francisco Lobato, Adrien Hardy ou Isabelle Joschke sur le circuit Figaro. Une chose est sûre : un tel concentré de talents et d’humanités demande forcément que d’autres soient révélés en 2012.


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Samedi 28 Août 2010 - 09:08
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