« Comme une envie de steak-frites »

Les Sables d'Olonne Info

« Comme une envie de steak-frites »
Joint par téléphone entre deux manœuvres Jean se livre brièvement sur les conditions instables qui l’entourent. Au classement de 12h hier, il a encore réduit son écart aux leaders, il est dorénavant à 1801,9 milles de François Gabart. Cependant, ce qui le préoccupe c’est le groupe de 5 qui le poursuit avec de meilleurs conditions selon lui : « Je suis un peu comme le skieur qui fait du slalom et derrière ils sont tout shuss ! ». La nuit dernière, il a dû affronter des vents allant jusqu’à 42 nœuds et a enchainé les empannages pour aller plus vite tout en préservant son matériel.

« Dans l’empannage ce qui prend le plus de temps c’est de l’organiser, l’acte en lui-même ne prend que trente secondes, par contre, le temps de rouler le gennaker, le dérouler après la manœuvre et matosser (prendre le matériel d’un côté et le mettre de l’autre pour équilibrer le bateau), j’en ai pour plus d’une demi-heure ! »

Un bon steak-frites, sauce roquefort
« Avant hier j’avais vraiment besoin de sommeil, mais depuis hier, je n’ai que 25 nœuds de vent donc c’est « coolos, ramolos, à l’aise Blaise », ce qui m’a permis de dormir sans m’inquiéter des grains. Je suis donc un homme comblé. La seule chose qui me manquerait à bord ce serait un bon steak-frites sauce roquefort. Quelqu’un peut m’apporter ça ? »


Le lundi 7 janvier 2013
C’est un Pacifique haut en couleurs que SynerCiel affronte depuis plus d’une semaine. Ce 7 Janvier ne déroge pas à la règle : 40 nœuds de vent et un bateau qui s’emballe. Mais Jean Le Cam reste confiant quand à la suite des évènements. Le dernier empannage aux larges des côtes chiliennes annonce la fin de l’épisode houleux des mers du Sud.

Pacifique ou pas
« C’était le pompon cette nuit. Le bateau a planté dans plusieurs vagues, il y avait de la flotte partout dans le cockpit. Je pensais qu’on était arrivé au maximum mais là, on touche le fond. Pacifique mon œil ! Je n’ai été me coucher qu’une heure seulement et les grains noirs s’enchaînent ! »

Après la pluie vient le beau temps
« Normalement, il y a une accalmie à l’horizon, enfin à chaque fois je dis ça. L’espoir fait vivre ! Je viens de faire mon dernier empannage, maintenant c’est tout droit vers le Horn. En arrivant par le Nord, je devrais être tranquille niveau glaçons*. »

Surveiller ses arrières
« En solitaire, tu regardes devant 10 minutes par jour max. Le reste du temps, tu regardes derrière pour voir ce qui va te tomber sur le nez. Depuis le début de la course, mon AIS est allumé. Ce sont mes yeux en quelque sorte. Il permet de détecter les autres bateaux dans un rayon de 10 milles. Puisque je me rapproche des côtes chiliennes, j’ai potentiellement un risque de croiser un bateau qui pêche dans le coin. »

* De nombreux icebergs ont été repérés à moins de 100 milles au sud du cap Horn.

Classement du 07 janvier 2013 à 12h
1er : Macif - François Gabart à 5 566,6 milles de l’arrivée
2e : Banque Populaire – Armel Le Cleac’h à 59,1 milles du premier
3e : Virbac Paprec 3 – Jean-Pierre Dick à 314 milles du premier
5e : SynerCiel - Jean Le Cam à 1 728,5 milles du premier


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